PS Rentrer dans le rang ou partir ?

mercredi 27 mai 2015.
 

- C) Après l’échec de la fronde Rentrer dans le rang ou partir ?

- B) Les militants(tes) du PS ont choisi : CAP A DROITE !

- A) La motion menée par Cambadélis dépasserait les 60%

C) Après l’échec de la fronde Rentrer dans le rang ou partir ?

Eric Coquerel SN à la coordination politique

« La contestation sur François Hollande dans le PS s’est éteinte, elle est résiduelle. Il sera en situation de force pour 2017 ». Cette interprétation des résultats des votes dans les sections du PS est signée Jean-Christophe Cambadélis. Il répond ainsi à l’avance à Christian Paul. Au lendemain des 29 % obtenus par la motion B, son chef de file dit considérer « que le combat n’est pas terminé. Beaucoup de militants ne se sont pas déplacés, et si nous n’étions pas là, beaucoup seraient partis ».

On peut au moins créditer le premier secrétaire d’un sens certain des rapports de force : à l’intérieur du PS, les jeux sont effectivement faits pour les deux ans à venir. Dans la société, c’est tout à fait autre chose : le gouvernement Valls y est assurément minoritaire et le PS va de défaite en défaite. Mais ce n’était pas le problème du moment de Cambadélis. Il souhaitait juste s’assurer d’un parti aligné derrière François Hollande pour sa candidature en 2017. A priori, il en dispose désormais.

Créditons également Christian Paul d’une certaine lucidité lorsqu’il explique que « si nous n’étions pas là, beaucoup (de militants) seraient partis ».

Toute la question est donc maintenant là. A quoi un-e militant-e de gauche sincère peut-il servir dans un PS qui va soutenir plus que jamais la politique du gouvernement ? Qui va même jusqu’à considérer qu’en son sein la contestation à Hollande et Valls s’est éteinte ? Jean-Christophe Cambadélis a répondu à sa manière : à rien. Beaucoup de militants l’ont déjà compris et sont partis : la motion de Christian Paul a réuni 18 975 voix quand celle de Hamon en 2008 recueillait 24 162 voix… Dès lors, un choix se pose pour les frondeurs : si à moins de 30 % ils ne peuvent plus espérer changer le PS, en se rassemblant avec nous à l’extérieur ils peuvent espérer contribuer à changer le pays. Toute proportion gardée, ils se retrouvent aujourd’hui dans la situation de Jean-Luc Mélenchon et de ses camarades en proie au même dilemme au moment du congrès de novembre 2008. Il suffirait donc aux frondeurs de regarder ce qui s’est passé depuis pour décider de leur décision : en restant au PS ont-ils évité la victoire de la ligne sociale-libérale en son sein puis son application stricte au gouvernement ? Sont-ils parvenus à empêcher le PS de devenir un parti du système néo-libéral, désormais aligné sur tous ses partis frères en Europe ? A l’inverse, la sortie de Jean-Luc Mélenchon et de ses camarades aura permis non seulement la création du PG mais surtout à l’Autre gauche de sortir enfin de l’ornière de la division et de la marginalisation. Les Présidentielles de 2012 auront en effet permis, pour la première fois, de concrétiser les espoirs entrevus pour la gauche du Non au référendum sur le TCE du 29 mai 2005. Ce n’est pas suffisant et on ne peut cacher que la période de ressac que nous connaissons n’atteint pas également nos forces, mais entre la capitulation sans condition du PS et l’espoir entretenue d’une alternative de notre côté, le choix devrait être vite fait pour les femmes et les hommes de gauche de bonne volonté.

Nous savons la tâche immense, nous savons devoir parvenir à faire mieux encore en 2017 qu’en 2012 et ce dans une situation dégradée : la politique appliquée par le couple Valls/Hollande a en effet non seulement accéléré la crise sociale et démocratique mais également ouvert un boulevard à la droite et à l’extrême-droite. C’est pourquoi la sortie de ces milliers d’élus, responsables politiques et militants, tous devenus inutiles dans la machine à broyer les convictions qu’est le PS, serait un sacré appui à la nouvelle alliance populaire et au mouvement citoyen que nous aspirons à construire dès les Régionales. Nous n’avons guère d’illusion mais nous serions heureux que les frondeurs, même une partie d’entre eux, démentent ce scepticisme. Toute aide, toute expérience militante est en effet précieuse dans la période. Il est en tous les cas de plus en plus certain qu’entre une social-démocratie qui assume désormais son tournant libéral même au prix de ses futures défaites électorales, et ce que « notre » gauche représente, il n’y a pas de voie médiane. Désormais, les frondeurs ne peuvent plus se cacher cette réalité.

Eric Coquerel SN à la coordination politique

- Source : https://www.lepartidegauche.fr/actu...

B) Les militants(tes) du PS ont choisi : CAP A DROITE !

Quelque part, c’est une bonne clarification. Plus besoin de tourner autour du pot ! Soit les frondeurs se couchent, gobent des promesses (Karine BERGER sera toute prête sans doute à ce genre de synthèse non déclarée !!) ou ils forment une nouvelle organisation et élargissent le Front de Gauche. L’attitude de Filoche sera à ce propos éclairante.

Les militants(tes) de base en ont marre des petites guerres d’égo alors que l’urgence est de mettre en place dans chaque région des assemblées citoyennes ; dans le Calvados, c’est possible avec toutes les sensibilités, encore faut-il un déclic. Or, on ne va pas encore attendre les réunions internes du PCF pour commencer à élaborer de grandes lignes directrices et notamment de GRANDS PROJETS UTILES qui partent des besoins en réindustrialisation des bassins d’emplois, de remises à plat des services publics, notamment la santé et le fer, de l’utilisation des dépôts financiers des banques pour investir, de la culture de la paix etc...

Si certains s’amusent à entretenir la médiocrité des infos médiatiques concernant les petites phrases, qu’ils aillent plutôt jouer à la marelle dans leur jardin. Nos camarades grecs doivent être affligés de comportements individuels néfaste à une mobilisation populaire européenne nécessaire contre l’austérité, que ce soit en France ou en Allemagne.

Vouloir jouer seuls comme l’ont décidé les verts, c’est soit l’affirmation du carriérisme pour certains, soit du suicide politique ! Maintenant que le choix du PS est toute à droite, l’actualité pour nous c’est toute voile à gauche ! Plus seront nombreux les bateaux de l’armada, plus nous serons forts pour changer la donne à gauche !

René LE BRIS (Bellaciao)

A) La motion menée par Cambadélis dépasserait les 60%

La motion A du premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis obtiendrait selon des résultats partiels un score supérieur à 60% : une bonne nouvelle pour François Hollande et Manuel Valls, dont la marge de manoeuvre devrait être facilitée pour la fin du quinquennat.

« La motion A (du numéro 1 du PS) a une majorité absolue et qui s’avère plus large que nous ne le pensions. Il est possible qu’elle obtienne plus de 60% », s’est félicité devant la presse dans la nuit de jeudi à vendredi le secrétaire national du PS aux élections, Christophe Borgel, quelques heures après la fin du vote des militants socialistes, qui devaient choisir entre quatre textes programmatiques. 30 % pour les frondeurs

Ces chiffres « sont plus élevés que ceux qui constituaient ma fourchette haute », a ajouté le responsable socialiste, qui ne cachait pas sa profonde satisfaction. Quant au score obtenu par le texte défendu par l’aile gauche du parti et les « frondeurs » socialistes, la motion B, il n’atteignait pas « les 30% », selon ces résultats partiels, a ajouté Christophe Borgel. La sénatrice socialiste Marie-Noëlle Lienemann, qui défendait cette motion B, avait convenu elle-même un peu plus tôt devant des journalistes d’un tel score.

Ce vote sans équivoque des militants socialistes pour la motion de Jean-Christophe Cambadélis ne peut que conforter l’exécutif, qui a eu fort à faire pour maîtriser les soubresauts de sa majorité à l’Assemblée, se trouvant même contraint à recourir au 49-3 pour faire adopter la loi Macron.

Un résultat d’autant plus significatif que la participation des militants, objet de fortes craintes, « semble s’orienter vers un chiffre de 55-56%, c’est-à-dire plus d’un adhérent sur deux, le même taux de participation (qu’au congrès de) Toulouse » en 2012, a souligné Christophe Borgel, pour qui le vote des militants socialistes de ce jeudi a permis une « clarification » sur ce que devra être la ligne politique du PS d’ici 2017. Un nouveau mandat pour Cambadélis ?

Il y a une « volonté assez nette (des militants PS), tout en ayant des exigences, de s’engager dans la réussite de la fin du quinquennat avec le président de la République et le gouvernement », s’est-il empressé d’analyser. Même si les chiffres définitifs ne doivent être connus que vendredi après-midi, ces résultats partiels semblent confirmer une victoire personnelle de Jean-Christophe Cambadélis.

La satisfaction était donc palpable au siège du PS, en particulier concernant le taux de participation, car beaucoup craignaient une désaffection des militants socialistes, souvent présentés comme perplexes ou désorientés par la politique du gouvernement. Plusieurs responsables socialistes avaient d’ailleurs manifesté une très grande prudence sur le taux de participation.

Prochaine étape : Jean-Christophe Cambadélis se soumettra jeudi prochain au vote des militants, en tant que premier signataire de sa motion, face à Christian Paul, le premier signataire de la motion B, censée donc arriver en deuxième position. Le vainqueur de ce scrutin prendra les rênes du PS. Soutenu par le gouvernement

L’actuel patron du PS espère bien être adoubé cette fois-ci par les militants, lui qui n’avait été nommé à sa tête que par le conseil national ou « parlement » du parti à la suite de l’exfiltration de son prédécesseur Harlem Désir vers le gouvernement, au printemps 2014.

Karine Berger, secrétaire nationale du PS à l’économie et première signataire de la motion D, qui voulait se démarquer tant de Jean-Christophe Cambadélis que de la motion B de l’aile gauche, envisageait pour sa part un score de 8 à 10%, et se qualifiait de « troisième force » du parti.

La motion C enfin, défendue par Florence Augier et qui prônait la défense des « militants de terrain », a recueilli de son côté entre 2 et 3% des voix, selon Christophe Borgel. En vue du congrès qui se tiendra à Poitiers du 5 au 7 juin, la motion du premier secrétaire bénéficiait du soutien de la quasi-totalité des ministres et du Premier d’entre eux, Manuel Valls, ainsi que de Martine Aubry, l’ancien numéro un du parti, qui fut pourtant souvent critique du gouvernement depuis 2012.


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