En Autriche et ailleurs, ce qui amène le pire... (NPA)

samedi 7 mai 2016.
 

Non, le rassemblement mou des grands partis bourgeois – autour de l’idée d’un «  centre  », en l’absence de tout projet de société, et pour appuyer des «  réformes  » capitalistes qui se ressemblent partout – ne protège pas de la montée de l’extrême droite, bien que Manuel Valls, Jean-Marie Le Guen et quelques autres prétendent le contraire. Si cela était vrai, l’Autriche aurait été hyperprotégée contre la montée électorale de cette extrême droite qui prend, ici, la forme du «  Parti de la liberté  » (FPÖ), un parti fondé en 1956... parce que jusqu’en 1955, année de la conclusion du Traité de neutralité, les Alliés étaient présents et veillaient à ce que le nazisme ne reprenne pas pied. Un parti qui, au Parlement européen, siège dans le même groupe que le FN, groupe dont ces deux partis forment des piliers décisifs.

En termes d’alliance entre les grands partis bourgeois, l’Autriche est bien servie. Depuis des décennies, la social-démocratie du SPÖ et la droite chrétienne-démocrate du ÖVP sont alliées au sein d’une «  grande coalition  », interrompue pendant quelques années entre 2000 et 2006... parce que la droite avait alors conclu une coalition avec le FPÖ. Depuis, ce dernier est retourné dans l’opposition, l’extrême droite n’avait à l’époque pas bien géré sa participation au gouvernement et avait dégringolé dans les sondages, cela même si le FPÖ gouverne encore aujourd’hui la région du Burgenland... dans une coalition avec la social-démocratie locale  !

Résultat des courses  : la «  grande coalition  » a été une digue tellement efficace contre la montée de l’extrême droite que le candidat du FPÖ, Norbert Hofer, a remporté haut la main le premier tour de l’élection présidentielle dimanche dernier avec plus de 35 % des voix. Les candidats des deux partis gouvernementaux, SPÖ et ÖVP, se retrouvent au plus bas avec 11 % des voix chacun... Le second tour sera ainsi disputé le 22 mai par l’extrême droite et par le candidat écologiste Alexander van der Bellen, lui-même plutôt centriste. Le résultat est ouvert.

Alors non, le fait de barricader les frontières ne protège personne  : ni les migrantEs bien sûr ni les habitantEs. Ces derniers mois, l’Autriche a fortement contribué à la fermeture des frontières de tous les pays des Balkans. Et depuis la mi-avril, elle érige une clôture à sa frontière avec l’Italie. Le résultat est là...

Bertold du Ryon


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