Emmanuel Macron clairement candidat pour 2017

vendredi 15 juillet 2016.
 

- B) Mardi 12 juillet 2016 Emmanuel Macron passe à la vitesse supérieure (Le Monde)

- A) Macron fait un pas de plus vers 2017, Valls tonne

B) Emmanuel Macron passe à la vitesse supérieure (Le Monde)

Source : http://www.lemonde.fr/election-pres...

« Ce mouvement, rien ne peut plus l’arrêter. Ce mouvement, parce que c’est le mouvement de l’espoir, nous le porterons jusqu’en 2017 et jusqu’à la victoire ! » Emmanuel Macron n’a plus de limites et l’a clairement montré dans un discours de plus d’une heure, mardi 12 juillet, à l’occasion du premier meeting de son mouvement En Marche !

On s’attendait à une confirmation de sa stratégie des derniers mois : l’affichage d’une offre politique innovante au-delà des clivages partisans, la promesse d’une rénovation de la vie politique et de la participation démocratique. On a eu, en plus, une démonstration de force, celui d’« un rassemblement large, fort, volontaire, de toutes celles et ceux qui veulent juste changer le pays », a vanté le ministre de l’économie. Et, surtout, l’affirmation d’une ambition, celle de « commencer à écrire une nouvelle histoire », selon M. Macron, qui a bien l’intention de prendre la plume, quitte à se victimiser sur les bords.

« Cette histoire, elle dérange. Ça arrive, j’en sais quelque chose. Parce qu’elle vient contrarier l’ordre établi, parce qu’elle inquiète le système… »

Le 6 avril, Emmanuel Macron avait lancé son mouvement, En Marche !, entreprise de porte-à-porte destinée à recueillir « un diagnostic sur l’état du pays » et par la suite à formuler « une offre politique nouvelle ». Mardi 12 juillet, le ministre de l’économie a fait passer sa PME politique à la vitesse supérieure, en tenant meeting dans la salle parisienne de la Mutualité, haut lieu historique des rassemblements de la gauche et du PS, cette fois assaillie pour l’occasion par des syndicalistes de Sud et de la CGT pour le moins hostiles à sa personne.

A l’intérieur, tout est parfaitement marketé, avec un clip introductif, des badges jaunes ou verts pour les gentils organisateurs et les gentils membres, et quatre intervenants chargés de chauffer la salle : une jeune diplômée, le président d’une chambre des métiers, le député du Finistère Richard Ferrand, qui chauffe la salle avec métier, et l’écrivain Alexandre Jardin, qui met les pieds dans le plat : « Je demande à Emmanuel Macron de ne plus se poser la question : j’y vais ou j’y vais pas ? » Car telle est évidemment la question.

En mode « stand up »

La scénographie, sur ce point, en dit long. A la tribune, derrière plusieurs dizaines de « marcheurs » assis, un grand fond tricolore, très présidentiel. Bleu-blanc-rouge : sans cravate, micro accroché à la veste, le ministre arpente la scène sans notes, en mode stand up. Et annonce la couleur. Facialement, Emmanuel Macron n’a certes commis aucune faute grossière, en particulier à l’égard de François Hollande. Il l’a même positivement cité : « Le président de la République m’a fait confiance, et je ne l’en remercierai jamais assez (…) Et pendant deux ans, il y a eu beaucoup de choses faites. » Mais deux jours avant la dernière intervention télévisée du 14 juillet du chef de l’Etat, le simple fait de tenir meeting ne peut qu’apparaître comme une provocation.

D’autant que le ministre de l’économie ne se prive pas de ringardiser, en creux, certaines réalisations ou pratiques de l’exécutif auquel il appartient. « La loi travail, c’est une réforme importante, mais ce n’est plus le combat d’aujourd’hui », assène-t-il. De même pour la loi de transition énergétique, « un texte courageux. Mais nous devons aller plus loin. » Après quoi M. Macron esquisse tout de même une critique en creux, quoi qu’assez claire, de la méthode hollandaise : « Quand on avance à couvert, on a du mal à convaincre… »

Et quand le ministre de l’économie rend hommage à l’ancien premier ministre récemment disparu Michel Rocard, il en profite pour planter une banderille à Manuel Valls : « On ne récupère pas Michel Rocard. Des gens ont essayé de son vivant, ils n’ont pas réussi. » Un peu plus loin, il s’en prend à ceux qui veulent « inventer de nouveaux textes, lois, normes pour aller chasser le foulard à l’université », en référence à une proposition du chef du gouvernement.

Quelques heures plus tôt, depuis le Sénat, M. Valls, justement, avait estimé, au sujet de l’activisme de M. Macron : « Il est temps que tout cela cesse… » Mais l’intéressé n’avait, semble-t-il, pas l’intention d’obtempérer. « Ce monde est ancien, il est usé, il est fatigué, maintient-il . Il faut en changer. » La critique politique du président demeure en creux. Mais elle est implacable, quand M. Macron s’en prend aux « accords d’appareil ». Ou lance à la foule : « Vous n’êtes pas venus assister à un énième congrès ? » Et quand il lance : « Imaginez où nous serons dans trois mois, dans six mois, dans un an ! », le propos est accueilli par un déluge d’applaudissements, dans une allusion tranchante à la prochaine présidentielle.

Environ 2 000 personnes dans la grande salle, plus 1 500 dans une seconde ouverte pour l’occasion : le public est nettement plus jeune qu’aux meetings du parti socialiste. Côté personnalités, l’on dénombre tout de même une quarantaine de parlementaires, dont l’ex-ministre de Jean Marc Ayrault, Nicole Bricq ; l’ancien ministre de Jacques Chirac, Renaud Dutreil ; l’écrivain Erik Orsenna, la veuve de Michel Rocard, et d’autres. Une montée en puissance dans la partie engagée depuis six mois, entre rapport de force et partie d’échecs, avec le président et le premier ministre.

« Pouvons-nous encore continuer comme cela ? »

« Pouvons-nous encore continuer comme cela ? », feint de s’interroger le ministre. A l’évidence, non, du moins pas au sein de ce gouvernement. De nombreux proches le pressent, une fois encore, de partir. Emmanuel Macron n’a rien annoncé de ce côté-là. Mais l’a clairement, là encore, très largement esquissé. « Je suis de gauche. C’est mon histoire. C’est ma famille », a-t-il tenu à préciser. Avant de préciser : « Une partie de ma famille a peur d’un monde qui change. » Pas lui. Il n’est pas certain que François Hollande ait apprécié ce meeting. Mais M. Macron, lui, n’en a cure et l’a déjà annoncé : « On en refera d’autres. » L’atmosphère du conseil des ministres du mercredi 13 juillet s’annonce cordiale.

A) Macron fait un pas de plus vers 2017, Valls tonne

Source : http://actu.orange.fr/france/macron...

A deux jours de l’allocution de François Hollande le 14 juillet et à neuf mois de la présidentielle, Emmanuel Macron a réuni mardi soir 12 juillet à Paris son mouvement politique En Marche !, un premier grand meeting du ministre, qui a suscité l’agacement profond de Manuel Valls.

Peut-on être ministre et présider de tels meetings ? "Il est temps que tout cela s’arrête", a lâché mardi après-midi le Premier ministre, qui s’était jusque-là gardé de critiquer aussi ouvertement son ministre de l’Economie de 38 ans, malgré un premier "savon" délivré en public, mais hors micro, sur les bancs de l’Assemblée nationale en mai.

Faire des meetings, "j’ai le sentiment que c’est le cas de pas mal de monde en ce moment", s’est pour sa part défendu mardi le colocataire de Bercy, allusion ironique aux réunions publiques organisées récemment par... Manuel Valls.

Cette charge de M. Valls a relancé les spéculations sur un éventuel départ de M. Macron du gouvernement : "Question à poser au président, le Premier ministre semble avoir son idée", a observé avec ironie un membre du gouvernement sous couvert d’anonymat.

Un député hollandais va plus loin : "Valls obtiendra dès demain le départ de Macron, ou il sera précédé dès ce soir par Macron lui-même". Pour un député proche du ministre, "si Manuel Valls pense qu’il faut le démissionner pour cela, je pense qu’Emmanuel Macron l’assumera".

Ambiance tendue également devant la salle de La Mutualité, où les partisans de M. Macron ont été accueillis par une centaine de manifestants contre la loi travail avec des jets d’œufs et des sifflets. Cantonnés par un cordon de policiers, les manifestants brandissaient des banderoles aux messages peu équivoques : "Macron étron du capital" ou encore "Contre l’euro du fric et la loi des patrons".

"Les bourgeois, les banquiers, c’est par là", a crié un manifestant en montrant l’entrée de La Mutualité, alors que des partisans du ministre, nombre d’entre eux en costume, attendaient de pouvoir entrer.

Trois mois après le lancement de son mouvement "transpartisan", Emmanuel Macron laisse savamment planer le doute sur ses intentions pour 2017, dans une posture de quasi-candidat qui mélange l’habileté et l’ambiguïté.

Selon son entourage, pas de déclaration de candidature à attendre à partir de 20H00 à la Mutualité : il n’y aura "pas d’annonce personnelle". La méthode et le calendrier restent inchangés : le "diagnostic" et une opération de porte à porte jusqu’à la fin de l’été, les "propositions" en octobre, puis les "questions de personnes", selon un proche du colocataire de Bercy.

Macron ’entre en campagne

Le rassemblement apparaît aussi comme une tentative de relance, alors que la trajectoire ascendante de M. Macron a connu ses premiers "couacs" ces dernières semaines (affaire du "costard", jets d’œufs, démêlés autour de son ISF...)

"On a beaucoup entendu qu’il était seul, que c’était une aventure solitaire, je pense que ce soir ça va être la démonstration du contraire", souligne Benjamin Griveaux, un ancien strauss-kahnien qui fait désormais partie de la jeune garde de M. Macron.

Ce meeting sera aussi l’occasion pour l’ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée, qui n’a pas sa carte au PS, de faire ses armes dans un exercice relativement inédit pour lui, face à un public de 3.000 personnes selon les organisateurs.

M. Macron "entre en campagne. Parce qu’il pense que les forces progressistes ont besoin de lui. Macron est utile à tout le monde", a expliqué la semaine dernière le maire PS de Lyon Gérard Collomb, en annonçant d’autres meetings au cours de l’été.

Une trentaine de parlementaires sont annoncés, parmi lesquels le sénateur François Patriat, les députés Richard Ferrand, Arnaud Leroy, Stéphane Travert et Corinne Erhel, Christophe Castaner, tous socialistes.

Le positionnement "un pied dedans, un pied dehors" du ministre a toutefois pu désarçonner ses soutiens, dont certains ne poursuivront pas l’aventure "En marche !" s’il s’agit in fine de soutenir le président sortant François Hollande.

Une manœuvre régulièrement démentie par le ministre de l’Économie, alors qu’a encore surgi ces derniers jours dans la presse l’idée d’un "ticket" avec François Hollande.

Selon un sondage Odoxa pour Le Parisien publié mardi, 36% des Français souhaitent que l’ex-protégé du président se présente (30% chez les sympathisants de gauche, 53% de droite) contre 14% pour le président Hollande et 26% pour Manuel Valls.


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