Eric Ciotti veut obstinément restaurer le service militaire... après avoir tout fait pour y échapper

dimanche 18 septembre 2016.
 

Ce 14 septembre, le Canard enchaîné révèle qu’Eric Ciotti a fait des pieds et des mains dans les années 90 pour éviter de faire son service militaire, recevant même l’aide charitable de François Fillon. Gênant puisque le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes explique depuis des mois à quel point il est urgent de le rétablir.

C’est son maronnier depuis plusieurs mois. Eric Ciotti, député LR, le répète sur tous les tons : "Il faut restaurer le service militaire". Une mesure "utile" et indispensable pour "restaurer l’autorité républicaine", selon lui, afin d’"inculquer les valeurs de la République" aux jeunes. C’est beau. Et si le service militaire est de plus en plus plébiscité dans l’opinion publique, il a toujours souffert d’une faiblesse qui vient rompre avec le mythe de l’égalité entre les jeunes appelés, quelle que soit leur origine sociale : les passe-droits pour s’y soustraire. Un élément à propos duquel Eric Ciotti est particulièrement bien renseigné comme le révèle le Canard enchaîné ce mercredi.

En 1991, alors que l’actuel député et président du conseil départemental des Alpes-Maritimes n’est que le jeune assistant parlementaire de Christian Estrosi, la grande muette le réclame pour une durée de seize longs mois. Comme le raconte le Canard, Ciotti, avait jusque-là réussi à repousser ses avances pour cause d’études universitaires.

Heureusement pour lui, il va pouvoir compter sur sa famille... politique. A l’époque, il existe un député qui connaît très bien le ministre de la Défense, Jean-Pierre Chevènement, c’est François Fillon. Christian Estrosi, pour garder auprès de lui son cher assistant fait alors appel à l’entregent du député de la Sarthe. Demande reçu 5 sur 5 ! Fillon adresse alors une lettre au "Che" pour attirer l’attention de son "cher ami" sur le cas si problématique du jeune Ciotti. Le Canard publie un extrait de cette lettre :

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Reçu le 28 janvier, le courrier n’a peut-être même pas été lu par Chevènement. Le lendemain, le ministre fait ses cartons et démissionne pour protester contre la participation de la France à la guerre en Irak.

Un coup dur pour le jeune appelé ! La demande de François Fillon reste sans réponse. C’est finalement mère nature qui vient lui porter secours comme il l’explique au Palmipède : "Ma femme est tombée enceinte. J’ai fait une demande de dispense au titre du soutien de famille et je l’ai obtenue". Ouf ! Mais ne l’appelez pas planqué. Lui nie catégoriquement avoir fait des pieds et des mains pour éviter le service, "Estrosi devait souhaiter me garder avec lui, cela me semble partir d’un bon sentiment", avance-t-il. Une simple preuve d’amour en somme.

Pour sa part, Fillon semble touché d’amnésie. Il affirme ainsi au Canard ne pas garder de souvenir de cette missive mais indique tout de même que la pratique était alors très courante chez les parlementaires... Ceux-là même qui, aujourd’hui, réclament son rétablissement ?


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