Université et Recherche : contre la précarité, pour une science émancipée

mardi 8 novembre 2016.
 

Ce lundi 7 novembre, l’intersyndicale de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (ESR) a appelé à un rassemblement à proximité de l’Assemblée Nationale pour dénoncer l’indigence du budget 2017 de l’ESR et l’explosion de la précarité entraînée par une décennie d’austérité imposée.

On connaît les symptômes les plus visibles de l’austérité à l’université : amphis qui débordent, personnels administratifs maltraités et débordés, fermeture de cursus… Mais sait-on qu’aujourd’hui, un quart des enseignants-chercheurs et près d’un personnel scientifique sur deux (tous corps de métier confondus) sont des précaires, contractuels voire auto-entrepreneurs ou vacataires, sans contrat de travail et payés à la fin de leur mission, parfois dans l’illégalité la plus complète ? Et que pour le gouvernement et l’OCDE, véritable inspiratrice des politiques gouvernementales en la matière, les enseignant.e.s-chercheur.e.s titulaires d’aujourd’hui ont vocation à devenir les précaires de demain ? Le développement du précariat n’est pas subi, il est voulu et organisé par ces politiques !

Car l’argent est là ! Sur le papier, il n’y en a même jamais eu autant. Mais cet argent est entièrement imputé à des programmes non-pérennes et sous-tendus idéologiquement par un triptyque concurrence / territorialisation / privatisation. Le comble de ce dévoiement est atteint lorsque le gouvernement fait le choix de dépenser 5,5 Mds € par an pour alléger l’imposition des entreprises à travers un « Crédit impôt recherche » notoirement inutile plutôt que d’abonder les budgets de l’ESR. Cette politique contraire à l’intérêt général se traduit par une perte financière très lourde, l’augmentation de la précarité et l’affaiblissement de la science française.

Il faut rompre avec cette politique austéritaire court-termiste. Le Parti de Gauche soutient le rassemblement intersyndical du 7 novembre 2016. Il rappelle ses propositions : titulariser les personnels précaires de l’ESR occupant des besoins pérennes dans tous les domaines, réaffecter les 5,5 Mds€ du CIR à un plan d’investissement public : plan de soutien matériel et grand plan de recrutement, et sortir de la concurrence entre établissements et personnels au profit de financements pérennes et égalitaires.

En 2017, pour rompre avec les méfaits de l’idéologie austéritaire, les citoyen-ne-s pourront choisir l’Avenir en Commun, projet de la France Insoumise porté par le candidat Jean-Luc Mélenchon. Mais la lutte pour le service public de l’ESR se mène dès aujourd’hui sur le terrain et dans la rue !

Sarah Legrain, SEN en charge de l’ESR et Jean-Louis Bothurel, membre de la commission ESR du Parti de Gauche


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message