Rafle du Vél d’hiv : Marine Le Pen dévoile son visage antisémite et révisionniste !

vendredi 14 avril 2017.
 

La candidate du Front national, opposée à la « repentance », estime que la France n’est pas responsable de cette rafle. Des propos tenus vingt-deux ans après un discours historique de Jacques Chirac reconnaissant la responsabilité de la France

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Dans l’émission « Le Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI », le journaliste Olivier Mazerolle l’a interrogée sur son programme prônant « la promotion du roman national et le refus de repentance ». Il lui a demandé si Jacques Chirac avait eu tort de prononcer son discours de 1995 sur le Vél’ d’Hiv, dans lequel il avait reconnu la responsabilité de la France. « Je pense que la France n’est pas responsable du Vél’ d’Hiv », a répondu la présidente du parti d’extrême droite. Avant de développer :

« Je pense que, de manière générale, plus généralement, d’ailleurs, s’il y a des responsables, c’est ceux qui étaient au pouvoir à l’époque, ce n’est pas la France. La France a été malmenée dans les esprits depuis des années. En réalité, on a appris à nos enfants qu’ils avaient toutes les raisons de la critiquer. De n’en voir que peut-être que les aspects historiques les plus sombres. Je veux qu’ils soient à nouveau fiers d’être Français. »

Marine Le Pen est la fille de Jean-Marie Le Pen !

Il faut rappeler que 450 policiers et gendarmes français, sous l’autorité de leurs chefs (René Bousquet, Louis Darquier de Pellepoix, Jean Leguay, Émile Hennequin, André Tulard ...), ont mené cette rafle.

L’opération « Vent printanier » déclenchée par le secrétaire général de la police de Vichy, René Bousquet, sur Paris, les 
16 et 17 juillet 1942, fut un effroyable crime contre la population juive de la capitale.

12 884 personnes seront arrêtées par les policiers français et déportées. « Vent printanier », nom de code de la rafle barbare, organisée par René Bousquet, prévoyait l’arrestation de 27 391 juifs étrangers, hommes, femmes et enfants, même si ces derniers étaient de nationalité française. En fait, 12 884 personnes furent raflées et rassemblées au Vél’ d’Hiv dans des conditions inhumaines. Nombre de juifs ne sachant ni où aller ni où se cacher n’avaient pu suivre les appels de la résistance juive.

Pour ceux que la police française avait arrêtés, après le Vél’ d’Hiv ce furent les chambres à gaz et les fours crématoires.

Les communistes de la FTP-MOI alertent les juifs d’une rafle prochaine

« Frères et sœurs (…), D’après les informations que nous recevons de source sûre, les Allemands vont organiser une rafle et une déportation massive de juifs. (…)

Le danger est grand  ! (…) La question qui se pose pour chaque juif est  : que faire pour ne pas tomber dans les mains des bandits SS  ? Que faire pour hâter leur fin et ma libération  ? (…)

1. Ne pas attendre à la maison les bandits. Prendre toutes les mesures pour se cacher et pour cacher en premier lieu les enfants avec l’aide de la population française sympathisante.

2. Après avoir garanti sa propre liberté, adhérer à une organisation de combat patriotique pour battre l’ennemi sanguinaire et venger ses crimes.

3. Si l’on tombe entre les mains des bandits, résister par tous les moyens, barricader les portes, appeler à l’aide. On n’a rien à perdre. On peut juste y gagner la vie. Chercher sans cesse à fuir. (…) Chaque juif libre et vivant est une victoire sur notre ennemi.  »

Cet appel, en yiddish, fut très largement diffusé dès le 6 juin 1942, six semaines avant la rafle du Vél’ d’Hiv, par Solidarité, organisation clandestine du secteur juif de la MOI.

Après l’interdiction du PCF en 1939, les organisations qui lui étaient rattachées sont contraintes à l’illégalité. Dès septembre 1940, le secteur juif de la MOI (main-d’œuvre immigrée) crée à Paris (sous l’impulsion de Marcel Prenant, du professeur Debré, de Vladimir Jankélévitch et de Charles Lederman), est la première organisation clandestine de résistance juive, chargée entre autres d’aider à survivre ceux qui sont en grande difficulté. Ses militants avaient connu les persécutions antisémites et le fascisme dans leurs pays d’origine, ils avaient lutté pour le Front populaire en France, dans les Brigades internationales en Espagne. Ils savaient ce que signifiait l’arrivée d’Hitler au pouvoir.

La presse clandestine multiforme du secteur juif de la MOI et du PCF alerta sans cesse la population juive  : «  La déportation, c’est le chemin de la mort ; la résistance et la lutte contre la déportation, c’est le chemin de la vie.  » Dans un des tout premiers tracts du PCF, distribué dans le quartier de Belleville en septembre 1940, on lit  : «  Travailleurs non juifs, artisans, commerçants, pas de propagande antisémite dans notre quartier  ! (…) Les maris, les fils de la population juive étaient au front en première ligne avec nous (…), avec nous, ils travaillent et luttent.  »

«  Brisons l’arme de l’antisémitisme  ! Unissons-nous  », titre un tract de mai 1941, tiré à 75 000 exemplaires, qui dénonce l’internement de 5 000 juifs dans les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande, d’où 15 000 hommes, femmes et enfants seront déportés (4). Le 7 septembre 1942, un tract intitulé «  Informations sur les atrocités nazies  » dénonce  : «  Les rafles des juifs commencées le 16 juillet dans toute la zone occupée, les internements et les déportations de masse qui les ont suivies compteront au nom des pires atrocités dont l’histoire ait gardé le souvenir.  »

Nicolas Maury


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