Un transfert de seulement 28 % des voix de l’électorat de Hamon vers Mélenchon auraient suffi à qualifier celui-ci pour le 2ème tour de la présidentielle de 2017

mercredi 27 septembre 2017.
 

Un bavardage médiatique qui cache la réalité des chiffres..

Le désistement de Benoît Hamon en faveur de Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle aurait très probablement permis à ce dernier d’être qualifié pour le second tour.

1 –Avant le premier tour de la présidentielle, des sondages de plus en plus défavorables pour Benoît Hamon.

Après le rebond euphorique en faveur de Benoît Hamon à la suite de la primaire du PS, les sondages concernant Benoît Hamon se sont progressivement dégradés puis se sont effondrés. Des le 22 mars 7, la presse relatait des sondages plus favorables à Mélenchon qu’à Hamon. La station de radio Europe 1 annonçait le 31 mars les sondages suivants : 8 % pour Hamon et 16 % Mélenchon : son site écrivait alors : "Mélenchon écrase Hamon et talonne Fillon"

Voir l’article ici http://www.europe1.fr/politique/son...

Benoît Hamon qui a eu l’occasion de travailler à 2 reprises de sa vie professionnelle dans des instituts d’études d’opinion (voir sa biographie donc Wikipédia) a suffisamment de connaissances dans ce domaine pour être parfaitement informé de l’évolution des sondages le le concernant et de ceux de Mélenchon jusqu’à proximité de l’élection pour savoir que son nom désistement pour Mélenchon allait conduire selon toute probabilité à la défaite de celui-ci et à la présence de Marine Le Pen au second tour.

2 – Un transfert mécanique quasi total des voix ne se réalise jamais mais …

Mais une telle manière de voir peut paraître irrecevable en raison de l’argument suivant : Tout l’électorat de Benoît Hamon peut très bien ne pas se reporter sur Jean-Luc Mélenchon. Il n’y a pas d’addition automatique des électorats de 2 candidats mêmes s’ils partagent des vues communes.

Ceci est tout à fait exact mais il faut être plus précis dans l’analyse. En cas de désistement de Benoît Hamon, on peut tout de même raisonnablement supposer qu’une partie de son électorat aurait préféré Mélenchon à Macron ou à l’abstention.

3 – L’inéquation gagnante pour Mélenchon inconnue des médias.

À la lumière des résultats du premier tour, il est possible de calculer la fraction de l’électorat de Benoît Hamon qui aurait permis, par son transfert, la victoire de Jean-Luc Mélenchon sur Marine Le Pen. Le calcul est élémentaire et relève d’un niveau de classe de 4ème ou de 3ème de collège.

Voici l’énoncé de ce petit problème de math citoyenne.

Au premier tour de l’élection présidentielle de 2017, on a les résultats suivants :

Marine Le Pen : 7 679 493

Jean-Luc Mélenchon : 7 060 885

Benoît Hamon : 2 291 565

Quelle est, en pourcentage, la proportion du nombre de voix obtenues par Benoît Hamon pour qu’additionnée au score obtenu par Mélenchon, le total dépasse le nombre de voix obtenues par Marine Le Pen ?

On posera le problème sous forme d’une inéquation et on nommera le taux de pourcentage nécessaire. par la lettre t.

(On note x le signe de multiplication ; / la barre de fraction et : la division)

Solution de ce petit problème élémentaire :

L’inéquation s’écrit (le symbole > signifie "plus grand que")

7 060 885 + (t/100) x 2 291 565 > 7 679 493

(t/100)x 2 291 565 > 618 608

t/100 > 618 608 : 2 291 565

t/100 > 0,2699…

t > 26, 99 soit en arrondissant à l’unité supérieure :28 %

Conclusion : il suffisait donc qu’au moins 28 % de l’électorat de Benoît Hamon se reportent surJean-Luc Mélenchon pour que celui-ci ait pu accéder au second tour.

4 – Benoît Hamon pouvait-il prévoir la conséquence de sa décision ?

Benoît Hamon était-il conscient du fait que sa décision de – retrait conduisait probablement à faire battre Mélenchon par Le Pen ? Pour assurer la victoire de Macron ? Pour faire échouer Mélenchon ?

Un examen attentif des différents sondages permettait de prévoir qu’environ un transfert d’un tiers ou de la moitié de l’électorat de Benoît Hamon vers Mélenchon permettait à ce dernier d’accéder au second tour.de la présidentielle.

À quel jeu se livre Benoît Hamon en demandant à voter Mélenchon si celui-ci se trouvait présent au deuxième tour alors qu’il savait très probablement que Mélenchon avait peu de chances d’y accéder en raison de son non désistement ? Si Benoît Hamon est si proche idéologiquement de Mélenchon comme un certain nombre de commentateurs l’affirment, pourquoi celui-ci ne rejoint pas la France insoumise crot utile de créerun mouvement "trans partisan"de facto concurrent à LF I début juillet 2017 ?

Quelle est donc en profondeur la signification de son appel à participer à la manifestation du 23 septembre alors que son nom désistement a a augmenté les probabilités de l’élection de Macron dont il prétend combattre la politique ?

Sans faire preuve d’hostilité, à son égard, pour on peut rester perplexe face à un tel comportement. Il ne s’agit pas ici d’avoir de l’aigreur, de la rancœur à l’encontre de Benoît Hamo mais de faire preuve de prudence et de réserve pas à un interlocuteur dont les positions politiques manquent non seulement de rigueur mais aussi de clarté. On ne peut recommander ici qu’’une lecture fine de sa biographie qui semble bien confirmer notre prudence. Un oublions pas non plus aussi un paramètre : les relations familiales et amicales peuvent avoir une influence sur le comportement politique.

5 – Un "danger Le Pen" très sélectif.

Alors que la meute médiatique aboyait contre Mélenchon après la victoire de Benoît Hamon à la primaire de "La gauche", lui reprochant de ne pas se désister en sa faveur invoquant "le risque EN", aucun journaliste n’a cru bon de poser le problème du désistement de Hamon en faveur de Mélenchon alors que les sondages pronostiquaient au moins le double de voix pour Mélenchon. (le triple selon les résultats de l’élection) Bizarrement, la peur du FN n’a pas été évoquée à cette occasion Mais il est vrai que les médias préfèrent Le Pen à Mélenchon. Rappelons le résultat de notre étude statistique sur les temps d’antenne des candidats entre la date de dépôt des candidatures et le début de la campagne officielle . Macron : 133 heures ; Fillon : 113 heures Le Pen : 111 heures ; Hamon : 97 heures ; Mélenchon : 82 heures.

6 – L’élection de Mélenchon comme président était loin d’être gagnée.

S’il est vrai qu’un débat entre Mélenchon et Macron aurait été plus difficile pour ce dernier, rien ne permet d’affirmer que Mélenchon aurait gagné l’élection présidentielle car le déséquilibre des moyens de propagande entre les 2 protagonistes est gigantesque et en faveur de Macron. Non seulement Macron était "le candidat des médias", mais pour la médiocratie Mélenchon était le candidat "à abattre". La puissance de contre-feux de La France Insoumise était et est encore insuffisante pour neutraliser la propagande médiatique qui ne s’interrompt pas entre les élections, mais pilonne le territoire en permanence. Mais les résultats déjà obtenu malgré le déploiement de forces inouïes de la propagande anti Mélenchon sont tout à fait encourageants et invitent à ne pas se soumettre à une fatalité paralysante.

Hervé Debonrivage


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