Le 3 octobre 1935, l’Italie fasciste envahit l’Éthiopie

jeudi 5 octobre 2017.
 

«  Oh Éthiopie  ! Nous patientons depuis 40 ans, maintenant ça suffit  !  » Ces mots sont prononcés le 2 octobre 1935 par Mussolini. S’adressant à son peuple, il annonce dans un discours belliqueux, la mobilisation des forces armées italiennes pour la conquête de l’Éthiopie. Le lendemain, ses troupes lancent l’offensive.

Le prétexte à cette invasion vient d’un incident survenu un an auparavant. À la suite de provocations italiennes et de mouvements de troupes à la frontière entre l’Éthiopie et la Somalie (possession coloniale italienne), les tensions se sont multipliées dans la région. Le 5 décembre 1934, des coups de feu sont même échangés. Un nombre conséquent de victimes est à déplorer de part et d’autre. S’estimant dans son bon droit, Mussolini utilise ces événements pour justifier une intervention. En réalité, le «  Duce  » entend ici prendre une revanche sur les forces éthiopiennes qui étaient parvenues en 1896 à résister à une première tentative d’invasion italienne. Cet échec était resté comme une humiliation nationale. Les relations entre les deux pays s’étaient pourtant apaisées depuis. Des traités d’amitié avaient même été signés et chacun avait rejoint la Société des Nations.

Ainsi, portée par des volontés impérialistes et un désir de vengeance, l’Italie bafoue les traités internationaux en ce 3 octobre 1935 et se lance, sans déclaration de guerre, dans un conflit opposant des forces totalement inégales. Mussolini mobilise en effet des centaines de milliers de soldats, disposant d’un matériel moderne et d’un soutien aérien conséquent. L’industrie du pays est mise au service de la guerre et des armes chimiques sont même utilisées. Les forces éthiopiennes ne peuvent faire face à une telle mobilisation et sont rapidement mises en déroute.

Dans un célèbre discours prononcé le 30 juin 1936, l’empereur d’Éthiopie, Hailé Sélassié, dénonce la volonté d’anéantissement des troupes fascistes  : «  Le raffinement de la barbarie était poussé à ce point que la dévastation et la terreur frappèrent les régions les plus densément peuplées du territoire, les endroits les plus éloignées du théâtre des hostilités  ». Face à cette situation la SDN reste impuissante. Les faibles sanctions prises à l’encontre de l’Italie sont inefficaces. L’Éthiopie est abandonnée à son sort et le champ libre est laissé à Mussolini. Le 5 mai 1936, le territoire est entièrement annexé.

Matthieu Lépine


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