50 ans après : Séduction sexuelle et mentalité sécure ou insécure

dimanche 31 décembre 2017.
 

On porte ordinairement à l’actif de la génération des années 68 (avant et après) une plus grande liberté de parole et d’agir sexuellement face aux générations antérieures plus « coincées » sur ce sujet. Les féministes ne manquent pas de souligner aussi que cette libération sexuelle a surtout été celle des hommes et secondairement celle des femmes.

La révolution de a loi Neuwirth de 1967, qui a légalisé la « pilule » contraceptive (1), a largement libéré les hommes et les femmes tout à la fois des angoisses (surtout les femmes s’agissant du risque de grossesse) et des interdits sexuels existants (normes morales sexuelles trop sévères), interdits sexuels qui empêchaient un bonheur - hétérosexuel ou homosexuel - fondé sur une intimité sexuelle plaisante. Avant 1967, la propagande anticonceptionnelle (pro-pilule) et celle pour l’avortement à l’étranger étaient réprimées par les tribunaux.

Les moeurs ayant évolués - la fin provisoire (années SIDA) de la « peur du sexe » diffusée jadis par la morale dominante notamment religieuse n’a pas sonné la fin des dominations - la question de la séduction et de la rencontre - ici hétérosexuelle - se pose toujours. Rencontre dans un cadre tout à la fois relativement différencié au plan de la séduction corporelle mais néanmoins égalitaire au plan du refus des violences.

« Balance ton porc »

Cinquante ans après la révolution de a loi Neuwirth de 1967 il y a eu aussi « Balancetonporc » (en novembre 2017) qui a mis en avant le fait que partout dans le monde les hommes sont violents contre les femmes et que cela doit changer. Il n’a donc pas de cadre égalitaire réellement consolidé sous le patriarcat restreint (celui qui a vu la reconnaissance historique en droit et pour partie en fait de l’égalité Hommes - femmes avec liberté des femmes) .

Il n’en demeure pas moins qu’on ne saurait voir en tout homme un prédateur ni penser qu’aucune femme puisse être dominatrice ou perverse. D’ou les lignes qui vont suivre en citant Boris Cyrulnik (2). Mais il ne s’agit pas là de ne voir que certains individus - les moins violents et prédateurs - mais de rappeler en introduction qu’il subsiste un système patriarcal qui laisse massivement la violence masculine s’exercer contre les femmes. Ce système est combattu. Mais pour certains ce qui a déjà évolué vers l’égalité est de trop : ils veulent aller vers un hyperpatriarcat ou les femmes restent à la maison et sont invisibles dehors car mises sous toile.

La fin provisoire (années sida) de la « peur du sexe » diffusée jadis par la morale dominante notamment religieuse n’a pas sonné - on la dit - la fin des dominations. Loin de là. Le capitalo-patriarcat s’est développé. Mais en même temps les droits des femmes se sont affirmés et sur de nombreux points. Il y a eu réelle conquête par les femmes . D’ou la notion de patriarcat restreint au moment de la fin des dictatures au sud de l’Europe (Espagne de Franco, Portugal de Salazar, Grèce des colonels, etc...)

Haines maintenues

Boris Cyrulnik explique dans un chapitre critiquant la pensée binaire entre Bien et Mal que la croyance religieuse en la souffrance éternelle dans l’au-delà en cas de laisser-aller sexuel débouche parfois sur une haine pour tout ce qui mène à la jouissance. Dès lors on trouve des croyants qui vivent sous le principe de vie : « Toute femme qui montre son corps est dangereuse pour moi » C’est dans ce cadre que je place, surtout chez les intégristes religieux, homme ou femme, la haine du féminin et la sexyphobie.

Concernant les femmes Boris Cyrulnik (p164) explique que celles qui sont SECURE penseront plutôt « Cet homme a souri en regardant mon décolleté. J’aime cette complicité, j’apprécie ce moment de gentil bonheur » alors qu’une femme INSÉCURE se dira : « Les hommes ne pensent qu’à çà. De quel droit manifeste-t-il une expression sexuelle alors que moi, je ne peux pas m’empêcher d’avoir des seins ? » C’est ainsi que certaines femmes, outre la question de la religiosité, se mettent sous hypertextile. Ce qui n’est pas la solution car entretien insidieux de la haine de soi (de son corps féminin). C’est le harcèlement sexyphobique qu’il faut combattre.

XX

Soulignons l’importance de la théorie du « double regard » qui implique une éducation des adolescents : d’une part certes voir la femme spécifié (par exemple d’un côté celle en jupe courte et talons ou d’un autre côté celle sous voile et robe ultra-longue) mais voir aussi et surtout la dignité humaine de la personne.

Il y a à défendre aussi la liberté de s’habiller dans un cadre multiculturel textile réellement ouvert. Ce principe ne va pas sans exceptions à débattre, tant pour l’hypertextile que l’hypotextile.

A poursuivre...

Christian DELARUE

1) La loi autorisant l’accès à la contraception sur prescription médicale a 50 ans. La loi Neuwirth, du nom du député Lucien Neuwirth, a été définitivement promulguée le 28 décembre 1967. Mais aujourd’hui encore, « l’accessibilité à la contraception est toujours un combat », a estimé jeudi sur franceinfo Véronique Séhier, co-présidente du Planning familial.

2) Psychothérapie de Dieu par Boris Cyrulnik Ed Odile Jacob - sept 2017


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