Pour une théorie critique du fait religieux : le voile islamique

jeudi 7 novembre 2019.
 

Un extrait de l’avant-dernier chapitre de mon "Court traité de la servitude religieuse"

Si l’on admet avec Christian Godin que le religieux est non pas une affaire d’idées, non pas une « conception du monde », mais un ensemble de pratiques réglementant les comportements individuels dans tous les domaines, la montée de l’islam intégriste (ou de l’islamisme) apparaît bien comme un retour en force du religieux. Le symbole en est l’expansion du port du voile dit « islamique » (hijab), y compris dans ses formes les plus extrêmes (niqab, burqa), chez les femmes de tradition musulmane ou récemment converties. On en connaît la signification : ce vêtement serait nécessaire pour préserver la pudeur féminine, pour empêcher les femmes de tenter les hommes et pour ne pas offenser Dieu qui, on le sait bien, est offensé par la vue de la chevelure et du moindre morceau de chair féminine. Le port obligatoire du voile, qui s’accompagne de la séparation des hommes et des femmes dans l’espace public, indique clairement que la femme n’a pas à avoir part à la société des hommes (sauf la société privée des pères, des maris, des grands frères et autres tuteurs dont une femme ne saurait se passer). Si on y réfléchit un tout petit peu, cette prescription religieuse dont plusieurs spécialistes de l’islam affirment pourtant qu’elle n’en est pas une, apparaît immédiatement comme une absurdité barbare, une offense faite aux femmes mais aussi une offense faite aux hommes réputés incapables de ne pas céder à la tentation et de maîtriser leurs pulsions sexuelles animales, et enfin une offense à l’intelligence.

Si j’étais croyant, j’ajouterais qu’il s’agit d’une offense faite à Dieu lui-même, incapable de créer des hommes un peu moins stupides. L’idée que Dieu puisse être offensé par la vue d’une femme est également d’une impiété ou d’une stupidité sans nom : Dieu n’étant pas une personne, mais l’être infini par excellence, sa « vue » ne peut être qu’une vision intellectuelle (Dieu n’a pas d’organes des sens et il n’est pas une chose sensible) et un morceau de tissu ne saurait cacher la femme à Dieu… Même donc en supposant que le Dieu du Pentateuque ou du Coran existe, cette prétendue prescription religieuse n’est qu’une superstition méprisable, propre à des peuples païens à qui le Messager de Dieu n’a pas encore pu transmettre le message. Ne parlons pas des autres « prescriptions » que les imams des écoles coraniques font répéter en boucle aux petits enfants : tuer les mécréants, lapider les femmes adultères, exterminer les homosexuels, couper la main aux voleurs, puis le pied au deuxième larcin.


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