Crise historique de la gauche : que doit-il se passer à gauche ? (compte rendu d’un débat Linkspartei, Dartigolles, Mélenchon durant la Fête de l’Humanité)

mardi 18 septembre 2007.
 

Jean-Marc Coppola, le dirigeant de la fédération des Bouches-du-Rhône nous accueille Vendredi à 18h15 en amis sur son stand. Il attend beaucoup du débat qui va commencer avec, outre Jean-Luc Mélenchon, un dirigeant du Linke allemand et Olivier Dartigolles. Olivier est le porte parole du PCF. C’est un jeune dirigeant, mais qui a déjà une grande expérience en tant que dirigeant de fédération, celle des Pyrénées-Atlantiques, puis en tant que dirigeant national impliqué dans tous les moments cruciaux de l’année écoulée : un Congrès, l’expérience des collectifs pour des candidatures communes et l’élection présidentielle... excusez du peu.

Le camarade du Linke rappelle que la création de son parti a d’abord été le fruit d’une nécessité. Sans alliance électorale, le PDS risquait de n’avoir aucun élu au Parlement fédéral. Car malgré ses bons scores à l’est du pays, sa quasi absence à l’ouest lui faisait courir le risque de ne pas atteindre la barre des 5%. C’est pourquoi les dirigeants du PDS se sont tournés vers Oskar Lafontaine, et lui ont proposé de prendre la tête du petit parti WASG qui regroupait déjà quelques déçus du SPD mais qui n’avait alors aucune audience électorale, pour présenter des listes à l’ouest du pays. Mais il se trouve que la loi allemande interdit les listes présentées par des coalitions de partis. L’unique solution était dès lors de fonder un parti « chapeau », le Linkspartei, avec un groupe parlementaire commun, entre les ex-communistes du PDS et les ex-sociaux démocrates du WASG. Dès lors le processus était enclenché qui allait déboucher sur la fondation du parti unifié Die Linke.

Olivier Dartigolles revient sur le résultat de l’élection présidentielle. Il refuse d’éluder le très mauvais score obtenu par la candidate de son parti. Pour lui, un cycle politique se referme. Il n’est pas possible de continuer comme avant. Ce qui veut dire que toutes les questions doivent être débattues par les communistes, y compris celle de l’organisation communiste. Olivier prend soin d’indiquer qu’il s’exprime à titre personnel et se déclare prêt à une nouvelle organisation plus large dans laquelle devra exister une sensibilité communiste à l’identité reconnue et respectée.

Pour Jean-Luc Mélenchon, la crise de la gauche ne vient pas de nulle part. C’est le résultat de l’orientation démocrate qui s’est petit à petit imposée devant l’impasse dans laquelle se trouvait la stratégie sociale-démocrate partout dans le monde. Ce qui fait le plus défaut à ses yeux, ce n’est pas le recours à la démocratie participative pour élaborer le programme, (alors que la démocratie participative a été pensée pour un tout autre moment, celui de l’exercice du pouvoir). C’est bien la parole politique qui éclaire, qui aide tous ceux qui n’ont pas le temps de passer des heures à décrypter les mensonges de l’idéologie dominante à comprendre le monde et les causes réelles qui les accablent. C’est le parti qui transmet à tous la mémoire des luttes passées et dessine un chemin concret pour changer la vie vraiment. Ce sont les militants qui se consacrent à l’éducation populaire du grand nombre qui cherche à tâtons un chemin pour construire une vie meilleure. C’est pourquoi la question de l’organisation politique est à ses yeux tout à fait décisive.


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