Bilan des Assises des collectifs unitaires antilibéraux (par Les Alternatifs)

lundi 10 décembre 2007.
 

Environ 200 délégué-e-s représentant plus d’une centaine de collectifs, étaient présent-e-s aux Assies de Saint Denis les 1et et 2 décembre.

Le recul est sévère par rapport aux temps forts de la fin 2006, mais ce milieu militant s’est maintenu mieux que ne laissaient craindre les récentes réunions de coordination des collectifs. La majorité des collectifs a participé à la campagne Bové, pas tous cependant. Une partie des unitaires n’ayant pas soutenu Bové est plutôt polarisée par les initiatives de Maintenant à Gauche.

On peut estimer les réseaux et groupes militants représentés les 1er et 2 décembre aux Assises des collectifs entre 2000 et 3000 personnes.

Le centre de gravité générationnel se situe entre 40 et 60 ans, avec très peu de jeunes, les collectifs sont notamment présents dans le Sud (régions Midi-Pyrénées, Aquitaine, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Languedoc). La sensibilité liée aux appels a la création d’un nouveau mouvement altermondialiste, pour partie, mais pas seulement, issue du milieu des ’électrons libres ’ de la campagne Bové et de la décroissance, a clairement annoncé son intention de développer son action au sein des collectifs, elle influençait un tiers environ des délégué-e-s.

Les tenants de la priorité de la démarche unitaire, à certains égards proches de Maintenant A Gauche, pesaient en revanche assez peu (à Paris ou en Haute-Garonne par exemple). Les militan-e-s organisés (Alternatifs, Verts et Alterekolo, PCF et communistes unitaires, LCR) etaient nettement minoritaires.

Les débats ont été animés, parfois tendus, mais ont abouti à des conclusions sur l’organisation et le projet politique qui ne s’écartent guère des propositions de départ.

Quelques éléments politiques sont cependant à noter. Un vote a eu lieu sur la définition de la perspective et le terme de ’gauche de tranformation sociale et écologique’ a été préféré par environ 70% des délégué-e-s à celui de gauche de transformation sociale, en dépit de l’opposition de militants unitaires de la LCR et d’une partie du secrétariat. Ce vote est significatif car il marque, au delà de la volonté unitaire, la conscience pour les uns de l’urgence d’un projet de transformation ne reproduisant pas les impasses de la gauche productiviste, pour d’autres, sans que la perspective et les rythmes soient précis, l’espoir d’une nouvelle composante politique alternative à gauche du PS.

Par ailleurs, les aspirations à la democratie directe et de base, autogestionnaires a beaucoup d’égards, se sont fortement exprimées, irritantes parfois lorsque le basisme conduisait à une méfiance obsessionnelle à l’égard des militant-e-s et mouvements politiques, mais compréhensibles compte tenu des prétentions hégémonistes de la LCR et du PCF.

Les collectifs ne sont pas parvenus à choisir un nom, la proposition CAP à Gauche ayant obtenu la majorité simple mais pas une majorité des deux tiers comme le prévoit, pour chaque décision importent, la charte de fonctionnement. Cet intitulé, pour être aimable, ne brillait pas par une originalité folle. Au bout du compte, les collectifs se sont dotés d’une charte de fonctionnement très fédéraliste, impression un peu corrigée par la constitution d’un collectif d’animation d’une quarantaine de personnes, au sein duquel se retrouvent toutes les options en débat, des ’altermondialistes’ aux ’unitaires’, et ont confirmé une démarche politique marquée du sceau, nécessaire, de la tension entre volonté unitaire et affirmation des propositions d’un espace indépendant des partis et mouvements politiques (dont le nôtre).

La proposition d’Etats Generaux de toute la gauche de transformation sociale a été confirmée, axe central pour une majorité, concession de mauvais gré pour les ’altermondialistes’ et décroissants. Les Alternatifs ont, comme d’autres, été invités par Maintenant à Gauche en vue du même projet, il est indispensable que ces diverses initiatives convergent dans un cadre commun dépassant les querelles de préséance.

Des questions ne sont pas réglées, comme celle des moyens de fonctionnement de la structure, puisque les collectifs de base sont libre de se doter ou non de moyens financiers et de contribuer ou non au fonctionnement national. Yves Salesse a appelé les collectifs a s’engager dans les batailles sociales à venir, et contre le nouveau Traité européen, l’intervention des Alternatifs, bien accueillie, a insisté sur les chemin déjà parcouru en commun et sur la nécessité de lier, dans un contexte de ’guerre de position’, résistances, contre-pouvoirs, propositions alternatives.


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