Police-gendarmerie : un document préconise 8.000 à 10.000 suppressions d’emplois.

jeudi 1er novembre 2007.
 

Un document de travail rédigé par un inspecteur des finances propose des "pistes de réforme", suggérant la suppression de quelques 8.000 à 10.000 emplois à l’horizon 2011, selon deux scénarios, dont l’un envisage la "fermeture de la moitié des brigades de gendarmerie".

La France compte quelque 120.000 policiers et 100.000 gendarmes.

Dans un document parvenu à l’AFP, non signé mais qui émane de François Mongin, inspecteur des Finances chargé de mission sur la réforme de l’Etat au ministère du Budget, selon une source officielle, celui-ci préconise des "pistes de réforme" pour ce qui est du ministère de l’Intérieur.

Il ébauche deux "scénarios" permettant de gagner, selon lui, entre 8.375 et 10.375 emplois équivalents temps plein (ETP) entre 2009 et 2011. L’emploi équivalent temps plein est le nombre total d’heures travaillées divisé par la durée annuelle du travail dans des emplois à plein temps.

Le second scénario envisage "la remise à plat de l’organisation territoriale des forces (de sécurité) et de la formation", moyennant la "fermeture de la moitié des brigades" de gendarmerie.

Au ministère de l’Intérieur, on déclarait lundi que ces pistes de réforme "n’engagent que leur auteur".

Cette "réflexion" entre dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP), un chantier lancé par Nicolas Sarkozy dans le cadre de la réforme de l’Etat.

M. Mongin prévoit, parmi sept propositions qualifiées de "pistes de réforme", de "placer" la police et la gendarmerie "sous l’autorité organique du ministre de l’Intérieur" qui mettrait de facto la gendarmerie, de statut militaire, sous la coupe exclusive de Beauvau.

Il décline ensuite d’autres "pistes de réforme" visant par exemple à "adapter" les deux "forces de sécurité aux besoins de sécurisation" ainsi que leur "répartition territoriale", cela permettant des "gains nets ciblés à trois ans (en ETP)".

Il construit ensuite deux scénarios possibles. La "rationalisation et le resserrement du dispositif actuel" police/gendarmerie "sans remise en cause radicale" de leur organisation", avec un gain escompté de 8.375 ETP.

"Au-delà du scénario 1", préconise ce même document, il y a un "scénario 2", visant à la "concentration forte du maillage de la gendarmerie (fermeture de la moitié des brigades)" et la "constitution de grandes circonscriptions de police nationale sur le périmètre d’agglomérations de plus de 50.000 habitants" (gain de 10.375 ETP).

Pour les sept "pistes de réforme", le rapporteur évalue, de "faible à fort", leurs "niveaux d’ambition" ainsi que "d’acceptabilité et de faisabilité".

Par exemple, le document préconise "d"accroître le potentiel de travail des forces de sécurité" : une "ambition" classée de "niveau fort" mais pour une "acceptabilité" et une "faisabilité" jugées "faibles".

Le premier ministre François Fillon avait lancé la RGPP le 10 juillet 2007, promettant de mener pendant le quinquennat une "véritable révolution dans la réforme de l’Etat" et ajoutant qu’il est "hors de question de procéder par coupes sombres".

La RGPP se fera sous la houlette d’un comité présidé conjointement par le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, et le directeur de cabinet de M. Fillon, Jean-Paul Faugère.

"Au printemps prochain, j’arrêterai le cadre pluriannuel dans lequel s’inscrira votre action", avait dit M. Fillon.


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