De Mussolini au RN : le devoir des femmes est de procréer et s’occuper de leur foyer

lundi 9 octobre 2023.
 

1) Mussolini, un machisme terrifiant

« Le fascisme exige un homme actif et donnant à l’action toutes ses énergies ; il le veut virilement conscient des difficultés qui existent et prêt à les affronter. » (Mussolini)

Tous les régimes fascistes ont exalté la femme comme mère au foyer élevant humblement ses enfants. Le rôle de la femme dans tout régime fasciste ne dépasse pas celui de pondeuse dévouée au service de la patrie

« Le travail féminin, quand il n’est pas un empêchement direct, distrait de la procréation, suscite une indépendance et entraîne des modes physiques et morales contraires à la procréation... » (Mussolini)

« Les fascistes, du premier au dernier, du chef suprême au plus modeste d’entre eux, ne vous demandent qu’une chose : servir avec humilité, avec dévotion et sans défaillance notre Patrie adorée, la divine Italie » (Oeuvres de Mussolini page 108)

Mussolini s’appuie sur les théories de Loffredo qui prétend :

- l’intelligence féminine inférieure à l’intelligence masculine.

- le travail féminin à proscrire car entraînant la "masculinisation de la femme, l’accroissement du chômage, la stérilité, le divorce"

- le sport féminin à interdire car il rend les femmes "non seulement moins prolifiques, mais effrontées, impudiques, immodestes."

Plusieurs décrets concrétisent la volonté des fascistes de renvoyer toutes les femmes au seul service de leur mari et de la procréation.

- Le décret du 20 janvier 1927 diminue les salaires féminins à la moitié des salaires masculins correspondants.

- Celui du 30 janvier 1927 les exclue de plusieurs matières d’enseignement dans les lycées (par exemple en Lettres).

- Un nouveau décret en 1928 leur interdit la fonction de directrice d’établissement scolaire et double la taxe à payer pour qu’une fille puisse étudier en secondaire et à l’Université.

- Le décret-loi royal du 28 novembre 1933 va encore plus loin en "autorisant" les administrations à interdire les candidatures femmes aux différents emplois.

- Le 1er septembre 1938, le pourcentage de femmes est ramené à 10% dans l’ensemble des services publics.

2) Le Rassemblement National et les femmes

Le machisme de Jean-Marie Le Pen a laissé place à une position médiatiquement plus souple de sa fille Marine.

Ceci dit :

- Les eurodéputés RN, dont Marine Le Pen, ont systématiquement voté contre les textes relatifs aux droits des femmes comme le rapport Tarabella en 2015, qui préconise un meilleur accès à la contraception et à l’avortement. Ou en novembre 2016, la convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre les violences à l’égard des femmes.

- La loi n° 2018-703 du 3 août 2018 renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes a été votée par l’Assemblée nationale et le Sénat en juillet 2018. Cependant, lors de la séance de vote final, le Rassemblement National (RN) a choisi de s’abstenir

- Sur l’IVG, Marine Le Pen évite d’avoir à prendre clairement position « Oui à l’IVG. Non à celles qui en abusent ! » En 2012, pendant la présidentielle, Marine Le Pen ira jusqu’à parler d’« avortement de confort »

En mai 2019, le quotidien Libération avait parfaitement analysé l’attitude du RN et de Marine Le Pen pour toute question concernant les femmes : « Quand ça l’arrange, le parti lepéniste fait mine de se ranger du côté des femmes. Non sans continuer à voter contre toute loi un tant soit peu progressiste.

Historiquement, la formation d’extrême droite qui, lors de sa création par Le Pen père en 1972, réunissait des groupes hétéroclites (anciens dérivés de néonazis, résidus de royalistes, mais aussi des catholiques ultras), a toujours défendu une idée de la famille dans une vision « traditionnelle », où la femme a une place « naturelle ». Cette dernière doit être avant tout une épouse et une mère. Pas question pour elle donc de disposer de son corps comme elle l’entend. La loi Veil de 1975, légalisant l’IVG en France, a donc logiquement été l’une des grandes exécrations de la formation. Jean-Marie Le Pen considérait l’IVG comme un « génocide antifrançais », faisant de la lutte contre l’interruption volontaire de grossesse l’un de ses éléments de propagande et attaquant nommément Simone Veil, qu’il avait surnommée « Mme Avortement », rappelle l’historienne Valérie Igounet.

3) « Une mère au foyer est peut-être mieux à la maison » Jocelyn Dessigny, député RN, à l’Assemblée le 25 septembre 2023

https://www.huffingtonpost.fr/

Article de Romain Herreros •

La rentrée parlementaire du Rassemblement national commence mal. Alors que l’Assemblée nationale se penchait ce lundi 25 septembre sur le projet de loi pour le plein-emploi présenté par l’exécutif, Jocelyn Dessigny, député RN de l’Aisne, a fait bondir dans l’hémicycle et réagir jusqu’au gouvernement.

Tandis que les débats portaient sur la modification du statut des demandeurs d’emploi et celui des candidats au RSA, l’élu d’extrême droite s’est opposé à la conditionnalité du versement de cette aide à 15 heures d’activité en mettant en avant le sort des mères au foyer. « Nous, nous partons du principe qu’une mère au foyer, elle est peut-être mieux à la maison à s’occuper des enfants », a-t-il lancé, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, avant d’insister face aux réactions indignées provoquées par ses propos.

« Si elle le souhaite, si elle le souhaite… Il vaut mieux qu’elle reste à la maison à s’occuper des enfants, plutôt que de l’envoyer dans un dispositif où elle va devoir réaliser 15 heures d’activité », a poursuivi Jocelyn Dessigny, s’attirant de nombreuses critiques.

« Vision archaïque et rétrograde »

« Sous le vernis, le rance. À ceux qui pensent que l’extrême droite a changé… Mères et pères doivent avoir accès à l’emploi ! C’est ce que nous voulons », a réagi sur X (ex-Twitter) le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran.

« Nous sommes en 2023 et pour l’extrême droite la place d’une femme est à la maison pour s’occuper des enfants. Surprenant ? Non, car de FN à RN la façade a été changée mais le fonds de commerce reste le même », a renchéri le député Renaissance de la Côte d’Or Philippe Frei. « Pour le RN, c’est les hommes au travail et les femmes à la maison. Vision archaïque et rétrograde du monde. Non merci », a ajouté la députée des Yvelines Nadia Hai sur le même réseau social, tout comme d’autres députés de la majorité, à l’image de Sacha Houlié et Marc Ferraci. Député LFI de l’Hérault, Sébastien Rome a également jugé ces propos « scandaleux ».

Face à l’avalanche de critiques, Jocelyn Dessigny a directement répondu à ses détracteurs, en soulignant qu’il avait mis en avant « la liberté de choix de la femme ». « Je suis choqué moi par vos idées liberticides selon lesquelles les femmes n’auraient pas le droit de rester à la maison pour s’occuper de leurs enfants et devraient les confier à d’autres ! », s’est-il encore défendu en répondant à Nadia Hai. Une démonstration qui rate sa cible, puisque le raisonnement (qui ne parle pas du cas des parents, mais uniquement de celui de la mère) efface totalement le père de l’équation. Ce qui est précisément ce que lui reprochent ses adversaires.

À noter que ce n’est pas la première fois que Jocelyn Dessigny prononce des propos polémiques dans l’hémicycle. Au mois de juin, il avait insulté Mathilde Panot, cheffe de file des députés insoumis, de « poissonnière ». Une injure sexiste.

4) Josselin Dessigny, député RN de l’Aisne, contre le RSA aux femmes


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message