Notation des professeurs par les élèves : Le site Note2be.com condamné

mardi 4 mars 2008.
 

4) Communiqué FSU

La FSU se félicite de la décision du tribunal de grande instance de Paris relative au site note2be.com. En enjoignant à la société note2be.com de suspendre sur son site « l’utilisation de données nominatives d’enseignants aux fins de leur notation et de leur traitement », il rend de fait ce site caduc. Il répond ainsi sans ambiguïté à la requête formulée par la FSU et ses syndicats et donne raison à l’indignation exprimée par des milliers de collègues.

La liberté d’expression des jeunes n’a rien à voir avec la mise en cause publique des personnes et une démarche mercantile qui ignore les droits légitimes des enseignants. C’est ce qu’a rappelé le juge en se fondant sur des principes qui honorent notre droit et notre conception du respect des personnes.

Communiqué FSU

Les Lilas le 3 mars 2008

3) Site de notation : des professeurs en colère

technaute.cyberpresse.ca

Le principal syndicat enseignant, le Snes-FSU, a annoncé jeudi sa décision d’assigner en justice les responsables du site note2be.com, à la suite de plaintes de plusieurs professeurs qui y apparaissaient.

Le site invite les élèves à donner une note entre 0 et 20, pour juger si un enseignant est « intéressant », « clair », « disponible », « équitable », « respecté » et « motivé ». Il leur propose d’étayer ou échanger leurs points de vue dans un forum de discussion.

Créé fin janvier en référence directe à un rapport remis au président français Nicolas Sarkozy, qui préconisait l’évaluation des fonctionnaires par les usagers, le site note2be.com avait choisi un slogan choc, « Prends le pouvoir, note tes profs ! », aujourd’hui disparu.

Les syndicats d’enseignants, toutes tendances confondues, mais aussi des associations de gauche de parents d’élèves et de lycéens se sont élevés contre ce site, qualifié de procédé « démagogique et immoral » et de « lynchage public des personnels ».

Une pétition contre ce site a été mise en ligne sur un blogue, intitulé « contrenote2be.com ».

La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), chargée de veiller au respect de la vie privée, a reçu 17 plaintes et annoncé qu’elle se prononcerait le 6 mars sur cette affaire.

Le site est animé entre autres par un membre de l’UMP (droite, au pouvoir), Stéphane Cola, 36 ans, qui figure sur une liste de ce parti aux élections municipales dans un arrondissement de Paris.

2) Des ravages de la notation ... SGEN

Le Sgen-CFDT s’inquiète vivement des conséquences délétères sur les relations entre élèves et enseignants de la mise en ligne de sites de « notations » des professeurs. Cet exercice réducteur et dangereux pour l’image personnelle des collègues illustre bien les ravages de l’idéologie de la notation qui perdure depuis de trop nombreuses années dans le système éducatif. Le développement de telles opérations, réactivé par la publication du rapport Attali, comporte un risque grave de dérives vers la dénonciation publique, le dénigrement gratuit et le lynchage public. Le Sgen-CFDT interpelle le gouvernement pour lui demander de préciser quelle protection il compte apporter aux agents publics susceptibles d’être ainsi mis en cause.

1) Note2be : du buzz au bug ? Article de L’Humanité

Depuis dix jours, un site Internet propose aux élèves de noter leurs profs. Il rame aujourd’hui face à l’afflux de connexions, pas toutes amicales.

Le site Note2be.com n’a pas encore deux semaines qu’il paie déjà la rançon de sa notoriété : il plante. « Suite à un très grand nombre de connexions, notre site est momentanément indisponible », affichent fréquemment ses pages. Il faut dire que la singularité de sa vocation lui vaut une célébrité vite acquise.

Lancé le 2 février, il propose à tout élève, du plus jeunes (primaire) au plus vieux (étudiant), de noter ses enseignants. L’évaluation s’établit selon six critères - intéressant, clair, disponible, équitable, respecté, motivé - auxquels le jeune, ou l’enfant, affecte une note sur 20. La démarche ne s’arrête pas là : chaque enseignant noté voit son nom, son prénom, et l’adresse de son établissement mis en ligne sur le site, lequel propose même un palmarès des dix meilleures moyennes.

« C’est un rêve d’enfant : permettre aux élèves de s’exprimer librement sur leurs profs quand ce sont eux qui les subissent quotidiennement », explique Stéphane Cola, cofondateur du site. Légitime et efficace. « Il y a bien des profs que la critique pourrait faire progresser », poursuit cet ex-collaborateur de Philippe Séguin, qui dit s’être rangé de la politique mais ne s’en présente pas moins sur la liste de l’UMP Pierre Lellouche, candidat aux municipales à Paris. Ouvert cinq jours après la publication du rapport Attali qui propose une évaluation des profs par leurs élèves - « un heureux hasard », note-t-il encore - le site affiche aujourd’hui le record de 100 000 connexions uniques.

Du côté des acteurs de l’éducation, la démarche ne passe pas aussi bien. Démagogique et immorale, dénoncent de nombreux enseignants, qui estiment qu’elle « privilégie la dénonciation publique sur l’évaluation formative pratiquée par les enseignants ». Les syndicats ont plusieurs fois interpellé le ministre de l’Éducation nationale. La FCPE et l’Union nationale lycéenne (UNL) se disent tout aussi choquées. Jusqu’alors silencieux, Xavier Darcos a finalement réagi hier soir, et « condamne avec fermeté l’ouverture de tels sites ».

L’opposition, elle, s’organise sur le net. En ligne depuis quelques jours, une pétition exigeant que le site respecte la vie privée a déjà recueilli plus de 1 000 signatures. Un site a été créé, à l’appellation sans ambiguïté : contrenote2be.com. Ailleurs encore, les internautes cogitent à la façon dont ils peuvent contrecarrer l’entreprise. Certains proposent des Google-Bombing, manipulation permettant de dévier automatiquement une recherche sur N2be vers le mot Big Brother. D’autres ont pris le parti d’investir le site et squattent ses forums. « Ils sont rares », assure Stéphane Cola.

Reste la question clé : certains profs ont-ils demandé à ce que leur nom soit retiré ? « Ils se comptent en unité », assure son cofondateur. Qui précise que beaucoup, en outre, échouent dans cette démarche. « Selon la loi, il faut qu’ils justifient d’un motif légitime. Et je ne fais que m’inscrire dans le cadre autorisé par la loi. »


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