Perpignan : Mise en examen de l’homme aux chaussettes qui votent UMP ( 4 articles)

jeudi 20 mars 2008.
 

1) Perpignan : l’homme aux chaussettes a été mis en examen (article de Midi Libre)

Président d’un bureau de vote, Georges Garcia s’était débarrassé, lors de l’élection, de bulletins qu’il avait dans ses chaussettes et dans ses poches.

Hier, Georges Garcia a été mis en examen par la juge d’instruction de Perpignan, Colette Dechaux, pour « fraude électorale ».

Georges Garcia, qui était en garde à vue depuis dimanche soir, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire avec interdiction de rencontrer les personnes qui étaient présentes dans son bureau de vote.

Dans l’après-midi, le procureur de la République de Perpignan, Jean-Pierre Dreno, avait requis cette mise en examen, estimant que Georges Garcia n’avait pas fourni d’explications convaincantes aux faits qui lui furent reprochés dimanche.

Pendant le second tour des élections municipales à Perpignan, Georges Garcia présidait le bureau de vote de l’école Léon-Blum, dans le quartier du Haut-Vernet. Frère d’un colistier du maire sortant, candidat à sa succession, il avait attiré l’oeil d’un scrutateur chargé du bon déroulement de l’élection, par son attitude étrange.

Le ton était vite monté entre les deux hommes. Le scrutateur fit venir sur place le numéro deux de la liste Amiel-Donat, Jean Codognès, puis la Police nationale fut appelée sur les lieux.

Or, c’est à l’arrivée de la police que Georges Garcia s’empressa de se débarrasser de bulletins de vote et d’enveloppes qui se trouvaient dans ses poches et dans ses chaussettes.

Placé en garde à vue peu de temps après, dans le cadre d’une procédure de flagrance, il expliqua, lors de son interrogatoire, qu’il avait tout simplement l’intention de « refaire l’appoint après avoir constaté une erreur de comptage dans le nombre de bulletins déposés dans l’urne » .

Selon sa version, il aurait donc voulu rectifier la différence apparue entre le nombre de votes et celui des signatures apposées par les électeurs s’étant exprimés le jour même dans son bureau de vote. Voilà pourquoi, il avait sur lui sept enveloppes contenant cinq bulletins de la candidate socialiste Jacqueline Amiel-Donat, tête de la liste de gauche et Modem, deux autres de l’UMP Jean-Paul Alduy, ainsi que quatre bulletins sans enveloppe toujours de la liste du maire sortant.

Devant le procureur de la République, Georges Garcia, 58 ans, électricien à la retraite, a maintenu cette explication, sans convaincre Jean-Pierre Dreno. Le procureur de la République avait, du coup, demandé une commission rogatoire, afin d’auditionner d’autres témoins. Quinze personnes ont déjà été entendues dans cette affaire, a-t-il précisé hier.

Hier, pendant que Georges Garcia était dans le bureau du juge d’instruction, les opposants au maire réélu manifestaient, pour le troisième soir de suite, devant l’hôtel de ville.

P. B.

www.midilibre.com

2)Des soupçons de fraude tendent le climat à Perpignan (Le Monde)

A Perpignan (Pyrénées-Orientales), les élections municipales se poursuivent dans la rue et devant la justice. Après l’arrestation, dimanche 16 mars, du président d’un bureau de vote de la ville, soupçonné de fraude en faveur du maire sortant, Jean-Paul Alduy (UMP), les partisans de la liste de gauche conduite par Jacqueline Amiel-Donat (PS) se sont rassemblés, lundi soir, devant la mairie. Près de 600 Perpignanais réclamaient, une chaussette à la main, la "démission" de Alduy, dont la liste l’a emporté, dimanche, avec moins de 600 voix d’avance.

Pendant le dépouillement, Georges Garcia, président du bureau de vote 4 de l’école Léon-Blum, a été surpris "avec sept enveloppes contenant toutes des bulletins de la liste Alduy, et trois bulletins de la même liste dans ses chaussettes", indique Jean-Pierre Dreno, procureur de la République de Perpignan. Une fraude avérée est passible de cinq ans d’emprisonnement et 22 500 euros d’amende. Lundi, la garde à vue de Garcia a été prolongée de vingt-quatre heures.

Amiel-Donat compte déposer un recours en annulation auprès du tribunal administratif de Montpellier. "Nous avons jusqu’à vendredi et travaillons à rassembler toutes les preuves et témoignages possibles", a-t-elle déclaré lundi. Le recours portera "sur les 66 bureaux de vote de la ville". Amiel-Donat estime "qu’au-delà de l’irrégularité avérée du président de ce bureau, de nombreuses autres irrégularités ont été constatées dans les autres bureaux de vote". "Mardi, lorsque les documents électoraux seront disponibles en préfecture, nous allons les éplucher pour relever toutes les anomalies", a-t-elle annoncé. Selon cette avocate, "le scrutin doit être annulé, il faut voter dans des conditions normales, sereines, avec des garanties".

"MÉTHODES PUTSCHISTES"

Lundi, peu avant le rassemblement - auquel participait le président socialiste du conseil général des Pyrénées-Orientales, Christian Bourquin -, Alduy a tenu une conférence de presse pour dénoncer "des méthodes putschistes quand on refuse le verdict des urnes et qu’on n’attend pas le verdict de l’Etat de droit". "Je suis un maire démocratiquement élu et ne démissionnerai pas", a-t-il affirmé.

Il a remis un texte aux journalistes dans lequel il souligne que "la France est un Etat de droit où la présomption d’innocence est la règle tant qu’un jugement n’a pas été rendu. Amiel-Donat, avocate, a récemment été relaxée par la juridiction pénale d’Aix-en-Provence et Bourquin, quant à lui, fait appel d’une condamnation à trois mois de prison avec un sursis pour une affaire de fraude électorale (lors des cantonales de 2001). Ils devraient l’un et l’autre, plus que tout autre, connaître et défendre le principe de la présomption d’innocence."

Jean-Claude Marre

www.lemonde.fr

2) Un responsable ump pris la main dans l’urne bourrée a Perpignan

Le président d’un bureau de vote toujours en garde à vue

« L’individu, actuellement auditionné par la police judiciaire, a été surpris dimanche soir, au moment du dépouillement, avec sept enveloppes, contenant toutes des bulletins de la liste Alduy, et trois bulletins de la même liste dans ses chaussettes », a expliqué la police.

D’après le code électoral, une fraude avérée serait passible de cinq ans d’emprisonnement et 22.500 euros d’amende.

Dimanche soir à l’Hôtel de Ville, Jean-Paul Alduy élu avec 45,48 % des suffrages, contre 44,11 % à son adversaire de la liste PS/MoDem, a proclamé sa victoire et a déclaré son intention de porter plainte contre le président du bureau de vote, frère d’un de ses adjoints.

Jacqueline Amiel-Donat, à la tête de l’alliance PS/MoDem qui s’est constituée entre les deux tours, entend déposer un recours en annulation auprès du tribunal administratif de Montpellier. Elle a invité ses sympathisants à venir manifester lundi soir à 18h devant la mairie, en agitant une chaussette à la main, pour rappeler la fraude présumée de dimanche soir.

Source le soir journal belge

3)Fraude à Perpignan : un président de bureau surpris en tentant d’ajouter des bulletins UMP sortis de ses chaussettes à ceux en dépouillement

www.lepoint.fr

Plusieurs centaines de manifestants... se sont rassemblés devant la préfecture de Perpignan alors que le scrutin municipal du deuxième tour a été émaillé d’incidents dans le quatrième bureau de l’école Léon Blum, dans le quartier du Haut-Vernet.

Le président de ce bureau aurait été surpris alors qu’il sortait de ses chaussettes des bulletins de vote estampillés Jean-Paul Alduy, le maire sortant, bulletins qu’il aurait tenté de joindre à ceux en dépouillement. Une procédure en flagrant délit a été diligentée par le procureur de la République et le président du bureau de vote placé en garde à vue dans les locaux du SRPJ bien qu’il nie toute manipulation.

Cette fraude supposée dans un seul des 66 bureaux empêche de clore le dépouillement du scrutin alors que Jean-Paul Alduy, maire sortant UMP, est crédité de 45,7 % des voix, soit seulement 500 voix d’écart avec son adversaire Jacqueline Amiel-Donat (PS). En effet, le bureau n°4 compte 1 200 inscrits et d’éventuelles fraudes pourraient avoir une incidence sur l’élection.

La gauche demande l’annulation pure et simple du scrutin et a d’ores et déjà prévu un recours devant le tribunal administratif alors que du côté du maire sortant Jean-Paul Alduy on affirme ne rien savoir de cette éventuelle fraude qualifiée d’"acte isolé et déplorable si elle est avérée".


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