Convention nationale du Parti socialiste sur le projet (1er juillet 2006)

lundi 3 juillet 2006.
 

Cette Convention nationale réunissait un millier de délégués représentant plus de 100000 votants et 200000 adhérents, à la proportionnelle du nombre de membres par fédération et des résultats du vote dans celles-ci. Que signifie la faible participation ? Au moins un manque de motivation militante en faveur de ce projet. Lors du vote des délégués à la convention, 696 se sont prononcés en faveur du projet , 42 pour l’abstention et 7 contre. Nous avons déjà mis en ligne sur ce site le projet lui-même et les raisons de notre abstention.

L’extrême-gauche a tort de gommer la réalité complexe des adhérents socialistes pour en faire seulement un parti de l’ordre établi. Il suffisait pour s’en convaincre de surprendre les nombreuses conversations dans les couloirs et cafés voisins sur les initiatives prises en faveur des enfants scolarisés expulsables. Or, il s’agit évidemment d’une action de désobéissance civique.

L’extrême-gauche a tort de diaboliser le projet du PS en le présentant comme social-libéral, guère différent sur le fond de ce que dit Nicolas Sarkozy. Jamais la droite n’avancera pour 2007 des propositions comme :

- l’affirmation de la responsabilité de l’Etat dans le rééquilibrage du partage de la valeur ajoutée entre capital et travail par des conférences annuelles tripartites.

- la Couverture Professionnelle Universelle.

- un référendum 6 mois après les législatives sur la démocratisation des institutions (proportionnelle, mandat unique des parlementaires...)

- la lutte contre les effets du capitalisme financier (taxe de type Tobin...)

La tonalité générale des interventions au sein de la convention restait marquée par ce qui fait la spécifité du PS dans la social-démocratie européenne, un choix non tranché entre :

- accompagnement social de la mondialisation libérale qui serait vite balayé par le rapport de force et l’alternance suivante. Certaines interventions inspiraient même la crainte d’une campagne plus terne qu’en 2002 et si nous étions élus, une politique effectivement social-libérale.

- volonté réelle de changement, de rupture avec le libéralisme, de construction d’un rapport de force (nous en publierons quelques extraits). L’amendement sur les transports présenté par Pascale le Néouannic que nous avons mis en ligne a été intégré en partie.

Le débat a été marqué par l’intervention d’Eric Besson sur le chiffrage du projet (31 milliards) et par celle de François Hollande dont nous retiendrons l’appel à une Fédération de la gauche si celle-ci gagne en 2007.

En Bureau national, le projet avait été adopté à l’unanimité moins trois abstentions de la contribution Trait d’Union (Jean-Luc Mélenchon, François Delapierre, Marianne Louis) auxquelles s’était joint Arnaud Montebourg. En pleine convention, celui-ci a créé la surprise en argumentant en faveur du projet et en appelant à voter pour. Pourtant aucun amendement n’en a modifié la nature.

La convention s’est poursuivie l’après-midi par un débat et un vote sur la liste des candidats socialistes pour les élections législatives. Gel de circonscriptions pour les partenaires de la gauche, parité hommes-femmes, représention sociale, représention des sensibilités du parti ont créé de nombreuses tensions prévisibles.

En Aveyron, seule l’investiture de Christian Teyssèdre est validée. La circonscription de Villefranche Decazeville est "gelée", au profit d’une conseillère municipale radicale de Pradines (dans le Lot), à notre connaissance. La circonscription de Millau Saint Affrique est également "gelée", à notre connaissance en faveur d’une dirigeante du PS, Béatrice Marre.

Toute la journée, les délégués ont également discuté dans les couloirs des nouveaux rebondissements quant à l’investiture pour les présidentielles, en particulier la candidature de Lionel Jospin.


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