Je quitte le PS (lettre électronique de Gabriel Amard, président de la communauté de communes des Lacs de l’Essonne aux citoyens locaux)

samedi 15 novembre 2008.
 

Madame, Monsieur,

Ce n’est pas un classique de notre rendez-vous électronique, mais je tenais à vous informer de cette décision . La responsabilité politique est un tout .Je ne peux détacher la conviction du militant de l’expression de l’élu . Je faisais déjà ainsi avant, en tant que maire de Viry-Chatillon .

Depuis que j’ai commencé à militer au Parti Socialiste il y a 22 ans, j’ai toujours mis mon engagement politique au service d’un projet républicain basé sur la justice sociale parce que je considère que chacun de nous peut apporter sa part aux combats contre les inégalités, pour un monde meilleur. C’est dans ce sens que j’ai adhéré au Mouvement des Jeunes Socialistes et au Parti Socialiste, à la suite de 13 ans aux Eclaireurs et Eclaireuses de France à Savigny/Orge : le goût du combat collectif, en accord avec mes convictions personnelles. Ce sont ces convictions d’homme de gauche qui m’ont poussé à toujours défendre un militantisme nourri de la réalité sociale, pour participer à mon niveau à l’amélioration des conditions de l’existence. C’est ainsi que j’ai considéré mon mandat d’élu local, que ce soit en tant que maire (1995-2006), conseiller général (2001-2008), et même conseiller régional (1998-2001) : un outil au service des citoyens, et non une fin en soi, comme trop de « belles personnes » le font au travers de leur statut de notable. C’est la volonté d’une juste répartition des richesses sur tous les fronts qui a guidé mon investissement quotidien, que ce soit au travers du redressement de la ville de Viry-Chatillon, mais également au travers d’autres combats comme mon engagement pour dire NON à la construction libérale de l’Europe, avec une majorité de français le 29 mai 2005. Des convictions au service d’un projet.

Alors qu’une crise dont la brutalité s’annonce d’une rare intensité, les militants socialistes ont eu à s’exprimer entre 6 motions jeudi 7 novembre. Trois d’entre elles reprenaient la ligne de la majorité sortante. C’est cette orientation, social-libérale que les militants ont reconduite à 80% des suffrages. J’ai pour ma part défendu dans ce congrès socialiste la motion de gauche du PS conduite par Benoît Hamon. Elle a reçu moins de 20% des suffrages des militants socialistes. C’est-à-dire 2 fois moins que les motions de gauche lors des précédents congrès.Le parti socialiste ne sera donc pas l’opposant clair et sans concession à un gouvernement qui n’apporte aucune réponse. Face au démantèlement des services publics, à l’autorisation du travail le dimanche, au démantèlement du Code du Travail, à la retraite à 70 ans , aux plans sociaux, aux licenciements, aux délocalisations, aux chutes de pouvoir d’achat, aux dégradations des conditions de travail, à la relégation sociale, aux reculs des services publics , un front politique éfficace , unitaire, à vocation gouvernemental doit se constituer.

Partout,la Sociale-democratie a conduit à des désastres sociaux et électoraux, faute de n’avoir pu répondre aux dégradations des conditions de vie des salariés.Et lorsque la Sociale -démocratie dirige encore, elle le fait la plupart du temps avec la droite (comme en Allemagne), démonstration qu’elle voit le capitalisme de notre époque comme un horizon indépassable. Seule la gauche sud américaine échappe encore à ce constat. Ayant été un laboratoire des politiques libérales, ce continent a le 1er été touché par la crise, et a pu mesurer l’inefficacité des sociaux démocrates à protéger les peuples.

Les français ont besoin d’un parti qui offre une boussole dans ce monde désorienté, qui n’attire pas les électeurs uniquement parce qu’il faut un moindre mal face au chaos libéral. Il doit être porteur d’une véritable alternative, faite de propositions claires et de rupture avec le ordre actuel. C’est la raison pour laquelle, j’ai pris la décision de quitter le parti socialiste, non pas pour arrêter de militer, tout au contraire, mais pour participer à la construction d’un nouveau parti de gauche, comme le sénateur de l’Essonne Jean-Luc Mélenchon et le député du Nord Marc Dolez, ont annoncé vouloir le faire dans un communiqué paru vendredi matin (lire ici).

Comme moi, mes amis , Simone Mathieu et Paul Da Silva , déjà rejoints par tant d’autres, pensent que la construction d’un débouché politique à la hauteur des enjeux actuel est nécessaire.

Vous pouvez nous retrouver sur www.casuffitcommeca.fr


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