Jean Luc Mélenchon rend compte de son voyage politique au Vénézuéla et en Bolivie.

jeudi 2 mars 2006.
 

Fin du voyage en Bolivie

Lundi 20 février 2006 Fin de la première journée en Bolivie

RECONSTRUIRE UN PAYS RAVAGE PAR LE NEO-LIBERALISME

Entretien avec Juan Ramon QUINTINA, ministre de la Présidence (équivalent du premier ministre)

La nuit était bien commencée quand monsieur Juan Ramon Quintana est arrivé pour le dîner. Cet homme est le ministre de la présidence, c’est-à-dire l’équivalent du premier ministre dans notre système. Il est dévoré de travail comme on l’imagine à propos d’un gouvernement qui est en place depuis un mois seulement. Il prend cependant le temps de rencontrer un sénateur français de passage qui n’est même pas candidat à la présidentielle dans son pays, c’est-à-dire voisin du néant absolu d’un point de vue médiatique français. Lui, comme cet après midi le président du Sénat bolivien, attache de l’importance à expliquer et à rendre compréhensible ce qui se passe ici.

Jeudi 23 février 2006 Deuxième et troisième journée en Bolivie

Conférence débat à l’Alliance française à La Paz DE LA PAZ A SANTA CRUZ

Mardi soir, j’ai augmenté mon livre des records personnels. Premièrement j’ai établi un record d’altitude pour une conférence politique puisque le siège de l’alliance française à La Paz où je donnais ma conférence est situé à 3859 mètres. Deuxièmement, j’ai battu mon record de durée d’un discours en espagnol que j’avais établi à un quart d’heure il y a 15 ans à San Antonio au Chili. J’ai parlé cette fois ci trois quart d’heures dans cette langue devant les soixante personnes qui ont répondu à l’invitation de l’alliance française. J’étais donc guilleret en ouvrant la presse ce matin mercredi. Elle titre sur l’anniversaire du premier mois au pouvoir d’Evo Morales.

Vendredi 24 février 2006 Quatrième journée en Bolivie

DIFFERENCE INDIGENE ET DROIT A LA RESSEMBLANCE POLITIQUE

Dans la presse ce matin comme hier, le sujet qui tient la une c’est le refus par les USA de donner un visa d’entrée au Etats-Unis pour une des ministres du gouvernement de monsieur Moralès alors qu’elle se préparait à répondre à l’invitation d’une université étatsunienne. C’est un camouflet qui est fort mal vécu et qui commence le processus de confrontation que le gouvernement Bush va organiser avec le gouvernement Moralès.

Vendredi 24 février 2006 Cinquième journée en Bolivie

Avec Filemon Escobar, théoricien et fondateur du MAS bolivien, le parti d’Evo Morales. Depuis que je tiens le rythme d’une note quotidienne au fil de ce séjour politique j’ai vite décroché du style d’un compte rendu chronologique. J’ai trouvé plus conforme à ce que je vivais, et plus utile pour mes lecteurs de décrire le mélange de sentiments, d’impressions et de raisonnements qui surgissaient à mon esprit lorsque le moment venait d’écrire. Ce vendredi qui boucle quasiment mon temps en Bolivie ne sera pas davantage rapporté que le furent les jours précédents. Je m’en tiens à l’impression que m’a laissée cette promenade cet après midi de La Paz vers Tihuanaku a 4300 mètres sur ce plateau des Andes si inhospitalier.

Dans le jardin de Filemon Escobar EN QUITTANT COCHABAMBA

Lorsque nous avons quitté sa petite maison de Cochabamba, Filémon Escobar m’a offert un souvenir. C’est une photo qui le montre aux côtés d’Evo Morales à la fin d’un meeting populaire. Puis il m’a dit « ici vivaient autrefois les gens simples. Et maintenant c’est le quartier le plus aristocratique de Cochabamba. On ne doit jamais croire que les choses vont rester les mêmes quand il s’agit de la société, n’importe qui peut le vérifier » « Ecoute ! Quand Hugo Banzer, l’ancien dictateur qui était un tyran bestial avec nous les mineurs, s’est présenté aux élections, figure toi qu’il a été élu ! Tu le crois, con ! Ecoute : et tu sais quoi à propos de la circonscription des gens de la mine ? Hein ? Il lui ont donné la majorité les cons ! Tu comprends ? Réfléchis, con ! Ecoute, n’attends pas que les gens pour qui tu te bats te donnent raison. Bats toi, con ! Hein ! Essaye juste de ne pas te tromper toi. » A l’arrière de la photo, Filémon a écrit une dédicace : « Camarade Jean-Luc, avec l’assurance que tu seras un impulseur du retour aux valeurs humaines qu’incarne aujourd’hui la civilisation andine et amazonienne, ton ami et camarade Filémon ».


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