La colère d’Irlande : manifestation de 120000 à 150000 personnes

mardi 3 mars 2009.
 

« Huge protest over Irish economy ». C’est par ce titre que la BBC a caractérisé la journée du 21 février à Dublin. Pour sa part, la presse française n’a que très peu fait écho de cette manifestation d’une ampleur pourtant rare en Irlande. C’est, en effet, la plus importante que le pays ait connu depuis 30 ans. Entre 120 000 et 150 0000 personnes sont ainsi descendues dans les rues à l’appel du principal syndicat irlandais, l’Irish Congress of Trade Unions (ICTU), pour protester contre la crise globale du capitalisme et ses conséquences économiques et sociales très lourdes dans le pays. Alors que le gouvernement de Brian Cowen, déjà discrédité par le vote populaire contre le traité de Lisbonne en 2008, vient d’annoncer que l’économie nationale pourrait se contracter de 10 % entre 2008 et 2010, les manifestants ont contesté les mesures d’austérité que ce dernier prétend prendre pour sauver une économie - produit du néolibéralisme effréné des années 1990 - en profonde récession.

Brian Cowen souhaite notamment organiser un nouveau prélèvement (pour un montant de 1,4 milliards d’euros en 2009) sur les salaires des fonctionnaires pour financer le système de retraites. Celui-ci représenterait une ponction de 1 500 à 2 800 euros par an sur leurs feuilles de paie.

Cette mesure introduit en réalité un vaste plan de coupes budgétaires dont l’ensemble de la population pâtira qui pourrait s’élever à 15 milliards d’euros. Le gouvernement irlandais expérimente les politiques que pourraient préconiser demain le G 20 et les institutions européennes pour l’ensemble de nos pays. Celles-ci reposent sur une idée aussi simple qu’injuste : pour régler la crise, il faut socialiser les pertes et privatiser les profits. En d’autres termes, il s’agit de faire payer aux populations, et en particulier aux salariés - du privé et du public -, les effets de la crise du capitalisme.

Le peuple irlandais a souvent montré, et encore récemment lors du référendum sur le traité de Lisbonne en 2008, sa capacité de résistance face à l’imposition de politiques injustes.

Le Parti de gauche soutient activement le mouvement social irlandais dont David Begg, le secrétaire général de l’ICTU, a confirmé qu’il allait entrer dans une " campagne continue d’actions" dans les prochaines semaines.

A n’en pas douter, cette mobilisation influera sur l’organisation du nouveau vote sur l’adoption du traité de Lisbonne que le gouvernement, sous la pression des dirigeants et des institutions européennes, a imposé aux irlandais cette année.

Ce qui se joue aujourd’hui dans ce pays revêt une importance cruciale pour nos combats démocratiques et sociaux. Notre solidarité doit être totale et se matérialiser par des actes. Dans ce cadre, le Parti de gauche aura le privilège d’accueillir, lors du meeting national de lancement de la campagne européenne du Front de gauche le 8 mars au Zenith de Paris, une représentante du Comité irlandais pour le Non au traité de Lisbonne.

D’ici là, notre parti renforcera ses liens avec les organisations politiques et sociales engagées dans le plus important mouvement social que l’Irlande ait connue depuis des décennies.


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