Avant Séte (3)

mardi 5 mai 2009.
 

J’écris, juste avant de m’envoler pour le grand meeting du Front de gauche à Sète. Il s’annonce exceptionnel, me dit-on.

Cette semaine, j’ai fait deux fois le premier Mai. A Bordeaux et à Paris. Chaque fois j’ai trouvé cette ambiance si dense qui fait sentir l’énergie montante du pays. Evidemment je suis aussi dans l’émotion de l’accueil qui m’est réservé partout. Si chaleureux, si amical. Je l’analyse correctement, je crois, en disant que c’est une façon de dire : « on ne se laissera pas faire, nous non plus ». Je représente cet état d’esprit, d’une certaine façon, pour un certain nombre de gens. Ca ne vaut pas adhésion, ni même vote. Juste un signal de connivence. Mais c’est si important qu’il aille dans ce sens. Pas une image télé sur notre point fixe de Paris, ni celui de Bordeaux. Dans les deux cas nous sommes pourtant hyper nombreux. 4 500 personnes ont signé notre comité de soutien à Paris, un millier a acheté notre tee-shirt « casse-toi pov’ con » ! Ca, c’est plus sûr que des images télé. Mais quand même.

Hier je suis rentré de mon pauvre jour de pause pour participer à une émission de télé, à « dimanche plus ». J’avais bossé tous mes dossiers. Pour rien. C’était juste un traquenard ordinaire avec questions fielleuses et interruptions permanentes. En fait, j’ai eu droit au déroulé de l’argumentaire du PS contre le Parti de gauche, parfois au mot près ! Du coup c’est moins dur de savoir qui a écrit le jeu de questions dans l’équipe. Mais à quoi ça m’avance ? Quel dommage. Quel gâchis ! On aurait pu parler du fond. Tant pis. Il ne faut plus y penser, me dit-on. Mais comment faire quand je mets en regard le travail préparatoire, le week end bousillé, les camarades qui attendaient ça comme une grande émission pour eux et ainsi de suite. Tout ça pour ça !

J’ai aussi en travers de la gorge que le suivant sur le plateau ait été Le Pen. Personne ne m’en avait parlé. Je comprends le coup. D’une part l’émission se débarrasse sur un week end de pont d’une obligation incontournable du point de vue des comptages du CSA. D’autre part établir un parallèle entre « deux extrêmes » que le ton agressif de la journaliste met en scène.Tant pis pour moi. Chaque fois qu’on croit à autre chose qu’à un coup fourré on se fait avoir. Je ne devrais jamais l’oublier. Pourtant, à l’inverse, ce week-end est parue dans « Le Monde » une interview de moi bien travaillée.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message