Mélenchon et Besancenot tentent de faire alliance (article du Parisien)

samedi 4 juillet 2009.
 

OLIVIER BESANCENOT et Jean-Luc Mélenchon refont le match. Trois mois après le refus du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) de s’allier avec le Front de gauche (Parti de gauche et PC) pour les européennes, les deux hommes reprennent leurs discussions, en vue cette fois des régionales de 2010.

Lors d’une rencontre, hier, au siège du Parti de gauche, tous deux se sont prononcés pour un « accord national au premier tour sur des listes autonomes indépendantes » vis-à-vis du Parti socialiste. Le PC et Lutte ouvrière sont appelés à les rejoindre. Un premier pas qui ne garantit pas que l’alliance ira jusqu’au bout. Mais Mélenchon veut y croire : « On s’est équipés d’un cerveau, lâche l’ancien socialiste, les européennes ont donné des ailes à la droite, qui va taper dur. Nous avons des responsabilités. »

« On ne va pas refaire le même film à chaque fois »

En coulisses, les membres de l’équipe de Mélenchon pensent surtout que, depuis les dernières élections, Besancenot a mis « de l’eau dans son vin ». Le 7 juin, le NPA (4,9 % des voix) est arrivé derrière le Front de gauche (6 %). Lors de la campagne, beaucoup de militants ont reproché au facteur de Neuilly d’affaiblir la gauche du PS en laissant le NPA présenter ses propres listes. Cette position, jugée « sectaire » par certains, crée d’ailleurs encore des remous au sein de la formation, où quelques démissions viennent d’être enregistrées au sein du conseil politique.

Besancenot veut donc se refaire une santé et ne tient plus à apparaître comme celui qui empêche l’union

Hier, il a tout fait pour démontrer sa bonne volonté. « L’état d’esprit est constructif et positif », a-t-il expliqué, jouant les bons élèves prêts à parler avec tout le monde. « On ne va pas refaire le même film à chaque fois », a-t-il promis. Mais au-delà du premier tour des régionales, c’est bien la position au second tour qui sera au coeur des prochaines discussions. D’accord pour « empêcher que les régions basculent à droite », Besancenot et Mélenchon ne le sont pas encore sur la façon de le faire. Tous deux plaident pour « des fusions techniques » sans préciser ce qu’ils mettent derrière, et d’ores et déjà le NPA « refuse de contracter des accords de gestion avec les dirigeants du PS et d’Europe Ecologie ». Un point sur lequel ne se prononce pas Mélenchon et qui ne sera pas du goût de ses alliés communistes. « Le processus commence, on n’est pas sûrs d’aboutir », reconnaît Mélenchon. Echaudé par l’échec des discussions pour les européennes, il est lucide...

Rosalie Lucas


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