Les conseils de Cohn-Bendit pour affaiblir les Verts au sein d’Europe Ecologie (article Le Monde)

dimanche 1er novembre 2009.
 

Les conseils de Cohn-Bendit pour circonscrire les Verts

C’est de son lit de convalescence que Daniel Cohn-Bendit donne ses premières impressions de campagne pour les élections régionales. Le député européen, qui se remet d’une opération d’une hanche, a écrit, mercredi 28 octobre, une lettre à ses amis d’Europe écologie. Et le ton n’est pas tendre pour ses « camarades » Verts.

Loin de l’euphorie électorale qui s’est emparée des écologistes, il y livre une analyse des contradictions de « sa » construction politique : une alliance un peu forcée entre un parti, les Verts, jusqu’alors en perte de vitesse, et des groupes locaux d’Europe écologie qui peinent à se structurer pour peser.

Le but du rassemblement opéré par Europe écologie était, rappelle le leader allemand, de « surmonter les fractures du passé, accroître la capacité d’attraction de l’écologie politique ». La chose n’est pas facile, avoue-t-il.

Premier frein, les Verts qui « paniquent à l’idée de voir émerger une force organisationnelle concurrente ». Ils seraient ainsi tentés de « redéfinir à leur manière » Europe écologie en se disant prêts à l’ouverture des listes, mais en « l’encadrant ». Meilleur exemple de cette attitude, précise M. Cohn-Bendit : Jean-Vincent Placé, numéro 2 des Verts, qui « prend » et « décide » des candidats.

« LE BON VOULOIR DES VERTS »

Comme en face, les amis de M. Cohn-Bendit ont échoué à structurer un réseau de comités locaux digne de ce nom, « le degré d’ouverture des listes régionales dépend essentiellement du bon vouloir des Verts ». Il faut donc que les personnalités d’Europe écologie, notamment les députés européens élus — José Bové, Jean-Paul Besset, Eva Joly ou Yannick Jadot —, donnent de la voix. Dans chaque région, ils devront « évaluer les candidatures non-vertes et préparer l’agencement des listes », conseille le député européen.

Deuxième hic, la divergence sur les liens avec le MoDem. « Les Verts s’affirment dans le cadre classique de la gauche plurielle », avec un « refrain » : « à gauche toute et sans Modem », raille « Dany ». Ses amis et lui-même affichant une autonomie de l’écologie politique « en dehors de ce cadre référentiel de la gauche plurielle, traditonnaliste et rétrograde », il est nécessaire là aussi qu’ils se fassent plus entendre. Le débat, encore non tranché, entre les deux parties sur les alliances pour le second tour, devra se dérouler « au plus tard fin janvier », insiste-t-il

Mais M. Cohn-Bendit répète sa position : il faut « rassembler les réformateurs en vue de former une alternative au projet UMP ». Et prévient : « je continuerai personnellement à débattre publiquement » afin de « permettre l’émergence d’une majorité alternative en 2012 ». Les Verts peuvent râler, « Dany » continuera à discuter avec Bayrou.

ZAPPI Sylvia


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