« Sans papiers », rien de ce qui est humain ne nous est étranger

vendredi 6 novembre 2009.
 

Les damnés de la terre relèvent la tête. Depuis le 12 octobre, plus de deux mille travailleurs sans-papiers se sont déclarés en grève illimitée pour exiger leur régularisation, avec le soutien de syndicats, associations et partis politiques. Dans l’Essonne, les grévistes occupent actuellement plusieurs entreprises à Crosne, Massy, Morangis, Wissous, Evry. A Viry-Chatillon et Grigny aussi des salariés ont rejoint le mouvement. On le voit, les grévistes sont surtout issus de secteurs à fort besoin de main-d’oeuvre : hôtellerie, restauration, bâtiment et travaux publics, nettoyage, intérim...

Ce nouveau mouvement unitaire pour la reconnaissance des droits et la régularisation de travailleurs immigrés privés de papiers d’identité intervient un an après une première mobilisation initiée par la CGT. A cette occasion, les salariés sans papiers de Buffalo Grill, à Viry-Chatillon entre autres, avaient arraché une belle victoire. Aujourd’hui, c’est encore la même réalité qui est à l’ordre du jour. La plupart des sans-papiers sont des travailleurs, membres à part entière de la société française, qui participent à la solidarité nationale par leurs cotisations et leurs impôts, tout en étant privés de la plupart des droits sociaux.

Il faut savoir qu’une minorité d’employeurs soutient les filières clandestines qui organisent l’arrivée massive de « sans papiers » afin d’opposer les salariés entre eux : Français contre immigrés, immigrés « légaux » contre immigrés clandestins. Les patrons voyous entendent utiliser ces oppositions fabriquées pour peser sur les conditions de travail et sur les salaires. Malgré cet état de faits connu, le gouvernement refuse toujours d’entendre le cri de ces travailleurs. Il multiplie les obstacles à la régularisation et bafoue l’égalité de traitement au sein de la République en appliquant des critères différents selon les préfectures, les entreprises, les nationalités ou les professions. En même temps, il organise une immigration choisie, basée uniquement sur les besoins des entreprises, bafouant nos valeurs républicaines et notre tradition d’accueil.

C’est peu de dire, dans ce contexte, que la Communauté d’agglomération Les Lacs de l’Essonne soutient l’action des travailleurs sans papiers et des organisations engagées à leurs côtés. Et pour cause, comme le disait Jaurès, « rien de ce qui est humain ne nous est étranger ». Nous considérons que, dans un contexte où l’humain est considéré comme la première variable d’ajustement dans la course au profit, l’ensemble des salariés gagnera à se fédérer.


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