Viticulteurs en détresse et gouvernement absent !

samedi 28 novembre 2009.
 

1) Près de 6 000 vignerons ont manifesté pour réclamer l’aide des pouvoirs publics

La manifestation, qui comptait 3 500 personnes selon la police et "plus de 10 000" selon les organisateurs, s’est ébranlée après les discours de Michel Allemand, le secrétaire gardois du Syndicat des vignerons du Midi, et de Philippe Vergnes, son président. De nombreux élus ceints de leurs écharpes, des députés et sénateurs des départements concernés, étaient présents. Sur l’esplanade du Peyrou, un cercueil avait été disposé avec une couronne mortuaire, à la mémoire du "dernier vigneron".

Philippe Vergnes a notamment fait un discours dans lequel il a plaidé pour le déblocage d’un supplément de revenu pour les vignerons, demandant aux instances européennes de dégager une enveloppe pour leur venir en aide au plus vite. Selon lui, la viticulture traverse "la crise la plus terrible de son histoire", et il ne faudra "pas s’étonner" si certains vignerons "se révoltent ou se laissent aller à la désespérance". S’adressant directement au président de la République, Nicolas Sarkozy, Philippe Vergnes lui a demandé, "devant l’urgence de la situation, des réponses appropriées et immédiates".

Le président du Syndicat des vignerons du Midi a souligné que les aides récemment annoncées par le président de la République n’étaient pas adaptées à la viticulture. Il a réclamé que les viticulteurs puissent recevoir une part des aides attribuées aux agriculteurs dans le cadre de la politique agricole commune. Il a aussi dénoncé les marges pratiquées par la grande distribution, de "60% sur le vin" et réclamé 15 centimes de mieux à la bouteille au bénéfice des viticulteurs.

Un discours reçu sans grandes effusions par les manifestants, visiblement désabusés. Une délégation, à laquelle Philippe Vergnes et Michel Allemand se sont joints, a été reçue à la préfecture.

La manifestation, qui se déroule dans une atmosphère bon enfant, est émaillée par les explosions de bombes au chlorate de potassium, ces fameux "pétards agricoles" qui illustrent parfois les matches de football. De fortes délégations de la Drôme et du Vaucluse sont venues renforcer les rangs des exploitants régionaux. Des pancartes portent notamment des revendications pour les vignerons du Beaujolais et du Vaucluse.

Il y a quelques jours, Philippe Vergnes avait dit que les viticulteurs perdaient 1.000 euros par hectare et par an et que leurs revenus avaient considérablement chuté entre 2007 et 2008, notamment de 88% dans l’Aude.

Source : http://www.midilibre.com/articles/2...

2) Les viticulteurs du Midi dans le rouge Article de L’Humanité

Démonstration de force dans les rues de Montpellier, à l’appel du nouveau syndicat des vignerons du Midi, pour réclamer des aides publiques et un soutien spécifique à cette profession frappée par la chute des cours du vin.

En fin de semaine dernière, les fausses alertes à la bombe dans des hypermarchés de la région avaient déjà donné le ton. Hier à Montpellier, le rassemblement des viticulteurs s’est déroulé sous très haute tension. Avec plus d’un millier de gendarmes mobilisés pour 10 000 manifestants. À l’origine de cette journée, le nouveau syndicat des vignerons du Midi tire le signal d’alarme pour attirer l’attention sur une profession en perdition.

« La situation est catastrophique, nous sommes tous ruinés, nous avons tous les banques ou les fournisseurs aux fesses, voire carrément les huissiers », prévient Philippe Vergnes, président du syndicat. En un an, selon le ministère de l’Agriculture, les revenus des viticulteurs ont chuté de plus de 80 % dans la région, 88 % même dans l’Aude. En cause, la chute du cours du vin depuis 2003 qui, malgré une baisse des volumes récoltés, n’est pas repartie à la hausse – la faute entre autres aux marges de la grande distribution.

« Les 1,5 milliard d’euros promis par Sarko aux agriculteurs, c’est bidon pour nous, on a besoin d’un soutien spécifique », entendait-on hier dans le cortège. Le syndicat des vignerons du Midi réclame l’obtention d’aides à l’hectare. Rien qu’en Languedoc-Roussillon, cela amènerait une bouffée d’air de 75 millions d’euros.

Christelle Chabaud


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message