Combat pour une santé et une sécu solidaire : nouvelle étape franchie à Bobigny

vendredi 27 octobre 2006.
 

Les 21 et 22 octobre dernier, ont eu lieu la 4ème session des Etats généraux de la santé et de l’assurance-maladie (EGSAM) en vue de s’inviter dans les campagnes électorales de 2007 et 2008 pour détricoter les programmes des candidats et des partis et montrer la cohérence du manifeste des EGSAM.

Rassemblant 150 personnes sur un week-end, représentant plusieurs dizaines d’EGSAM départementaux et régionaux, des associations (UNRPA, ATTAC, UFAL, Santé n’est pas une marchandise, etc.), des mutualistes (UNGMS et Alternative mutualiste), des organisations syndicales (divers syndicats de base CGT, Solidaires, Sud santé, SMG, Syndicat des anesthésistes-réanimateurs, l’AMUF de Patrick Pelloux), des structures nationales comme la Convergence nationale services publics (ex-Guérêt), des partis politiques (Verts, PCF, LCR, MRC). Ce week-end a été couvert par l’Humanité, Politis et Respublica.

La première idée que nous défendons, déclare Bernard Teper, coordonnateur national d’ATTAC Santé Sécu et l’un des animateurs de ces EGSAM, "est que nous reprenons l’idée du Conseil national de la résistance, à savoir qu’un projet alternatif[1] ne peut que se construire autour d’un coeur qui est la santé et la protection sociale. C’est la première préocupation des Français, c’est 30% du PIB, le budget de la Sécu c’est 30% de plus que le budget de l’Etat, tous ministères confondus. Depuis des décennies, la santé et la protection sociale sont la 25 éme roue du carosse des programmes politiques. Pour vivre dans un nouveau monde, il faut donc changer de paradigme et reprendre cette idée majeure.

La deuxième idée est que ce manifeste est le seul, à ma connaissance, qui ait été discuté par des milliers de personnes dans des réunions publiques locales uniquement prévues à cet effet. C’est un vrai travail d’éducation populaire tourné vers l’action qui a été organisé". N’oublions pas, renchérit Lucette Guibert, responsable santé Protection sociale de l’UFAL, que le turbocapitalisme" a pour principale conséquence la concurrence des systèmes de protection sociale et l’objectif de les harmoniser par le bas. Il convient donc de mettre en place un manifeste qui rompe avec la logique turbocapitaliste en proposant :

le passage d’une logique de soins à une logique de santé (comprenant la prévention) un remboursement à 100% des préventions et des soins efficaces et nécessaires par la sécurité sociale un plan de développement de la mutualité (centres de santé, prévention, actions à domicile,etc.) un nouveau financement solidaire qui reprenne les 10 points de PIB (soit 170 milliards d’euros par an) qui ont été transféré par le turbocapitalisme des revenus du travail et cotisations sociales vers les profits depuis un quart de siècle. une nouvelle démocratie sanitaire basé sur la gestion de la Sécu par les représentants élus des assurés sociaux, un nouveau pôle public européen de recherche de médicaments (Un Ariane ou un Airbus de la recherche de médicaments) la fin des dépassements d’honoraires et du secteur 2 ainsi que la diminution progressive du paiement à l’acte pour la médecine de ville. la création des centres de santé, des hôpitaux et des maternités de proximité la diminution progressive (pour supprimer) le financement des établisements privés à but lucratif par le principe de la laïcité économique la rupture avec la logique des SSIG européens (services sociaux d’intérêt général) qui visent à marchandiser et à privatiser les services de santé. De ce point de vue, conclut Lucette Guibert, "ce manifeste est une avancée incontestable pour les combats à venir".

Une fois le manifeste adopté le dimanche vers 10H30,le débat a tourné sur la campagne. Les EGSAM souhaitent s’inviter dans les campagnes électorales des années 2007 et 2008. D’ores et déjà de nombreuses réunions publiques sont prévues à cet effet.

Puis il ya eu un débat sur le fait de savoir s’il fallait organiser les EGSAM en association 1901. Ceux qui y étaient favorables principalement les EGSAM locaux, les associations (sauf ATTAC qui doit en discuter à son CA le 5 novembre prochain),les mutuelles, ont défendu l’idée que nous pourrions avoir des subventions pour pouvoir financer les transports des camarades de province des EGSAM locaux et de pouvoir obtenir l’agrément santé du ministère. D’autres, principalement les partis et organisations syndicales préfèrent garder le caractère de collectifs aux EGSAM. Un compromis a été trouvé : pas de statu associatif pour les EGSAM mais constitution d’une association de financement des EGSAM.

En dernier lieu, un collectif de travail de plusieurs dizaines de personnes a été constitué pour étudier et élaborer ultérieurement un collectif de portes-paroles des EGSAM.Il aété aussi demandé de définir le statut des responsables des EGSAM mandatés par des partis dans la mesure ou les EGSAM qui s’invitent dans la campagne ne souhaitent ni présenter ni soutenir aucun candidat mais plutôt détricoter les programmes des candidats,combattre les programmes néolibéraux et montrer que la cohérence et la pertinence est du coté du manifeste anti-libéral des EGSAM.

Notes [1] Pour recevoir le manifeste adopté, contacter Lucette Guibert : lucette.guibert@wanadoo.fr

Jeanne Bourdillon


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