La "masterisation" ou la formation des enseignants sauce bolognaise, c’est "NON"

vendredi 5 février 2010.
 

Depuis des années une pandémie de « Bruxellose » , peste néo libérale , inoculée par les princes qui nous gouvernent , s’abat sur les salariés du privé comme du public.

Un de leurs virus : la libre concurrence dans le grand marché de la connaissance … L’ école publique , son université , sa recherche ne doivent pas lui échapper. Le « Processus de Bologne » , né en 1998 du Conseil de l’Europe , ombre portée du sinistre traité de Lisbonne, est le nom de code de cette opération de réforme managériale et autoritaire .

Finie l’ Ecole-Culture . Place à l’Ecole-Entreprise régie par ce double dispositif de concurrence et de surveillance rapprochée dont on peut mesurer les effets chez France Télécom par exemple . Les enseignants doivent accroître leur productivité . Pour amener nombre d’élèves aux seules compétences utiles à la compétition mondiale nul besoin d’une formation sérieuse autant que coûteuse , rentabilité oblige .

Pour faire plier ces enseignants , convaincus que leur métier ne s’improvise pas mais s’apprend , tous les coups sont permis : saignée dans les effectifs , casse du statut des personnels comme des établissements , pouvoirs de contrôle étendus pour leur hiérarchie …

Devant cette catastrophe annoncée tous les acteurs concernés ont réagi par un refus critique , argumenté , porté sur la place publique. Nul ne l’ignore et ne peut s’abriter derrière une « collaboration à l’insu de son plein gré ». Enseignants , formateurs de toutes disciplines , dans les universités ou les IUFM , ne veulent pas jouer les apprentis sorciers d’une « expérience » qui prend pour cobayes des êtres humains dont le rôle social est immense . Ils refusent d’être les complices de cette alchimie, éthiquement insoutenable ,qui consiste à livrer devant les élèves des professeurs sans formation .

Devant l’urgence , en toute conscience , ils ne feront pas le malheur des futures générations d’enseignants et d’élèves .

Nous , candidats et militants des listes « ENSEMBLE pour des régions à gauche » , joignons nos voix aux leurs. La laïcité de notre école publique garantit encore la liberté de conscience et d’action. A ces ministres sourds , à leurs débiteurs zélés , obstinément et encore plus nombreux nous ferons entendre notre « NON » de combat .

Au contraire nous faisons la proposition d’une vraie formation pour les futurs enseignants et d’un statut public garant de leur mission d’intérêt général : les universités , les IUFM ne sont pas des entreprises , les savoirs ne sont pas des marchandises.

JM Thorent, 25/01/10


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