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Ah ! ça ira, ça ira, ça ira (par Edith Piaf)
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Cette chanson de 1789 est intéressante pour plusieurs raisons :
elle montre bien l’état d’esprit des milieux populaires en 1789, fidèles au roi, mais haineux vis à vis de tous les profiteurs ( noblesse, haut clergé...)
elle est typique de ces innombrables chants produits par les mouvements sociaux.
Ces grands états généraux
F’ront-ils du brouet d’andouille ?
Ces messieurs s’ront-ils si sots
Que d’s’en r’tourner chez-eux bredouilles,
Quand par miracl’un bon roi
Veut faire le bien et d’si bonne foi ? (bis)...
C’n’est pas dans les plus petites gens
Qu’est la plus grande canaille,
C’est dans ces chiens d’Parlement,
Dans c’te noblesse et c’te mitraille,
C’n’est pas leux roi, si loyal,
Qu’ils aimont, c’est l’coffre royal (bis)...
Au lieu d’payer ces tyrans
N’voulant qu’pêcher en eau trouble,
Et plus nos malheurs sont grands,
Plus leur avidité redouble,
Quand le feu prend aux maisons,
Ca fait la fortune aux larrons. (bis)...
Si les grands troublent encor,
Que le diable les confonde !
Et puisq’ils aiment tant l’or,
Que dans leur gueule on en fonde !
Voilà les sincères vœux
Qu’les harangères font pour eux (bis)
Histoire de France par les chansons, P Barbier-F. Vernillat,BN ms.fr.n°6620,na.,1789 Clé du caveau n°505
18 juillet1789
paroles de Mercier
air de : On compterait les diamants
J’admire la variété
De ces rubans, de cette aigrette,
Dont le citoyen exalté
Embellit à l’envie sa tête.
Emblême de l’égalité
Une cocard’est sa marotte ;
Le Savoyard march’à côté
Du gentilhomme qu’il décrotte (bis)...
Des fléaux de la nation
Pour chasser la horde funeste,
Il n’a fallu que l’union
Du bleu, du rouge et du céleste ;
Le blanc annonce la candeur
D’âme vraiment républicaine ;
Le bleu fait présager au cœur
Une existence plus sereine. (bis)
Reste le rouge, mais comment
Lui trouverai-je une origine ?
M’y voici, c’est que, sûrement,
Les fleurs viendront après l’épine ;
Peut-être encore, sexe charmant,
Chaque preux, défendant ta cause,
A voulu porter galament
Ta couleur en prenant le rose. (bis)
histoire chantée de la 1ère République. 1789 à 1799. Louis Damade, Paris, 1892
Cette chanson de 1789 symbolise la poussée anti-cléricale des milieux populaires en opposition aux milieux cléricaux réactionnaires qui condamnent violemment la Déclaration les droits de l’homme...
Notre saint Père est un dindon
Le calotin est un fripon,
Notre archevêque un scélérat.
Alléluia.
Ces malheureux ont arrêté
Les bienfaits de sa majesté ;
Tôt ou tard il en périra.
Alléluia.
A quoi sert la confession,
Ainsi que l’absolution ?
Le Seigneur nous la donnera.
Alléluia.
Le clergé s’est bien entêté,
Le pain a toujours augmenté,
Mais Necker le diminuera.
Alléluia.
Ils ont caché tous leurs trésors,
Empilés dans des coffres-forts.
Mais bientôt on les trouvera.
Alléluia.
Grand Dieu ! Mettez fin à nos maux,
Délivrez-nous de ces corbeaux ;
Nous chanterons des libera.
Alléluia.
histoire chantée de la 1ère République. 1789 à 1799. Louis Damade, Paris, 1892
air de : Avec les jeux dans le village
Enfans d’un vrai peuple de frères
Gouverné par les mêmes lois,
Sous l’empire heureux des lumières
Jouissez tous des mêmes droits :
Non, la liberté n’est qu’un piège.
Par l’avare orgueil apprêté,
Tant que le mot de privilège
Blesse la sainte égalité. (bis)...
Jamais l’infâme despotisme
N’osera souiller nos regards.
Comme aujourd’hui si le civisme
Brille toujours dans nos remparts ;
Songeons qu’il conserve et féconde
Le bien, sans lui trop incertain,
Que pour le bonheur de ce monde
Peut enfanter l’esprit humain. (bis)
Ce monde entier qui nous contemple
Brûle ici de nous imiter ;
L’honneur de lui donner l’exemple
Est bien fait pour nous exalter :
Prouvons-lui que de l’esclavage
Qu’il voit à nos pieds abattu,
Qui triomphe par le courage
S’en préserve par la vertu. (bis)
Que notre accord inébranlable
Offre, législateurs unis,
Une barrière insurmontable
Aux efforts de nos ennemis :
Contre eux, d’une ardeur peu commune,
Que chaque orateur transporté
Lance du haut de la tribune
Les foudres de la vérité. (bis)
Sages, que la France rassemble
Pour concourir à son salut,
Unissez vos moyens ensemble,
N’ayez jamais qu’un même but :
Aux principes toujours fidèles,
Tous n’ayez jamais qu’un seul cœur ;
Voilà les bases éternelles
De sa gloire et de son bonheur. (bis)
histoire chantée de la 1ère République. 1789 à 1799. Louis Damade, Paris, 1892
air : Catiau dans son galetas
Cette chanson s’en prend :
d’une part au général de Bouillé fusilleur des militaires de Nancy qui avaient créé des comités de soldats, adhéré au club des jacobins et fraternisé avec la garde nationale. De plus Bouillé a menacé de marcher sur Paris
d’autre part au roi qui cherche à fuir la France le 20 juin 1791 et à rejoindre les troupes de Bouillé
Français, voici le moment
De montrer notre courage,
Louis fausse son serment.
Pour nous préserver de l’orage
Restons toujours bien unis
Et nous vaincrons nos ennemis. (bis)
Louis étoit notre ami
Nous le nommions notre père
Sans rien dire, il est parti
Hélas ! Qu’espéroit-il donc faire ?
C’est l’exécrable Bouillé
Qui dans la France a tout troublé. (bis)
Dans l’affaire de Nanci
Il eut en vain des louanges
Croyant avoir réussi,
Du vrai, du faux fit des mélanges
Sous le nom de citoyen
Ses faits montrent qu’il ne vaut rien. (bis)
Il voudroit par ses écrits
Faire aux Français des menaces
On les voit avec mépris
Les Français lui font des grimaces
Sa clique ne nous fait pas peur
Qu’il viennne s’il a du cœur. (bis)
Sa clique ne nous fait pas peur
Ce traitre est donc bien subtil
Pour vaincre la capitale
Sachant la route, dit-il
Mais la force nationale
Se mocque de ses discours. (bis)...
Qu’il viennne, qu’il vienne à Paris
Vivre libre, c’est la loi
De tout le peuple de France
Mais soutenir un faux roi,
Tout bon Français autrement pense
Nous connoissons les vertus
Du vice nous n’en voulons plus.
BHVP n° 9312
paroles de : Sallé
air de : On doit soixante mille francs
Le bonnet de la liberté
Brille et voyage avec fierté
En dépit des despotes. (bis)
Sa course embrasse l’univers
Partout il va briser les fers
Des braves sans-culottes. (bis)
Déjà ce signe rédempteur
Imprime une juste terreur
Sur le front des despotes. (bis)
Ils s’arment en vain contre lui !
Les sceptres tombent aujourd’hui
Devant les sans-culottes. (bis)
A Rome, à Londres, à Berlin,
A Vienne, à Madrid, à Turin,
On voit les fiers despotes, (bis)
Sur ce bonnet, en lettres d’or,
Lire tous l’arrêt de leur mort,
Au gré des sans-culottes. (bis)
L’esclave, enfant de Mahomet,
Libre en recevant ce bonnet
Va frapper ses despotes. (bis)
Déjà sous les yeux du sultan
Il bénit le nouveau turban
Des Français sans-culottes. (bis)
Enfin, de Paris au Japon
De l’Africain jusqu’au Lapon,
L’égalité se fonde. (bis)
Tyrans, le sort en est jeté :
Le bonnet de la liberté
Fera le tour du monde. (bis)
histoire chantée de la 1ère République. 1789 à 1799. Louis Damade, Paris, 1892
Le bonnet rouge, symbole de la liberté retrouvée, de la fin de l’esclavage. En lui faisant faire le tour du monde, l’auteur cherche à montrer que rien ne peut arrêter les principes universels et moteurs de la Révolution.
9) Chanson fêtant la reconnaissance du droit au divorce
dialogue entre Mme Engueule, Mme Saumon, harangères et M. Mannequin, fort de la halle
air de : Les marigniers d’la guernouillère ou : On doit soixante mille francs
Mme ENGUEULE
J’aurons l’divorce, ma commère,
En dépit de nos calotins.
Avec leux quatre mots latins
Du mariage, ils font eunn’galère.
Et l’sacrement nous plonge encor,
Au fond d’l’enfer, après la mort.
Jeune brebis douce et gentille
Tombe à vieux vilain loup garou
On met du dur avec du mou
Pour l’intérêt de la famille
La jeune fille ne veut pas
Mais papa l’veut ; faut sauter l’pas.
C’te pauvre enfant qu’on tyrannise
Obéit, et n’ose pas broncher.
Comme l’agneau va cheux l’boucher,
Telle elle va triste à l’église.
Sa bouche y dit, oui, son cœur, non,
V’la qu’est bâclé ; l’mariage est bon.
Mme SAUMON
N’y a pu moyen de s’en dédire,
Par l’indissolubricité,
Du bon Dieu, c’est la volonté
Qu’all souffre un éternel martyre,
V’la comm’vous raisonne un cagot,
Qui d’son Dieu fait un ostrogot.
Mme ENGUEULE
Faut d’la vertu, pu gros qu’un ange,
Pour que l’mâtin n’soit pas cocu :
Bientôt la tête emporte l’cul,
Faut ben gratter où ça démange,
Un galant gratte, et par un sort,
V’la qu’ça démange encor pu fort.
Mme SAUMON
Pour la vertu faut être libre
L’choix qu’on fait soy même est l’seul bon,
L’mariage est comme le canon
Faut qu’son boulet soit de qualibre,
Sinon il rate ou porte à faux
Et c’est j’ter sa poudre aux moignaux.
Mme ENGUEULE
Avec l’divorce mon chien d’homme
N’me f’ra pu tant son embarras ;
Il n’vendra plus jusqu’à nos draps
Pour payer ses d’misquiés d’rogôme ;
Il sçaura que j’peux l’planter là
Et ça seul le corrigera.
Mme SAUMON
Et l’mien donc, qui porte à sa gueuse
C’que j’gagne, et jusqu’à mes jupons.
J’en f’ray justice, j’t’en réponds.
Tu verras c’te belle engueuseuse,
Drès que l’divorce sera v’nu,
Les yeux pochés, et l’cul tout nu.
D’ailleurs que f’roient les droits de l’homme
Sans l’divorce point d’liberté.
Leux indissolubricité
Est eune chaîne all vient de Rome,
J’lavons traînée assez long-temps ;
Plus d’chaîne, et qu’les Français soient francs.
La joye de la nation BHVP n° 12031
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