Le groupe front de Gauche et alternatifs soutient les infirmières anesthésistes

samedi 22 mai 2010.
 

"Voies bloquées", c’est à l’image du comportement de la Ministre de la Santé, Roselyne Bachelot. Après plusieurs mois de grève, faute de réponses sérieuses de la part du ministère de la santé, les infirmières anesthésistes ont été contraintes, durant plusieurs heures, de bloquer les voies à la gare Montparnasse, seul moyen de se faire entendre. En effet, alors que les infirmières demandent le maintien de leur spécialité, la reconnaissance de leur diplôme au niveau de Master, et la revalorisation salariale correspondante, la porte de leur ministère de tutelle reste fermée.

Pourtant, la question posée par les infirmières anesthésistes n’est pas des moindres : c’est celle du maintient de leur statut et d’une rémunération qui va de pair avec cette reconnaissance. C’est celle de l’avenir de la santé et du service public hospitalier qui est un droit pour chacun d’entre nous. En effet, le Ministère de la Santé envisage de supprimer cette spécialité et refuse dans la même logique d’engager des discussions sérieuses sur la reconnaissance de leur diplôme et leurs rémunérations...

Madame Bachelot fait des économies de bout de chandelle, en bradant l’hôpital public au détriment des moyens humain. Elle perd également de vues les risques sanitaires lorsqu’une nation brade sa santé. Pire, la Ministre loin de faire des économies va contribuer ainsi à accroître les coûts des contrats d’assurance, la responsabilité médicale et notamment hospitalière étant de plus en plus lourde... Sans compter, au final, le risque réel de pénurie puisque de moins en moins de médecins accepteront de s’engager dans cette spécialité.

L’argent qui a permis de se fournir des vaccins contre la grippe A en surnombre manquerait-il maintenant pour permettre de rémunérer à leur juste valeur les infirmières anesthésistes ?

Mme Bachelot a créé la situation de blocage symbolisée à merveille par les infirmières anesthésistes en bloquant les voies de chemins de fer. C’est à elle qu’il incombe maintenant de la débloquer. Pour les élus du groupe Front de Gauche et Alternatifs au Conseil régional d’Ile de France, soutenir les infirmières anesthésistes c’est soutenir le droit à une santé de qualité pour toutes et tous. Assez de la santé au rabais, oui à une revalorisation des salaires pour un service public de qualité !

Mercredi, 19 Mai 2010

3) La gare Montparnasse bloquée par un mouvement des infirmiers anesthésistes LEMONDE.FR

La gare Montparnasse était bloquée, mardi 18 mai après-midi, par environ 2 500 infirmiers anesthésistes réclamant d’être reçus par la ministre de la santé. Les anesthésistes protestent depuis plus de deux mois contre un protocole d’accord salarial signé entre la ministre, Roselyne Bachelot, et un syndicat minoritaire.

La manifestation, qui devait aller de la place Denfert-Rochereau au ministère de la santé, a tourné vers 13 h 30 au blocage des voies de la gare Montparnasse, à la suite du refus de Roselyne Bachelot de recevoir la délégation syndicale. "Elle ne nous a jamais reçus depuis que nous sommes en grève. Ils veulent nous envoyer une secrétaire de je-ne-sais-quoi, nous on veut au moins le directeur du cabinet", a dit Stéphane Houmeau, responsable du collectif des infirmiers anesthésistes en Alsace.

"Dès qu’on a ce rendez-vous, on part de la gare Montparnasse. Toutes les voies sont bloquées, aucun train ne circule", a-t-il affirmé. "Nous ne bougerons pas avant d’avoir l’assurance d’être reçus par le cabinet de la ministre de la santé", avait affirmé plus tôt Bruno Franceschi, du collectif des Infirmiers anesthésistes diplômés d’Etat.

95 % DES ANESTHÉSISTES EN GRÈVE

La SNCF a confirmé que toutes les voies extérieures, où circulent notamment les TGV, étaient bloquées depuis environ 13 heures. Les manifestants sont entourés de plusieurs escadrons de gendarmes mobiles avec qui des négociations sont en cours, a précisé le responsable syndical alsacien.

La grève a été suivie par 95 % des anesthésistes en France et très peu d’opérations ont lieu mardi, selon les syndicats. Les infirmiers anesthésistes réclament une revalorisation salariale et souhaitent que leur formation soit reconnue au niveau master, soit à un niveau bac + 5. Une dizaine d’autres manifestations sont par ailleurs prévues mardi dans l’Hexagone, notamment à Bordeaux, Toulouse, Marseille, Lyon et Montpellier.

Les infirmiers anesthésistes ont engagé il y a plusieurs semaines ce mouvement, afin d’exiger une meilleure reconnaissance de leur formation. Ils dénoncent la non-reconnaissance de leur spécialité par le protocole Bachelot (PDF) relatif à l’intégration des infirmiers dans la catégorie A de la fonction publique, signé en février, et la possibilité pour des infirmiers n’ayant pas suivi leurs deux années de formation de pratiquer des actes d’anesthésie.

REPORT DES INTERVENTIONS CHIRURGICALES

Les 7 500 infirmiers anesthésistes en France, qui assistent notamment les médecins anesthésistes dans les blocs opératoires, suivent en effet cinq années d’études : trois ans de formation initiale pour le diplôme d’Etat puis deux années d’exercice du métier, deux nouvelles années de formation. Ils réclament aussi une meilleure prise en compte de la pénibilité de leur travail.

La grève va entraîner la fermeture d’une grande partie des blocs opératoires en France. Les interventions chirurgicales programmées sont reportées. Seules les urgences sont assurées, grâce aux réquisitions de personnel auxquelles ont procédé les directeurs d’hôpitaux pour que le service minimum soit assuré.

2) Communiqué du NPA. Le gouvernement doit négocier avec les infirmiers-anesthésistes en grève.

Pour la 3e fois, les infirmiers-anesthésistes sont en grève et dans la rue, avec leurs organisations, pour exiger du gouverenement la reconnaissance de leur formation, ignorée actuellement par la politique du ministère de la Santé, la prise en compte de la pénibilité et une revalorisation salariale.

Devant le refus de négocier de la part du ministère de Mme Bachelot, la manifestation de plusieurs milliers de personnes s’est installée dans la gare Montparnasse en occupant les rails, avec tout autour les forces de police menaçant d’intervenir.

Le NPA proteste énergiquement contre la politique du ministère de la Santé qui bloque toute négociation.

Plutôt que de faire intervenir les forces de police, le gouvernement doit satisfaire les revendications de ces personnels hospitaliers en grève.

Le 18 mai 2010.

1) Les anesthésistes réveillent Bachelot

L’Humanité du 5 mai 2010

La température monte chez les infirmiers anesthésistes. Hier, ils ont manifesté en nombre à Paris. Et reprochent à Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, d’organiser la mort de leur profession.

Devant la gare Montparnasse (14e arrondissement de Paris), les banderoles des infirmiers anesthésistes résistent mal aux rafales de vents. 1 500 à 2 000 blouses bleues, manifestaient, hier, contre les multiples atteintes à leur profession. « On a déjà fait grève le 11 mars, puis le 30  ! Nous ne sommes toujours pas reconnus à bac + 5, nous sommes lésés par la réforme des retraites des infirmières, étant donné qu’on est déjà dans la catégorie A de la fonction publique et qu’on ne pourra plus finir systématiquement notre carrière à 
55 ans. Nous perdons aussi la catégorie active, qui reconnaît la pénibilité du travail. Et les salaires ne suivent pas. Les psychologues, qui ont le même nombre d’années d’études que nous, sont bien mieux payés », s’indigne Philippe Lamarche, coordinateur UFMICT-CGT pour les infirmiers anesthésistes diplômées d’État (Iade). « Nos revendications sont inséparables, la reconnaissance master induit un meilleur salaire », poursuit Jemel, infirmier anesthésiste à l’hôpital de Beaune (Côte-d’Or). Ces infirmiers l’ont plutôt mauvaise contre la ministre de la Santé. Jusqu’à fin avril, les syndicats ont participé à des tables rondes pour discuter de leur valorisation à bac + 5. Mais les discussions sont suspendues. Ensuite, le passage de l’article 30 de la loi sur la rénovation du dialogue social à l’Assemblée nationale, qui impose aux infirmières de travailler jusqu’à 60 ans, a mis le feu aux poudres.

Les spécificités du travail remises en cause

Les infirmiers anesthésistes de l’hôpital de Versailles (Yvelines) sont grévistes à 100 %. Isabelle, revient de nuit de garde, les yeux fatigués. « On bosse 23 heures 30 sur une garde de 24 heures, les nuits, week-ends, fériés, on est en salle d’opération pour endormir les gens, surveiller le réveil, je me vois pas tenir jusqu’à 60 ans comme ça », souffle-t-elle. Pour l’occasion, ils ont sorti les pancartes chocs  : une Roselyne Bachelot énorme, broyant dans sa main les petits infirmiers anesthésistes. Avec un slogan sans appel  : « La mort des Iade ». « Roselyne Bachelot est en train de tuer notre métier. On a deux ans de pratique, puis une nouvelle formation de 24 mois pour être Iade. On a peur quand on entend parler de système de validation d’acquis qui permettrait à n’importe quel infirmier de pratiquer certains actes anesthésiques », explique Laurence. Crainte partagée par Jean-Marie Sala de la fédération Sud santé  : « On veut que la ministre nous garantisse par écrit la spécificité des Iades. » Pascale Rod, du Syndicat national des infirmiers anesthésistes (Snia), ne veut même pas entendre parler de cette possible dérive, synonyme de baisse de la qualité des soins. Les Iades ont ensuite fait un sit-in entre le boulevard Montparnasse et la rue de Rennes, créant une joyeuse pagaille sur le carrefour. Assis au pied d’un feu de signalisation, Catherine, venue d’Aix-en-Provence, défile pour la première fois à Paris  : « Ça commence à bouger du côté de Marseille, on ne lâchera pas tant qu’on a rien obtenu  ! » Tous se dirigent enfin vers le ministère de la Santé pour une énième réunion. Sur sa blouse, une infirmière a inscrit « Roselyne Bachelot nous prend pour des gogos ». Aucun Iade n’a de doute là-dessus.

Cécile Rousseau

Soutien des médecins

Le Syndicat national des praticiens en anesthésie réanimation élargi (SNPHAR-E) soutient les infirmiers. Depuis dimanche, c’est le syndicat des médecins anesthésistes-réanimateurs non universitaires (Smarnu), qui s’est joint au corpus des médecins encourageant le mouvement de grève des infirmiers anesthésistes. Le Smarnu rappelle « le rôle essentiel en termes de qualité, 
de sécurité et d’efficacité de leurs collaborateurs ».


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