Chaque année, à l’approche de l’été, certains affamés du bronzage "se prépareraient" volontiers en cabine U.V.en “croyant, à tort, prévenir ainsi des dommages cutanés ultérieurs”. Chaque année, les Sages de l’Académie Nationale de Médecine avertissent ces usagers et cette année par un communiqué adopté le 1er juin. Un avertissement qu’il faudrait prendre au sérieux et qui n’a pas encore été relayé rigoureusement par les autorités sanitaires. Un avertissement qui cette année s’adresse aussi…aux autorités sanitaires.

Les auteurs de ce communiqué rappellent que la lumière solaire apporte déjà la quantité de rayonnement nécessaire à un bon équilibre physiologique et que la pratique du bronzage en cabine U.V. peut entraîner un phénomène d’addiction. Dans les Archives of Dermatology qui publiaient en avril dernier sur le sujet, les chercheurs rappelaient les motivations sociales en dépit des risques sanitaires, des usagers : « En plus du désir d’améliorer son apparence, les motivations du bronzage U.V. sont l’envie de se relaxer, d’améliorer son l’humeur et de faciliter ses relations sociales ».

Le développement des cancers cutanés liés aux expositions aux U.V. artificiels est une réalité : Un Groupe de Travail du Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) composé de 20 scientifiques venant de 9 pays a analysé les conséquences des différents types de radiation sur la santé humaine et a classé les appareils de bronzage à émission d’UV comme "cancérogènes pour l’homme". Ces conclusions ont fait l’objet en 2009 d’un article publié par le Lancet Oncology.

En France, la situation est très particulière. Si la Direction Générale de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) avait rappelé à l’ordre, en avril 2009, 271 prestataires de cabines de bronzage UV, sur un millier d’établissements contrôlés pour manquements de contrôles techniques et absence d’avertissements, le très organisé Syndicat national des professionnels du bronzage en cabine (SNPBC) s’élève régulièrement contre les études et rapports qui mettent en garde contre les risques cancérigènes des cabine de bronzage U.V. et argue que le bronzage en cabine apporte une exposition contrôlée aux UV pour un niveau optimal en vitamine D tout au long de l’année…

Dans son dernier communiqué, l’Académie appelle clairement à une révision de la réglementation actuelle, qui n’a pas été suivie des résultats attendus. Appelant à une interdiction totale d’une telle pratique plutôt qu’à l’instauration d’une taxe sur cette activité, elle déconseille aux usagers « formellement de telles irradiations » et, émet les deux recommandations suivantes. La publicité doit être strictement interdite et, sur les messages de prévention concernant les risques indiscutables encourus par les utilisateurs, la nocivité de ces irradiations doit être encore mieux précisée.

Source : Académie nationale de Médecine “Expositions aux rayons ultraviolets artificiels : leur danger n’est toujours pas suffisamment pris en compte »-