Le Front de Gauche (PCF, PG, GU) lance son "projet partagé" lors de la Fête de L’Huma (articles du Parisien et du Figaro)

mercredi 15 septembre 2010.
 

1) Programme partagé : le Front de gauche en route pour 2012

Article du Parisien

Le PCF et le Parti de gauche ont lancé samedi le chantier du "programme partagé" du Front de gauche pour 2012, avec l’objectif d’éviter la "guerre des égos" alors que le député communiste André Chassaigne est désormais candidat face à Jean-Luc Mélenchon.

Dans une Agora de L’Humanité archi-comble et pendant qu’Alain Souchon se produisait sur la grande scène de la Fête de L’Huma, les leaders du Front de gauche - Pierre Laurent (PCF), Jean-Luc Mélenchon (PG), Christian Picquet (Gauche unitaire) - et des personnalités associatives et syndicales, ont tous souhaité "construire une alternative au pouvoir" de la droite.

"Beaucoup se joue aujourd’hui pour faire barrage à Nicolas Sarkozy", a lancé Pierre Laurent devant plusieurs centaines de militants, soulignant que "le mouvement populaire" sur les retraites était "une lame de fond".

Le numéro un communiste a donc appelé "tous ceux qui sont dans les mobilisations sociales" à "se mêler du débat politique" et participer localement à la construction du programme du FG, entre "révolution sociale contre les marchés financiers" et "révolution démocratique contre la monarchie" de Nicolas Sarkozy.

"Le programme, nous n’allons pas l’écrire dans un bureau, c’est vous qui allez marner !", a lancé Jean-Luc Mélenchon aux militants, appelant à une "mobilisation populaire" pour une "révolution citoyenne".

"Unité ! unité !", ont alors scandé les militants, applaudissant l’eurodéputé qui propose la sortie du Traité de Lisbonne et une VIe République.

Si les discussions sur le projet semblent consensuelles, la question des candidatures, elle, est plus problématique.

Alors que Jean-Luc Mélenchon fait figure de favori dans la course à la présidentielle, l’officialisation vendredi de la candidature d’André Chassaigne a relancé les débats, le député PCF du Puy-de-Dôme jouant sa carte d’élu de terrain, "connu régionalement mais complètement ignoré" nationalement.

Soulignant que ces deux candidatures étaient "crédibles", Pierre Laurent s’est porté "garant" que "la guerre des égos n’aura pas lieu".

Mais au PCF, certains doutent de la candidature Chassaigne. Ainsi, l’eurodéputé Jacky Hénin, qui soutient une candidature du député PCF du Nord Alain Bocquet, a le "sentiment qu’il s’agit d’une mascarade" : "la direction du PCF met en avant Chassaigne" car "elle ne veut pas de Bocquet" mais "si elle demande à Chassaigne de se retirer, il se retirera" au profit de M. Mélenchon.

"Est-ce que j’ai un tête à faire semblant ?", a répondu M. Chassaigne, derrière sa moustache grise. Refusant que soit "désigné un candidat autoproclamé", il a toutefois tempéré : si M. Mélenchon est finalement le candidat, "je serai à ses côtés".

Reste à décider comment sera désigné le candidat commun. Au PG, on souhaite que les partis se mettent d’accord sur un nom et fassent voter leurs militants. "Il ne faut pas proposer un feuilleton qui puisse apparaître comme des rivalités de personnes", estime Eric Coquerel (PG). Pour l’instant, les communistes ont renvoyé leur décision au congrès de juin 2011.

La présidentielle, "c’est dans presque deux ans, on a le temps", a lancé aux journalistes un Mélenchon agacé : "vous allez tout gâcher, comme des mouches qui combinent à nous piquer tous les jours. Il faut prendre le temps que les choses se passent, ce n’est pas en tirant sur les pétales que ça fait éclore les fleurs plus vite".

Mais l’eurodéputé en est certain, "en 2012, il y aura une présence du Front de gauche et nous allons casser la baraque !".

2) FETE DE L’HUMA : Le Front de gauche veut bâtir son « projet partagé »

Article Le Figaro

PCF, Parti de gauche et Gauche unitaire ont lancé samedi un « chantier » unitaire en vue de 2012, à la Fête de l’Humanité à La Courneuve.

À 80 ans sonnés cette année, la Fête de l’Humanité se porte bien. Cette fête, qui ouvre ses portes ce vendredi à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) pour trois jours de concerts, de meetings et de débats, a su évoluer. Créée en 1930 par Marcel Cachin, la manifestation militante de « solidarité prolétarienne » s’est transformée en une scène musicale reconnue. Elle reste un des rendez-vous majeurs de la rentrée culturelle. Autant dire que les motivations politiques des 600.000 visiteurs de l’an dernier n’étaient pas toutes proches du PCF, ni même de la gauche radicale dans son ensemble. La Fête de l’Huma reste pourtant, dixit les organisateurs, « la plus grande fête populaire de France ». Et c’est aussi, encore, une tribune politique de premier choix pour « l’autre gauche », à distinguer du PS.

L’an dernier, Martine Aubry avait fait une visite de courtoisie. Cette année, le porte-parole du PS, Benoît Hamon, est attendu. Celui-là même qui a invité Olivier Besancenot, du NPA, à participer à sa journée de rentrée dans les Landes. François Lamy, bras droit de la première secrétaire, est aussi attendu ainsi que le numéro deux du PS, Harlem Désir. Cécile Duflot, des Verts, sera sur place aujourd’hui.

Mais pour la gauche radicale, outre le meeting final, c’est samedi que se tient le rendez-vous principal. Les trois acteurs principaux du Front de gauche (Pierre Laurent du PCF, Jean-Luc Mélenchon du Parti de gauche et Christian Picquet de la Gauche unitaire) lancent leur « chantier » en vue des élections de 2012, pour bâtir un « projet partagé, réellement alternatif aux politiques actuelles et répondant aux exigences exprimées dans les luttes ».

Si le NPA est de la fête, comme Lutte ouvrière, il ne sera pas à ce meeting unitaire. Dans un entretien à Libération, jeudi, Pierre Laurent a jugé « incompréhensible » la position d’Olivier Besancenot qui « appelle à l’unité dans la riposte face à Sarkozy et maintient une ligne de solitude absolue dans la construction d’une alternative ». « Si le NPA maintient cette orientation, a-t-il prévenu, il restera sur le bord du chemin. Nous ne les attendrons pas ». Le secrétaire national du PCF promet aussi qu’il n’y aura « pas de guerre des ego » entre le PCF et Mélenchon. « Ceux qui croient que le Front de gauche se fracassera sur les ambitions personnelles seront déçus », a-t-il lancé.


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