Accord sur la dette américaine : Les peuples du monde en sursis (par Chems Eddine CHITOUR)

jeudi 4 août 2011.
 

Il y a une semaine, le sort peu enviable du peuple grec – qui subit un nième plan d’austérité- tenait en haleine l’Europe. Ce qui a fait dire au ministre des Finances italien Giulio Tremonti, le 15 juillet 2011 : « En Europe, nous avons un rendez-vous avec le destin. C’est la politique et non plus la finance dont nous pouvons attendre le salut. Les politiciens ne peuvent plus commettre d’erreurs. Comme sur le Titanic, même les passagers de première classe ne sont pas à l’abri. » . In extrémis une solution bancale ou plutôt un sursis fut trouvé. On renfloue le gouvernement grec qui fera face à ses obligations en payant sa dette et en augmentant l’endettement de l’Etat . On le voit la situation des pays européens est comparable au Titanic dont les constructeurs avaient assuré qu’il était insubmersible !!!!

En France, l’annonce par François Fillon d’un budget pour 2010 avec le déficit record de 81,5% du PIB a provoqué de nombreuses réactions. Ce qui a fait dire à Benoît Hamon le 27 septembre la France « est ruinée ». Cependant en terme d’endettement, la France est dans la moyenne des pays industrialisés. (Etats-Unis, 91,5%, Grèce 108 % Italie 116%) (1)

Un autre « Titanic » est en train de prendre eau ; Il s’agit des Etats-Unis dont on découvre le déficit abyssal : 14000 milliards de $. On nous dit que s’il n’y a pas d’accord entre les Républicains et les Démocrates Le monopole économique mondial des Etats-Unis touche à sa fin, croit savoir le directeur de l’Association des banques russes Garaguin Tossounian. Les Etats-Unis sont sur le seuil du défaut de payement. Selon la directrice du FMI, toute l’économie mondiale sentira les conséquences. Le système financier global est pris en otage par des querelles politiques du congrès américain. (2)

L’origine des malheurs du monde

L’origine de tous les problèmes remonte au 15 aout 1971. Sortant exsangue du Vietnam Les Etats-Unis on fait fonctionner la planche à billets pour financer la guerre ; de plus c’était l’époque des trente glorieuses, l’économie européenne mais aussi japonaise concurrençait sérieusement les Etats-Unis. Seule solution briser la relation or –dollar. Le Président Nixon décidait de ce fait, unilatéralement de suspendre la convertibilité du dollar en or à un prix fixe. Il abandonne l’étalon or, il n’y a plus de contrepartie métallique à la monnaie émise. L’argent n’aura dorénavant que la valeur de la confiance qu’on lui accorde ! Entériné par ’les accords de la Jamaïque’ en 1976, qui marque la mort de Bretton Woods, et la capitulation des Etats devant le dieu-dollar, sans étalon, sans surveillance, aux mains des mafias bancaires et financières. La suppression de "l’étalon or" permettant alors aux banques privées de la première puissance mondiale, de faire tourner la planche à billets (image, puisque l’argent n’est plus qu’un jeu d’écritures, et une création ex nihilo), plus que jamais dans l’histoire.

À partir de cette date, la Réserve Fédérale des États-Unis ne garantit plus la conversion de ses crédits contre une quantité certaine de métal. Si les Etats avaient le droit de battre monnaie (ce qui me parait être la moindre des choses), en fixant la valeur de cette monnaie papier à un actif bien réel (l’or, oui), alors les Etats et les peuples seraient indépendants et pourraient créer de l’argent pour financer l’économie réelle, celle qui nous fait vivre : agriculture, industrie manufacturière etc... La création abusive serait naturellement limitée par les risques d’inflation et de dévaluation monétaire

Observant que quand l’économie tourne au ralenti les Etats ont du mal à se financer via les moyens internes classiques (taxes), et qu’ils ont donc du mal à rembourser lesdits établissements privés, ces derniers, dans leur grande mansuétude, décident de leur accorder des découverts, la désormais célèbre Dette. Bien entendu un découvert n’est jamais gratuit, donc il s’agit de racler quelques intérêts de plus qui seront calculés sur la base d’une note attribuée par une agence de notation auto-proclamée…

L’origine de la dette américaine et la fuite en avant des Républicains

Pour l’économiste Georges Hugeux La manière dont les Républicains ont géré leur majorité a la Chambre des Représentants fait du Congrès celui de la honte pour les Etats-Unis. Le plan Boehner est passé à la Chambre, malgré le fait que 22 Républicains ont suivi les Démocrates dans un vote négatif. Le rejet par le Senat était prévisible. Entre les deux plans, deux différences essentielles : Les Républicains ne veulent pas réduire les dépenses militaires liées aux guerres d’Irak et Afghanistan (1.200 milliards de dollars dans le plan démocrate) et ils ne sont pas disposés à donner une autorisation qui aille au-delà de l’élection présidentielle. Ils veulent a tout prix faire de cette question un enjeu électoral. (3)

« Le déficit budgétaire est trop élevé, mais le refus d’augmenter les impôts des plus fortunés, de toucher au budget exorbitant de la défense, et de maintenir les privilèges de certaines entreprises -alors que les Démocrates avaient commencé à toucher à certains avantages sociaux- est irresponsable.(...) Le seul abandon des privilèges de l’ère Bush, diminuerait à terme la dette publique américaine de 2.000 milliards de dollars, selon une étude publiée par JP Morgan ce vendredi 29 juillet . Il s’agit ici de donner au Gouvernement la possibilité de « payer ses factures » comme le disait le Président Obama hier. L’hypocrisie est totale : on vote un budget et on bloque les autorisations d’emprunt de ce budget. Ce double langage est proprement scandaleux.

Faut-il rappeler que dans les 14.000 milliards de dollars de dette publique la seule guerre en Irak atteint un montant de 3.000 milliards de dollars ? Que la guerre en Afghanistan représente plus de 1.000 milliards ? Ce faisant les Etats-Unis risquent de s’empaler sur leur propre sabre, et la réaction de Wall Street a enfin commencé a faire savoir au Congres que plus personne n’accepte cette attitude ». « Je suis convaincu conclut l’économiste Georges Hugeux que, tant en Europe qu’aux Etats-Unis, nos dirigeants politiques et les élus du peuple ont perdu leur compas. Rivés plus que jamais sur leurs échéances électorales et maladives des sondages, Ils sont devenus incapables de prendre des décisions cohérentes. (…) Plus que jamais, des deux côtés de l’Atlantique, c’est le fonctionnement des institutions démocratiques qui est menacé par une politisation à outrance qui ignore le bien-être général et ne cherche que sa propre satisfaction narcissique et électorale. Même si, en fin de compte, le problème se résout, une partie du dommage est irréversible ».

Pour rappel, chaque année les deux chambres et la Maison Blanche doivent décider du relèvement du plafond de la dette. L’enjeu est double : 1) un enjeu électoraliste. 2) un enjeu politique décisif Le plan Obama vise la fin des avantages fiscaux au profit d’un développement moins « brouillon » des infrastructures publiques du pays, ce qui nécessite un assainissement drastique des finances publiques (les avantages fiscaux coûtent moins cher qu’un tel changement structurel de l’investissement public). L’enjeu est donc de taille : Il s’agit d’un changement en profondeur de la société nord-américaine.

14 000 milliards en effet… mais ce nombre est à rapprocher des 4000 milliards de $ échangés quotidiennement sur les marchés des changes…Environ 10 fois la création de richesses réelle C’est peut-être le début du « déclin de l’empire américain » : lourd endettement, difficulté à s’entendre sur la répartition du financement, budget militaire insoutenable, ces difficultés structurelles réclament des révisions déchirantes. Il ne fait aucun doute que les États-Unis et l’économie mondiale s’acheminent vers des jours bien sombres, si un accord n’est pas trouvé rapidement pour relever le plafond de la dette. Mais il est possible qu’un tel accord ne soit pas suffisant pour leur permettre d’éviter le pire.

S’il n’y avait plus d’accord, le scenario le plus vraisemblable est d’abord une chute des Bons du Trésor a des niveaux difficiles a évaluer. Ceux-ci vont provoquer une hausse massive et littéralement en panique des taux d’intérêt, l’effondrement de Wall Street, et un effet de contagion. Paradoxalement, la hausse des taux soutiendra la valeur du dollar qui n’a plus grand chose a perdre. Les Américains voteront peut être une augmentation du plafond de la dette, mais la question se reposera l’an prochain, vu que leur note AAA est déjà perdue. Qui aura le courage de se tirer une balle dans le pied pour le bien commun ? Le monde aujourd’hui a besoin de martyrs politiques.

Alors que le monde entier a les yeux rivés, écrit J. Chetrit du Nouvel Obs. sur l’échec des parlementaires américains à parvenir à un accord sur le relèvement du plafond de la dette à quatre jours de l’échéance fixée au 2 août, démocrates et républicains sont englués dans des batailles politiques. ’Il est temps de rendre le compromis prioritaire sur les intérêts des partis’, avait sommé le président démocrate Obama. ’Le plan choisi doit obtenir le soutien des deux partis qui ont été envoyés ici par les électeurs américains, pas seulement celui d’une faction ’a t-il ajouté. Ce rappel à l’ordre survient après le report du vote d’un plan de relèvement du plafond de la dette, dépassé en mai, proposé par le porte-parole républicain de la Chambre des représentants John Boehner, symbole du blocage politique autour de cette question ». (4)

Ce plan, fruit de nombreuses concessions d’Obama sur la question de la hausse de la fiscalité ou la réduction du déficit public, n’a pas réussi à convaincre la frange conservatrice des élus républicains issus du Tea Party, ces ’congressional freshmen’ comme les médias les appellent, qui ont intégré le Capitole après les élections de mi-mandat en novembre 2010. (…) Derrière le relèvement du plafond de la dette se profilent des restrictions du budget fédéral et une réflexion sur le rôle de l’Etat en matière d’action sociale notamment ». (4)

Pour compliquer encore plus la situation, l’agence de notation Moody’s a précisé qu’elle donnait aux Etats-Unis plus d’une chance sur deux de conserver la note ’Aaa’ attachée à leur dette publique, en cas de désaccord persistant sur le relèvement du plafond. Vendredi, Barack Obama avait exhorté le Congrès à sceller un compromis pour éviter un défaut de paiement des Etats-Unis, alors que le Sénat a rejeté un texte des républicains de la Chambre pour relever le niveau d’endettement autorisé et pris des mesures pour pousser son propre plan. (5)

Les fondements de la crise financière des pays occidentaux.

Si l’Europe et les Etats-Unis ont toujours été à l’abri d’une banqueroute, cela est du à plusieurs facteurs. La force de leur industrie, le contrôle des institutions internationales et la possibilité pour les Etats-Unis de jouer sur la valeur du dollar ne faisant fonctionner la planche à billets pour répondre à ses obligations. Nous sommes loin de la parité de Bretton Woods : 1dollar égal 1 gramme d’or soit 33dolalrs pour une once d’or. Depuis que Nixon en juillet 1974 a décidé de changer la parité au gré des intérêts américains, nous sommes actuellement à 1620 dollars pour la même once d’or qui devient de plus en plus une valeur refuge

« Depuis des mois, écrit l’économiste Georges Hugeux les Etats-Unis et l’Europe tentent de gérer une crise budgétaire et de l’endettement. Jamais dans l’histoire de l’après-guerre économique et financière les risques d’explosion systémique de l’économie mondiale n’ont été aussi élevés. C’est une véritable conflagration que nous risquons, si un sursaut de dernière minute des dirigeants politiques du monde occidental ne permet pas d’éviter une collision frontale entre un risque de défaut des Etats-Unis et un risque de défauts en cascade en Europe. La gestion lamentable des deux cotés de l’Atlantique a une caractéristique commune : nous tentons désespérément de croire que nous allons résoudre des décennies de laxisme budgétaire sans peine. L’enjeu est bien plus grave. Il s’agit d’ajuster notre train de vie à nos moyens. Il suffit de passer une semaine en Chine, comme je viens de le faire, pour se rendre compte de ce qui est devenu un Occident qui a perdu son dynamisme et sa confiance ».

« Le Président venait à la table avec une proposition de réduction de la dette publique d’un montant de 4.000 milliards de dollars. Il envisageait les réductions les plus draconiennes dans la couverture des soins de sante et l’éducation jamais envisagées par un Président démocrate. Mais il ne peut accepter une telle reculade que si une partie des réductions ne provient pas des « nantis ». Il ne s’agit pas seulement des fortunes colossales amassées par les milliardaires américains. Ce qui est également visée est la fin de subsides colossaux payés par l’Etat américain à l’industrie pétrolière, de la défense et de la finance. (…) »

La dissuasion des créanciers notamment de la Chine

Dans la plus pure tradition chauvine, des scénarii catastrophiques ont été élaborés en cas de non accord. Le principal créancier des Etats-Unis est, on l’aura compris, La Chine qui possède a elle seule 900 Mds $, soit environ 20% des bons du trésor américains détenus par des pays étrangers (environ 4300 Mds $). En 2011, la Chine, à deux reprises, cédé une partie de ses bons du trésor US. Dans le même temps, elle tente d’installer le yuan comme monnaie d’échange de référence sur l’Asie, remplaçant ainsi le dollar. Ces deux faits démontrent que la Chine a une confiance très limitée dans la capacité des américains à honorer leurs engagements. De plus, la Chine semble anticiper une grave crise monétaire mondiale ayant pour origine une dévaluation du dollar qui serait une des voie possibles (au mieux) de sortie de crise pour les américains. comme on dit « Et pendant ce temps là les Chinois travaillent ».

On dit souvent « Si tu dois cent mille euros à ta banque, tu es fichu – Si tu lui dois dix millions, c’est elle qui est fichue ». Pour les vat-en guerre , il y a moyen de démolir la Chine A qui profite l’énormité de la dette US entre les mains des chinois ? Un défaut de paiement des US mettrait les Bons du Trésor à une valeur nulle, créant ainsi un « tsunami financier » sur la Chine. Ce serait un acte de guerre « soft », mais pas forcément plus tordu que ceux initiés par les US pour ruiner l’URSS. Détruire le moteur économique du PC chinois se solderait sans doute par une guerre civile qui redonnerait de la prospérité au monde occidental. Les Chinois ont tout compris . Mao disait à juste titre que la Chine est le seul pays au monde capable de perdre 300 millions d’hommes au combat… Avis aux amateurs.

S’agissant du scénario élégant de « destruction » de la Chine, rien n’est moins vrai ! D’abord, la dette occidentale pèse peu sur l’économie chinoise : si leurs bons du Trésor américains valaient demain 0 (hypothèse extrême), c’est comme s’ils avaient 1000 milliards de dollars d’impayés sur d’anciennes factures. C’est l’équivalent de 2 mois de production de la Chine (de PIB), mais ça n’empêchera pas les usines de tourner. Les exportations de la Chine ne représentent « que 25% » de sa production. Renoncer au marché européen et américain serait absorbé en 2 ans de croissance de la demande intérieure, au rythme actuel.

Par contre un pays comme l’Algérie qui a placé une grande partie de ses avoirs en bons du trésor – qui voit d’une façon inexorable s’effriter leur pouvoir d’achat-malgré les satisfécits des argentiers- risque de connaître de sérieux ennuis si les bons venaient à être dévalorisés. N’aurait il pas été plus sage de moins pomper de pétrole en limitant l’extraction à nos stricts besoins, et de convertir une partie de ces dollars actuels en or ? Il faut savoir qu’en une année l’or a gagné 20 % passant de 1450 $ à 1620 $ l’once !

L’Amérique sauvée de la cessation de paiement

Aux dernières nouvelles le chef de la majorité démocrate du Sénat américain, Harry Reid, a annoncé samedi soir des avancées dans les négociations avec la Maison Blanche Une des propositions serait que le plafond de la dette, actuellement de 14.294 milliards de dollars, soit augmenté de 2.800 milliards de dollars. Cependant les républicains réclament des baisses d’impôts et des réductions budgétaires drastiques. De l’autre, les démocrates veulent accompagner la rigueur budgétaire d’efforts fiscaux de la part des plus riches.

Cerise sur le gâteau on apprend que Apple a plus de liquidités que les Etats-Unis. La puissance financière semble clairement du côté des entreprises plutôt que des États. Illustration de l’état désastreux des finances américaines, le nouveau numéro un des smartphones, Apple, dispose de près de 76 milliards de dollars de liquidités et les États-Unis, de 73 milliards. Cette somme représente ce que la première puissance économique mondiale peut encore dépenser avant d’atteindre la limite de la dette fixée par les parlementaires américains (14.294 milliards de dollars).

Apple vient de réaliser un trimestre record avec des hausses de 125% de son bénéfice et de 82% de ses revenus. Avec une capitalisation boursière de 362 milliards de dollars, le groupe « à la pomme » s’affiche comme la deuxième plus riche entreprise du monde en Bourse derrière le pétrolier Exxon Mobil et ses 395 milliards de capitalisation boursière. « L’une des raisons pour lesquelles les entreprises mettent autant d’argent de côté est qu’elles veulent se mettre à l’abri financièrement face aux incertitudes entourant les finances américaines », affirme Laurie Simon Hodrick, professeur à l’université de Columbia. Le trésor de guerre des entreprises américaines serait estimé à 1200 milliards de dollars. (6)

C’est dire si la première puissance au monde en tant qu’Etat est vulnérable comparativement aux multinationales. Cette logique de l’abîme veut que tout, absolument tout devrait être privé. Un état ne devrait rien faire d’autre que s’occuper de s’assurer que « l’ordre » (police, et armée ) puisse perpétuer l’ordre établi par les puissants qui ne veulent pas de l’Etat comme le martelait Reagan : « le problème c’est l’Etat ». La gestion des départements ou des régions, l’éducation, les hôpitaux, les transports en commun... Tout devrait être privé pour le plus grand bonheur des puissants. Il n’est pas étonnant de ce fait, que l’éducation des enfants soit payée par les gains du loto à défaut de moyens de l’Etat fédéral !

Est-ce une victoire ou une défaite pour Obama ?

Pour Paul Krugman le prix Nobel d’économie 2008, c’est une défaite Alors que les investisseurs célèbrent l’accord entre Démocrates et Républicains sur le relèvement du plafond de la dette par une reprise sur les marchés, le célèbre chroniqueur économique du New York Times, Paul Krugman, fustige ce lundi 1er août ,lit-on sur le site Challeng.fr une ’capitulation’ du président Barack Obama et prédit des conséquences désastreuses sur l’économie américaine. ’L’accord, compte tenu des informations disponibles jusqu’à présent, est un désastre, et pas seulement pour le président Obama et son parti. Il causera des dommages à une économie déjà en crise. Cela va probablement aggraver, et non améliorer, le problème de déficit des Etats-Unis sur le long terme’, s’inquiète le Prix Nobel d’économie 2008. Et de prédire plusieurs années de déclin pour l’activité américaine. Très dure avec le président, il y voit une capitulation : "Les termes de l’accord s’apparentent à une abjecte capitulation de la part du président. D’abord il va y avoir de grosses coupes dans les dépenses mais aucune augmentation des recettes. Ensuite, une commission spéciale du Congrès rendra un avis sur les réductions budgétaires supplémentaires à envisager. Et si ces recommandations ne sont pas acceptées, il y aura automatiquement des coupes supplémentaires", s’insurge celui qui vilipende souvent la politique du président américain depuis son élection. (7)

Paul Krugman, pense que ce scénario n’était pas inéluctable. Le président américain n’a pas su anticiper les problèmes de la dette américaine, selon l’économiste. Le président des Etats-Unis ’aurait dû dès décembre demander un relèvement du plafond de la dette’. Au final, c’est bel et bien le président Obama qui s’est retrouvé pris en otage, forcé de négocier et d’abdiquer au profit des ’extrémistes de l’aile droite politique’ Alors que l’accord prévoit une réduction des dépenses de 2.500 milliards de dollars, l’économiste tance la rigueur budgétaire. ’La pire chose que vous puissiez faire dans ces circonstances est de réduire les dépenses du gouvernement, car cela aggravera encore plus la dépression économique. ’Ceux qui demandent aujourd’hui des coupes dans les dépenses sont comme les docteurs du Moyen-âge qui traitait les malades en les saignant, les rendant au final encore plus malades. ’Ne vous y trompez pas, nous assistons ici à une catastrophe sur plusieurs niveaux’. (7)

Nous voilà avertis ! Nous sommes en sursis ! Le déficit abyssal américain de 14 0000 milliards de dollars est à comparer avec le milliard de dollars que la communauté internationale n’a pas ou est incapable de mobiliser pour sauver les 12 millions de « damnés de la terre » Somaliens et Erythréens. Non ce monde n’est pas juste, il doit moralement changer.

C. E. Chitour

NOTES

1. http://ecosocietal.wordpress.com/20...

2. http://www.alterinfo.net/Le-Dollar-...

3. http://finance.blog.lemonde.fr/2011... 30 07 2011

4. http://tempsreel.nouvelobs.com/actu....

5. http://tempsreel.nouvelobs.com/actu...

6. Guillaume Errard : http://www.lefigaro.fr/conjoncture/...

7. Paul Krugman : ’L’accord (sur la dette américaine) est un désastre’

http://www.challenges.fr/actualite/...


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