Ils étaient les Brigades rouges

vendredi 16 juillet 2021.
 

Ils étaient les Brigades Rouges (1/2) par ARTEplus7

À partir du témoignage de quatre membres du commando qui a enlevé et exécuté Aldo Moro en 1978, Mosco Levi Boucault retrace l’histoire des Brigades rouges. Un film captivant sur le mouvement emblématique des années 1970 en Italie.

1) Première partie

http://www.dailymotion.com/video/xl...

2) Les Brigades rouges à trois voix

Avec ces images vieillottes de JT de l’époque, ça peut paraître à des années-lumière. Ce n’est pourtant pas si loin, 1978. Cette année-là, en Italie, un commando des Brigades rouges kidnappe le président de Démocratie chrétienne, Aldo Moro, figure influente de la politique italienne, et tue cinq membres de son escorte. Les Brigades demandent une reconnaissance politique, et la libération de certains brigadistes incarcérés. Le gouvernement refuse de négocier ; Moro est exécuté, cinquante-cinq jours plus tard.

Dans Ils étaient les Brigades rouges, le documentariste Mosco Levi Boucault (Debout les damnés, sur les débuts du PCF, Berlusconi, l’Affaire Mondadori) a retrouvé quatre membres du commando qui a enlevé et tué Aldo Moro. Les quatre hommes ont passé entre quinze et trente-deux années derrière les barreaux. Maintenant des vieillards, ils racontent l’Italie de ces années-là. Les disparités Nord-Sud, les inégalités sociales, la rigidité du discours patronal, le travail à la chaîne, les mauvais souvenirs du fascisme, les années de plomb. Tous issus de familles modestes, ils trouvent dans les mouvements contestataires une exaltation, une sorte d’évidence. « La politique était alors un spectacle déprimant », dit l’un d’eux. Ils se souviennent du début de leur engagement, des premiers actes de sabotage, la violence de la réponse des pouvoirs publics, l’immobilisme du Parti communiste. « A partir de là, nous nous sommes durcis, nous sommes devenus hargneux », reconnaît un autre. A partir de là sont nées les Brigades rouges. Une trentaine d’hommes, entre 20 et 30 ans, presque tous étudiants ou ouvriers. Avec, comme cibles, le grand patronat, la démocratie chrétienne, les forces de police et la justice.

Divisé en deux parties, « Le vote ne paie pas, prenons le fusil » et « La révolution n’est pas un dîner mondain », le documentaire, remarquable et rigoureux, raconte cette histoire-là à trois voix : celle des anciens membres des Brigades rouges ; celle des autorités, à travers journaux télé et images d’archives. Celle de la narratrice enfin, qui lit un très joli texte. Ecrit à la première personne du pluriel, il exprime, à la fois, le désarroi de l’extrême gauche de l’époque, et, sans doute, celui du réalisateur.

« Ils étaient les brigades rouges », documentaire réalisé par Mosco Levi Boucault. Arte, à partir de 20 h 40.

Par ISABELLE HANNE, Libération

2) Deuxième partie

http://www.dailymotion.com/video/xl...

3) Les Brigades rouges se racontent

Mosco Levi Boucault a réalisé un admirable documentaire en deux parties. Ils étaient les Brigades rouges, Arte, 20 h 40.

Ils étaient jeunes. Ils aspiraient à une vie meilleure. Ils n’en pouvaient plus de voir le petit peuple ployer sous le joug de la pauvreté la plus crasse. Étudiants, ouvriers, paysans, ils ont estimé que la gauche traditionnelle italienne les avait trahis. Fils et filles de la Seconde Guerre mondiale, où les résistants à ­Mussolini servaient de référence en termes d’héroïsme, ils ont voulu se battre contre l’ordre établi. Bilan  : des meurtres, du sang, de la peur. Ils rêvaient d’être des héros et n’ont que fait couler le sang et régner la terreur pendant une dizaine d’années. Mais par quel cheminement sont-ils passés pour créer les Brigades rouges, pour mener une vie de moine-soldat durant des années, coupés du monde et de la réalité concrète du pays  ? Mosco Levi Boucault, à travers le témoignage de quatre d’entre eux, répond à ces questions. Le tout est entrecoupé d’extraits de journaux télévisés. Une voix off (Chiara De Luca) donne à entendre, entre deux aspects de l’histoire, la voix de la gauche italienne, d’abord désarmée, puis effrayée devant les proportions prises par les Brigades rouges. À voir absolument.

Caroline Constant, L’Humanité


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