Le PCF vers un soutien au gouvernement sans participation

dimanche 24 juin 2012.
 

1) Les adhérents du PCF ont voté lundi et mardi sur une participation au gouvernement

Le Front de gauche comptait dimanche soir sur l’élection d’une dizaine de députés, dont 9 ou 10 communistes et un membre du Parti de gauche, Marc Dolez, dans la 17e circonscription du Nord. Parmi les élus, deux nouveaux : Gaby Charroux dans la 13e des Bouches-du-Rhône et le maire de Vierzon, Nicolas Sansu, dans la 2e du Cher. Secrétaire national du PCF, Pierre Laurent a été clair : ce n’est « pas un bon résultat ». « Nous avons payé cher notre autonomie », a-t-il jugé, estimant la situation « liée au double effet de la présidentialisation et du mode de scrutin ».

Les communistes n’envisagent pourtant pas d’être privés de groupe à l’Assemblée, même en l’absence des quinze députés nécessaires. « On va explorer toutes les pistes avant de demander l’abaissement », a indiqué Pierre Laurent, qui compte sur le soutien de quelques élus d’outre-mer. Il a estimé « pas impossible » d’atteindre le seuil. Le secrétaire national communiste est amer. Le Front de gauche « pèse 25% des voix de gauche à la présidentielle et 15% des voix de gauche aux législatives et nous aurons moins de 5% des députés de gauche à l’Assemblée nationale », a-t-il déploré, évoquant « une injustice démocratique ».

Une participation au gouvernement n’est pas d’actualité chez les communistes. Pas plus chez leurs alliés. Patrick Braouezec en a rêvé un temps. C’était avant que le député sortant de Seine-Saint-Denis ne se maintienne face au candidat PS arrivé en tête au premier tour, et qu’il soit battu. Interrogée sur une participation gouvernementale du PCF, Marie-George Buffet a laissé entendre qu’elle n’y était pas favorable et que son parti serait « autonome et constructif ».

Vendredi sur RTL, Pierre Laurent a donné « tort » au gouvernement qui veut fixer le déficit à 3% du PIB en 2013, jugeant que ce ne serait « pas tenable ». « Si on continue dans cette voie-là, à l’arrivée, non seulement nous n’aurons pas de sortie de crise, mais nous n’aurons pas la réduction des déficits annoncée. » Et il a rappelé que « si aucune des mesures importantes, structurelles » proposées par le Front de gauche « n’est prise en compte, les conditions risquent de ne pas être réunies » pour participer au gouvernement. Sachant que le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ne doit pas non plus les supplier.

Les militants communistes voteront sur cette question de la participation du PCF au gouvernement. Ils sont autour de 70.000, selon la direction. Les militants s’exprimeront sur la base d’une résolution adoptée lundi par le conseil national du PCF. Mercredi, enfin, une conférence nationale, à Paris, réunissant près de 500 délégués, « prendra ses décisions sur la base des résultats du vote ». « Attitude sectaire »

Mais plus qu’une participation de la gauche radicale au gouvernement, c’est de l’entrée possible d’une partie dissidente du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) dans le Front de gauche qu’il sera question. Mardi, des représentants du courant Gauche anticapitaliste, qui ont quitté le NPA cet hiver, ont rendez-vous avec quelques responsables pour en parler. Parmi eux, l’ex-bras droit d’Olivier Besancenot, Pierre-François Grond, qui a soutenu Jean-Luc Mélenchon à la fin de sa campagne présidentielle. « Des éléments nouveaux sont intervenus, dit-il, qui nous incitent à rejoindre le Front de gauche et à rompre avec l’attitude sectaire des actuels dirigeants du NPA : la place prise par le FN, les orientations politiques austéritaires de François Hollande et la force de la crise qui s’annonce. »

Selon Pierre-François Grond, « quelque chose de très profond » se passe pour l’extrême gauche, alors que ni Lutte ouvrière ni le NPA ne vont pouvoir bénéficier des subsides de l’État du fait de leurs trop faibles scores… Certains militants restés au NPA attendraient le conseil national du parti, fixé au 7 juillet, pour tenter d’orienter les votes en direction du Front de gauche. Avec risque d’explosion du parti à la clé. « Ce serait une faute de croire que notre score aux législatives, résultat d’une présidentialisation dénoncée, est la preuve d’un affaiblissement du Front de gauche », assure Éric Coquerel, du Parti de gauche. « Ce n’est qu’un ressac, et les événements économiques en Europe vont vite nous redonner la main… »

Sophie de Ravinel lundi 18 juin 2012 - 11h50

Source : http://elections.lefigaro.fr/presid...

2) Pour Pierre Laurent, les conditions ne sont pas réunies pour que les communistes participent au gouvernement

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a estimé lundi devant le Conseil national du Parti réuni à huis clos, que les conditions n’étaient aujourd’hui "pas réunies" pour que des communistes entrent au gouvernement. La décision finale sera soumise au votre mercredi.

Un projet de bulletin de vote, proposé par le comité exécutif du PCF qui sera soumis aux militants lundi et mardi dans toutes les fédérations indique qu’"aujourd’hui, en dépit de nos appels répétés à la prise en compte de nos propositions, nous estimons que les conditions de notre participation au gouvernement Ayrault ne sont pas réunies". Une décision finale sera prise mercredi par 500 délégués PCF lors d’une conférence nationale. Pourtant, des responsables communistes ont expliqué que le parti se considérait dans la majorité de gauche et que ses membres ne seraint pas "des empêcheurs de tourner en rond". Voir le bullletin de vote

"Nous avons maintes réaffirmé que la prise en compte de nos propositions était évidemment un critère essentiel. Ces appels sont restés lettre morte, le Président répétant à de nombreuses reprises que la seule boussole gouvernementale serait son programme de premier tour", a expliqué Pierre Laurent devant le Conseil national. "Or, nous ne nous reconnaissons pas dans une conception présidentialiste du gouvernement qui réduirait sa feuille de route au programme de premier tour du président", et ce alors que François Hollande a été élu "grâce notamment aux 4 millions de voix du Front de gauche". De toute façon dit-il : "La volonté du PS de disposer de la majorité absolue pour se passer de la confrontation d’idées et de solutions à gauche, notamment avec le Front de gauche, n’est pas non plus un très bon signe." La porte n’est pas définitivement fermée, puique Pierre Laurent a précisé, "nous restons disponibles si ces conditions évoluaient."

Injustice du scrutin Une manière pour Pierre Laurent de dénoncer une injustice, l’absence de place faite à la deuxième formation de gauche, dans la lignée des élections législatives : "Force est de constater, cependant, que le mode de scrutin et l’inversion du calendrier électoral dénaturent la portée des élections législatives et déforment le paysage de l’Assemblée nationale au profit du bipartisme. A gauche, la majorité législative est ainsi distordue par rapport à la réalité de la majorité politique de gauche dans le pays. Le PS totalise 65% des voix de la gauche à l’élection présidentielle, près de 70% avec ses alliés aux législatives et obtient plus de 90% des députés de gauche. Le Front de gauche totalise 25% des voix de gauche à la présidentielle, 15% aux législatives et compte moins de 5% des députés de gauche. C’est une anomalie provoquée par une logique institutionnelle implacable qui, de scrutins en scrutin, a permis aux deux plus grosses formations de monopoliser aujourd’hui 90% des sièges à l’Assemblée nationale." Lire la suite du communiqué

"Malgré cette injustice criante nous aurons un groupe à l’Assemblée nationale, confirmant notre place parmi les rares formations politiques qui en disposent dans les deux assemblées parlementaires. Avec notre influence dans le pays, et nos deux groupes, nous sommes une force incontournable à gauche !"

Source : http://www.humanite.fr/politique/pi...


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