Vous avez aimé les OGM, vous aimerez le poulet au chlore

jeudi 6 juin 2013.
 

La commission des Affaires Européennes de l’assemblée nationale a adopté ce mardi une résolution en faveur de l’ouverture de négociations pour un Grand Marché Transatlantique (GMT) entre l’Europe et les États-Unis. Écouter les débats était très instructif puisque députés PS et députés UMP se sont félicités de leur bonne entente sur le sujet. La présidente de la commission, membre d’Europe Écologie, a, elle, oublié que les députés européens de son parti ont tous voté contre la même résolution au parlement européen. Au final, la seule exigence porte sur le refus de toute remise en cause de l’exception culturelle et à un degré un peu moindre la résolution appelle à ne pas inclure les industries de défense, ce qu’a refusé la commission européenne. Tout le reste est négociable, mais bien évidemment la France sera extrêmement vigilante, nous dit-on  ! Au nom de la concurrence libre et non faussée, demain nous pourrions nous faire imposer encore plus d’OGM, du bœuf aux hormones de croissance, de la viande de mouton provenant d’animal cloné ou du poulet lavé au chlore.

Le gouvernement voit dans la déréglementation qui résulterait de cet accord, une opportunité pour réindustrialiser la France. À se demander s’ils sont fous ou s’ils sont vraiment si loin des réalités. Combien d’entreprises américaines ont licencié ou fermé des établissements en France ces dernières années, y compris en pillant les brevets à leur profit. Les États-Unis rencontrent des limites pour pénétrer le marché agroalimentaire français grâce aux réglementations sanitaires et environnementales existantes. Si demain ces normes disparaissent, la concurrence deviendra totalement inégale, nos assiettes seront envahies de mal bouffe et ce sera la fin de la paysannerie déjà bien mal en point.

Les entreprises publiques sont déjà particulièrement mises à mal par les traités européens qui cherchent à livrer aux entreprises privées le maximum de secteurs. Or le mandat de négociation accepte que les marchés publics puissent être ouverts aux entreprises américaines. Ce n’est pas une réindustrialisation qu’apporterait un tel accord. C’est un bradage total du peu qui reste. Ce GMT n’est que le cheval de Troie de l’ultralibéralisme que les multinationales, à commencer par celles des États-Unis, veulent imposer à tous les pays. Quand elles rencontrent un échec, comme avec l’accord multilatéral pour l’investissement (AMI) à la fin des années 90 ou le cycle de Doha (au début des années 2000) elles ne se découragent pas, mais relancent l’offensive d’une autre façon. C’est ce qui se passe avec cette négociation pour un grand marché transatlantique. Nous refusons toute négociation sur un tel accord, non seulement pour les peuples d’Europe, mais pour tous les peuples de la planète, car si par malheur il s’imposait, ce serait ensuite tous les autres pays qui seraient soumis aux mêmes régressions. La parole doit donc être rendue au peuple sur ce sujet, car il n’a jamais été informé et encore moins consulté. C’est pourquoi nous exigeons un référendum.


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