Le 29 mai dernier, la commission européenne a pris des décisions qui vont aggraver les conditions de vie et de travail des peuples.
Des reculs sans précédents y sont inscrits (déréglementation des heures d’ouverture des magasins, augmentation des durées de cotisation ou de l’âge minimum pour la retraite, libéralisation des tarifs du gaz, de l’électricité et des transports ferroviaires, diminution de l’indemnisation chômage, une nouvelle baisse des cotisations patronales).
Du haut de son piédestal de sable, cette instance – non élue par les peuples – a la part belle pour tailler dans les acquis sociaux, les droits et démanteler les services publics. Pour elle, plus aucune valeur s’appuyant sur des notions de justice sociale, de réponse aux besoins du collectif, ne doit subsister. Ce qui est lié aux valeurs humaines doit passer sous propriété privée, sans que les intéressé(e)s aient leur mot à dire. Les patrons des multinationales, des grands groupes, se frottent les mains d’avance. Des milliards d’€ sont en jeu et leur appétit, vorace s’il en est, s’en trouve d’autant aiguisé.
En parallèle, sans qu’aucun parlement national ne soit consulté, sans qu’aucune information ne soit diffusée sur les ondes ou dans les médias audiovisuels, un grand danger menace les peuples européens. « Nos » dirigeants mettent au point le grand marché transatlantique qui a pour vocation d’ouvrir l’Europe aux produits d’outre-Atlantique. Ce marché, privilégiant la concurrence libre et non faussée dès 2015, va tout balayer sur son passage. Il s’auto-exonère de toutes règles écologiques et sociales. Les dirigeants européens – M. Hollande en tête – y sont grandement favorables bien que les intérêts du « vieux continent » seront floués. C’est un second plan Marshall d’après-guerre, hormis que les américains ne proposent pas leur aide cette fois, mais veulent conserver leur leadership mondial vacillant.
On voit avec quelle obnubilation, quel empressement, ces vautours vendent nos spécificités nationales sur l’autel du dieu dollar. La loi du moins coûtant va tout détruire, mettant par la même occasion au ban des dizaines d’années de luttes et de conquêtes sociales, en France comme dans le reste de l’Europe. Les conséquences seront terribles pour les entreprises qui respectent des réglementations draconiennes concernant les conditions de production. On parle déjà de poulet lavé au chlore, de généralisation de produits issus d’OGM, de bœufs aux hormones de croissance ou de la viande de mouton provenant d’animal cloné !
Cette nouvelle organisation économique humiliera et menacera la santé de millions d’hommes et des femmes. Elle jettera encore plus de gens à la rue conséquence des dizaines de milliers d’emploi supprimés par mois, privatisera les services publics encore debout et annihilera les acquis et droits sociaux, du moins, de ce qu’il en reste ! On en connait actuellement les prémices en France, personne ne peut plus en douter maintenant puisque nous sommes entrés en récession et sous la doctrine de l’austérité mortifère.
Cette soumission au diktat américain, à la troïka (FMI, UE et BCE*), aux multinationales entraînera des déséquilibres économiques sensibles en Europe comme dans le reste du monde. Les conséquences seront désastreuses pour de nombreuses nations.
Ceux qui tirent les ficelles en ont compris les enjeux. Ils vont tenter de déclencher des conflits, ici ou là, pour accélérer le processus. Des dizaines de milliers de vies seront détruites, des familles démembrées, des territoires calcinés ou vitrifiés, des économies, voire un pays entier dévasté. Le but, abject, est de créer de nouveaux marchés, de faire fructifier les richesses d’une minorité sans se soucier de ses semblables, comme de l’environnement. (*Fond Monétaire International, Union Européenne et Banque Centrale Européenne)
La finance n’a d’yeux que pour les agences de notation, les taux d’intérêt, les cours des bourses et des marchés. Les mots Amour, solidarité, services publics, justice et acquis sociaux ne font pas partie de son langage. Des centaines de millions d’européen-ne-s ne doivent rien en attendre. Ces puissants ont l’argent, des médias et des institutions qui leur sont favorables. Mais pour combien de temps encore ?
Dans les pays du sud de l’Europe, des manifestations populaires de grande ampleur s’organisent et s’amplifient de jour en jour, mais vous n’en savez rien à cause d’un blocus imposé dans les médias. Que ce soit en Grèce, en Espagne, au Portugal ou à Chypre, les populations ne veulent plus souffrir sous le joug de l’argent roi. Parmi les premières nations citées, les forces semblables au Front de Gauche en France progressent dans l’opinion publique, et sont en passe de devenir leader dans leur pays ! La chaîne de la finance risque de se briser bien vite, preuve qu’on ne peut pas tenir longtemps les peuples éloignés des prises de décisions, surtout quand elles sont contraires à ses intérêts les plus élémentaires comme le droit à la santé, au logement, au travail, à l’école, aux loisirs, … La situation est grave pour des centaines de millions d’humains et pour notre planète.
Le black-out des médias n’y pourra rien, les français-e-s vont bientôt demander des comptes à tous ceux qui leur auront menti ou méprisé. Ils exigeront leur dû légitime. Le 1er juin, la première réplique au 5 mai dernier à la Bastille, a rassemblé plus de 9000 personnes à Toulouse et des dizaines de milliers en France, malgré l’embargo de la presse écrite et audiovisuelle. Ce silence tente d’étouffer la voix du camp qui dérange, celle du Front de Gauche sinon, pourquoi n’y aurait-il aucun écho sur les actions qu’il mène ?
Les peuples – américain inclus – doivent avoir le droit de donner leur avis. Le Parti de Gauche revendique un référendum en France sur la mise en place de ce marché transatlantique. Nos partis frères en Europe expriment ce vœu également.
La liberté n’est pas celle de se taire, de courber l’échine mais bien celle de redresser la tête et lutter pour préserver son droit à la vie, digne et humaine. Former, informer pour ouvrir les yeux au plus grand nombre. Telle est la mission que les militant-e-s du Front de Gauche se sont donnée. A n’en pas douter, ce travail portera ses fruits. Alors, on pourra reparler du temps des cerises et des jours heureux !
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