Nos gouvernants sont passés maîtres dans la pratique du camouflage et de la diversion. La stratégie n‘est pas nouvelle en soi. Par contre, elle est devenue une arme essentielle de dissimulation et de manipulation massive !
Quelle que soit leur couleur politique, ils cherchent et trouvent des solutions, même provisoires, aux difficultés rencontrées par le capital dans son évolution. Leurs mesures ne répondent plus aux intérêts collectifs mais à ceux d’une minorité de privilégiés et d’un modèle économique. Pour atteindre cet objectif, il était vital de l’émanciper de la colère populaire pour qu’efficacité et rentabilité soient au rendez-vous de la pérennité. Il leur fallait impérativement un moyen pour cacher les maux continuellement infligés à leurs semblables et au bien commun de l’Humanité, notre écosystème.
Les gouvernements ont de plus en plus de mal à cacher leur connivence avec la finance et les intérêts privés. Aussi, il leur fallait trouver un moyen qui leur permettrait de ne pas ou peu justifier leurs décisions.
La stratégie de la diversion est alors devenue un élément essentiel du contrôle social, en détournant l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. Pour que cela devienne possible, obtenir l’accord des médias était essentiel. Autant dire que le suspense ne dura guère. Comprenant que la survie de cette société de consommation était en jeu, la réponse de leurs dirigeants fut aussi rapide que favorable.
Dès lors, les hommes du président en exercice n’avaient plus qu’à parfaire leurs techniques de communication, perfectionner l’art du mensonge par omission, de la fausse information pour les rendre crédibles. Force est de reconnaître, qu’au fil du temps, ils se sont améliorés.
Téléréalité, feuilletons, faits divers, sang à la une, tout est programmé de telle façon que les français-e-s se focalisent sur des évènements secondaires au détriment de l’essentiel.
Le sport est ainsi devenu un des fers de lance de cette stratégie. Foot, rugby, tennis, certaines disciplines plus télévisuelles que d’autres ont envahi le petit écran, la presse et les antennes radio.
Nous assistons également à la prolifération d’émissions de téléréalité, de jeux plus ou moins intellectuels, d’émissions politiques où des experts s’expriment à l’unisson pour expliquer, conforter la décision du gouvernement. Ces temps d’images, de paroles, enferment un peu plus la masse du peuple dans un principe étriqué, celui de la pensée unique. Ces gens au pouvoir et les médias concoctent en permanence un cadre abâtardissant, favorisant l’inculture, la jalousie du prochain quand ce n’est pas l’intolérance, voire le rejet.
Le devoir d’information a cédé sa place à la désinformation. Quand on parle d’atteinte à la démocratie, c’est ailleurs qu’en France. S’il s’agit du droit du travail, c’est pour le dévoyer et vanter le labeur du dimanche et/ou de nuit. La réalité, ce sont les faibles salaires qui obligent les salariés de certaines enseignes à travailler quand leurs familles, elles, sont à la maison.
Durant ce temps de confiscation de leur capacité de réflexion, donc de réaction, les français-e-s oublient leurs soucis du quotidien, leurs difficultés à trouver un emploi, à boucler les fins de mois. Singulier comportement ! Et depuis les deux derniers mandats présidentiels, les savoir-faire se sont accrus, les méthodes rodées.
Pour preuve, les serviteurs du capital ont dû apprécier le fruit de leur travail en constatant le taux d’abstention en augmentation lors des élections. Le calcul politicien est évident, le refus de vote leur permet de préserver un système moribond, inhumain. Il est pourtant vital, pour la survie de notre démocratie, que chaque français-e soit en capacité de se forger un avis, de s’exprimer sur un projet politique. En clair, il faut développer la prise de conscience plutôt que de laisser stagner l’indifférence ou le rejet, mais ce n’est évidemment pas leur choix. L’abstention est combien préférable à une progression de France Insoumise ! Ces apôtres de la financiarisation à outrance de notre société ont tout intérêt à faire disparaître de nos têtes les principes de solidarité et de tolérance pour y introduire l’individualisme et l’exclusion.
Dans ce contexte d’exacerbation, les médias ont un impact considérable sur la conscientisation, l’éducation des masses. Ils devraient respecter une certaine éthique, diffuser une information objective et fidèle aux réalités, au vécu des gens. Ce devrait être un axe central pour une société qui se dit évoluée, sans quoi les dérives porteront atteintes aux racines mêmes de nos fondations républicaines et démocratiques.
Nous avons tous une responsabilité, individuelle et collective, ne serait-ce qu’au regard des générations futures. Les institutions, les politiques ou les médias ont un devoir à remplir. Chacun, à sa place, peut contribuer au développement d’autres richesses que celles du portefeuille.
La lutte se radicalise, s’intensifie. Le champ de bataille est celui des idées et il se déroule dans nos cerveaux. Car n’en doutons pas un seul instant, asservir l’éveil des consciences pour garder en vie le système de l’argent, c’est nuire au développement de l’humanité toute entière.
Date | Nom | Message |