Noël Mamère prêt à quitter le parti EELV s’il ne sort pas du gouvernement

lundi 23 septembre 2013.
 

Le député de Bègles est clair : si Europe Ecologie Les Verts ne décide pas de quitter le gouvernement, il quittera le parti

Noël Mamère réagit à l’intervention de François Hollande dans le journal de 20 heures de TF1 dimanche soir.

L’intervention de François Hollande, c’est un désaveu pour les écologistes ?

Notre ultimatum a fait pschitt et il n’y pas eu besoin d’attendre six jours pour savoir que pour le Président de la République l’écologie n’est pas une priorité. Il oppose d’une certaine manière l’écologie et l’intérêt public . Il a ouvert un piège qui est en train de se refermer sur nous qui fait passer les écologistes pour des adeptes de la taxe et de la fiscalité et des promoteurs de l’écologie punitive. Tout cela ça veut dire que la contribution climat énergie c’est fini. Il l’a reportée. Il n’a pas mis en œuvre ce sur ce quoi il s’était engagé : une grande réforme fiscale qui inclut la fiscalité écologique

Aujourd’hui, le président est condamné à pratiquer du rafistolage. Cela pose la question de la participation d’Europe Ecologie au gouvernement… Il faut plus que s’interroger sur notre participation à la majorité et au gouvernement puisque ce soir (NDLR dimanche soir) il nous a renvoyé dans nos 22 mètres. Si rien ne bouge et rien ne bougera, je ne voterai pas le budget.

Il vous faut donc quitter le gouvernement ?

Oui je le crois. On ne peut pas accepter les renoncements successifs auxquels on assiste : la taxation sur les poids lourds, c’est la victoire du lobby des transporteurs. On est en train d’assister à la victoire du lobby du nucléaire car je ne suis pas sûr que Fessenheim ferme. On a assisté à la victoire du lobby pétrolier avec l’éviction de madame Bricq sur la recherche en Guyane. Cela fait déjà beaucoup. Et là on renvoie la contribution climat énergie aux calendes grecques. Quel intérêt les écologistes ont-ils à rester dans un gouvernement qui passe son temps à les balancer sur le bord du chemin ?

Il y a les municipales en toile de fond…

Nous avons plus de risques à prendre devant les électeurs à rester dans un gouvernement qui nous maltraite que de reprendre notre autonomie et défendre nos idées. Quand on fait le calcul coût/bénéfice on est perdants. Cela n’empêche pas des accords locaux.

Il y a un risque de tension voire davantage dans votre mouvement ?

Je pense que le congrès ne se présentera pas comme le croyait l’appareil du parti. Ce qui vient de se passer est la preuve qu’on ne peut pas rester muet. Nous sommes en train de vivre notre automne politique, je crains que nous ne passions pas l’hiver. Si on décide de rester c’est suicidaire.

Si votre mouvement décide de rester au gouvernement, vous en serez toujours membre ?

Non, parce qu’on ne peut pas accepter d’être soumis en permanence. Politiquement c’est suicidaire. Si le parti dit "on continue", je ne resterai pas. On ne peut pas se compromettre quand il y a de telles divergences.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message