Un an après la défaite de Sarkozy, la situation est contradictoire

jeudi 10 octobre 2013.
 

Y a-t-il rupture entre Hollande et Sarkozy ? Qu’est-ce qui a changé ?

Résumé : Adoption du traité budgétaire européen, déréglementation du marché du travail (ANI), cadeaux multiples au patronat, aucune mesure contre les paradis fiscaux, si nombreux en http://lafederation.org/index.php?l... ;

HOLLANDE SAIT CE QU’IL VEUT

Nous avions écrit, il y a plus d’un an, que le vrai but d’Hollande était d’exploiter et d’amplifier la résignation ambiante. Malgré ses promesses, il a refusé de soutenir ceux de Florange pour ne pas risquer d’encourager les luttes… Il avait peu promis, il tient encore moins. Et il faudrait s’en contenter ? Son bras droit au Ministère des Finances, Moscovici, a rodé ses projets et ses réseaux en participant à la « réflexion innovante » des institutions du patronat.

La réforme des retraites est une étape de plus dans une politique qui consiste à alléger les « charges » des entreprises et à les transférer sur le plus grand nombre.

Nombre de militants du PS prennent conscience que les dirigeants de leur parti sont parfaitement à l’aise au sein de la bourgeoisie internationale et ils deviennent méfiants. Hollande a craint leurs réactions au sujet des retraites, au point de reporter les mesures trop voyantes.

La suite des manifestations du 10 septembre, moins limitées qu’on le craignait, reste incertaine. Mais le rejet des exigences du patronat, de la droite et du gouvernement reste vif. Nous ferons donc jusqu’au bout campagne, pour rejeter la contre-réforme puis, dans la foulée, contre la loi sur la santé et la Protection sociale (HPST).

Aucun progrès social ! Même pas dans les réformes de Taubira : absence de moyens pour changer la politique carcérale et suppression de l’aide aux pauvres pour agir en justice.

Dans le domaine écologique, aucune avancée notable non plus alors que le poids des lobbys nucléaires et pétroliers (gaz et huiles de schistes, gaz de houille) se fait sentir, au sein même du gouvernement. La nouvelle conférence environnementale largement médiatisée est l’occasion de le rappeler : deux ministres de l’environnement ont été contraintes à démissionner en moins d’un an. Pour combien de mesures écologiques à l’agenda gouvernemental ?

Le doigt sur la couture du pantalon devant Obama, méprisant les possibilités de révolution démocratique en Syrie, Hollande se fait l’allié le plus fidèle des USA. Cela ne l’empêche pas de perpétuer la Françafrique ! Disons-le clairement : Hollande est un faux « mou ». C’est bien lui qui laisse Valls rafler les Rroms et enchanter la droite !

Seule l’adoption du mariage pour tous et toutes est une mesure positive. N’oublions pas toutefois que des gouvernements de droite en Europe et certains États des USA ont adopté la même réforme.

Contre le risque d’une hégémonie du FN : une alternative

Un an après la défaite de Sarkozy, la situation est contradictoire.

D’une part, les méfaits des gouvernements précédents ont provoqué l’émiettement du salariat. Pire : l’absence de changement, depuis un an, a accru la désorientation et le désespoir. La droite réactionnaire et le Front national en profitent, comme dans de nombreux pays en Europe.

D’autre part, malgré les discours de simple gestion de « la crise », malgré les politiques soumises aux ordres du patronat et des institutions européennes, le mécontentement social est bien réel. Les potentialités sociales pourraient inverser la tendance et nul ne peut prédire la suite des événements.

Contre l’hégémonie que cherche à constituer le Front national, nous développons les combats pour l’égalité, les solidarités et l’émancipation, un nouveau vivre ensemble.

Malgré les limites du Front de gauche, l’enjeu est clair. Tout en développant résistances et réponses immédiates à la politique de ce gouvernement, nous devons offrir une alternative qui redonne un horizon commun. En faisant ce lien, nous pouvons contribuer à changer, ouvrir l’avenir, avec toutes les forces du mouvement social et avec le Front de gauche.

Notre participation aux luttes pour le droit à une retraite solidaire ou contre le budget d’austérité préparé pour 2014, notre soutien à la Marche pour l’Égalité des droits tracent cette perspective.

C’est également l’enjeu des municipales : des majorités, au service des populations, qui refusent l’austérité et la logique sociale libérale.

Pour imposer une autre politique, il nous faut rassembler les forces opposées à la politique du gouvernement, faire barrage à la droite et à l’extrême-droite, combattre l’abstention. Partout où c’est possible, en particulier dans les grandes villes, nous faisons tout pour que des listes se construisent, à l’initiative du Front de Gauche, au premier tour des élections municipales. Ces listes, ouvertes aux militants et aux forces qui se reconnaissent dans cette démarche, ont pour but de changer les rapports de force à gauche.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message