Rien ne va plus, tout fout le camp !

lundi 7 juillet 2014.
 

Les cellules de garde à vue de la République Française vont accueillir leur premier avocat général à la Cour de cassation, suivi, cela devient presque banal, par l’avocat du précédent président de cette République. Ils seront peut-être acquittés et non condamnés. Mais on se demande ce qui serait le plus meurtrier pour les institutions ! Qui croire, à qui se fier, quand les repères d’ordre les plus établis se mettent à vaciller ? La question ne se pose pas seulement en France.

Aux Etats-Unis, au moment même où la BNP écope d’une amende record pour avoir violé l’embargo décrété avec ce pays, le président Obama défend une alliance avec l’Iran pour sauver l’état irakien. Comment une population nourrie depuis des années à la « guerre contre le Mal » peut-elle s’y retrouver ?

Ne subsiste-il donc aucun positionnement immuable, aucun titre de gloire qui resterait inoxydable ? Ah si. Répéter le catéchisme économique néolibéral continue de valoir aux perroquets la complaisance médiatique immédiate et le renvoi d’ascenseur de l’oligarchie. Et pourtant, toutes les réformes courageusement défendues par des perroquets grassement nourris étalent désormais leur complet échec. A la scène désolée des autorités morales déchues s’ajoute donc le spectacle stupéfiant de dirigeants adeptes du slogan « on ne change pas une politique qui perd ». Au niveau européen, le marasme économique est total. L’Allemagne fait la fière en estimant que ses résultats témoignent de la validité de la maîtrise des dépenses publiques. Mais elle n’a connu que 0,63% de croissance ces cinq dernières années, ce qui partout ailleurs dans le monde serait considérée comme calamiteux ! Hélas, les autorités européennes s’accordent à ne rien changer.

Juncker, après avoir été près de dix-neuf ans premier ministre d’un paradis fiscal, le Luxembourg, sera le candidat à la présidence de la commission européenne avec le soutien des sociaux-démocrates. En échange ceux-ci récupèreront la présidence du Parlement qu’ils cèderont à la droite à mi-mandat. Le tout a été négocié au sein de la grande coalition allemande comme nous l’avions pronostiqué. Seul le premier ministre italien a, dit-on, demandé en conseil un infléchissement des politiques austéritaires. Mais il s’agissait de troquer des délais supplémentaires contre les réformes structurelles. Celles-là même que la droite peinait à imposer avant que n’éclate la « crise » et qui ont démontré leur complète inefficacité dans les pays soumis à la Troïka !

En France, les services de Bercy eux-mêmes estiment que l’irresponsable plan Valls de cadeaux aux entreprises sans contrepartie doublé de coupes sombres dans l’économie du pays va détruire des emplois et faire reculer l’activité. Et maintenant ? Ceux qui ont commandé ces chiffres s’apprêtent à voter les plans qu’ils condamnent ! Pour quel bénéfice politique ? Après la déroute des municipales et européennes, le pouvoir doit subir l’arrogance d’un grand patronat plus sûr de lui que jamais. Pour tout remerciement, Hollande a eu le droit à une séance d’humiliation par tribune de presse et le MEDEF, après avoir intimé l’ordre aux parlementaires de ne pas amender ses textes, menace de boycotter le prochain sommet social !

Si cette absurdité perdure c’est seulement que des hommes continuent d’y obéir. L’Assemblée se prépare ainsi à voter le plan Valls. Pourtant les députés PS majoritaires ont été élus contre une telle politique. Pire ils en savent l’inefficacité. Avec tout cela comment voulez-vous qu’on prenne les importants au sérieux ?


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