France... Europe... Marché de dupes à tous les niveaux ?

mardi 24 novembre 2015.
 

Juillet 2014 Après l’interview de Manuel Valls aux Échos, rien ne différencie plus ce gouvernement de celui de N. Sarkozy : cédant à l’ultimatum du Medef, il annonce le report du compte pénibilité ainsi que son souhait de voir remis en cause les seuils sociaux et le code du travail.

Avec la droite au pouvoir, les syndicats s’unissaient pour résister. Ce n’est plus le cas aujourd’hui et la CFDT se retrouve prise à son propre piège : le dialogue social, comme précédemment, consiste pour les syndicats de salariés à assister à un jeu de dupes où le patronat dicte ses conditions et où le gouvernement en place s’empresse de les appliquer. La soumission au libéralisme ne fait que s’accentuer de jour en jour, et ce alors que la pauvreté frappe de plus en plus nos concitoyens (14,3 % de la population en 2011, derniers chiffres de l’INSEE connus) pendant que les plus riches le sont toujours plus et que le chômage continue d’augmenter.

Pendant ce temps, le marché de dupes continue au niveau de l’Union Européenne : le PS va voter pour le libéral Jean-Claude Junker, défenseur des paradis fiscaux, en échange de l’élection de Martin Schulz à la présidence du Parlement et sous prétexte de peser pour une réorientation de la politique qu’il doit mener. Une preuve de plus du niveau de mensonges auxquels est prête la social-démocratie : qui peut croire réellement que Junker va changer de politique économique ?

Le débat sur le collectif budgétaire, qui vise à mettre en œuvre le pacte de responsabilité, montre d’ailleurs que le gouvernement français est le premier à continuer à foncer dans le mur : plus d’austérité donc plus de pauvreté et au final la poursuite de la hausse de la dette.

Les menaces contre les députés PS de plus en plus récalcitrants à suivre le gouvernement dans sa politique antisociale ont eu raison des plus déterminés . Au final, seul Christophe Léonard député des Ardennes, aura osé s’abstenir et Pascal Cherki, député de Paris, n’aura pas pris part au vote. Lors du débat sur le budget rectificatif de la Sécurité sociale, des députés PS se sont prononcés en séance contre l’article de gel de plusieurs prestations sociales (pensions de retraite supérieures à 1 200 euros, allocation logement).

Le vote global sur ce budget aura lieu mardi. Il serait incompréhensible que les députés du PS qui expriment haut et fort leurs désaccords dans les médias, cèdent une nouvelle fois aux menaces de rétorsion à leur égard. Ils doivent comprendre qu’un nouveau recul les rendra ridicules et inaudibles, même si ce n’est pas cela qui empêchera tous ceux qui refusent les politiques de ce gouvernement de continuer à se battre.

Et pour continuer à ne rien lâcher, bon repos à toutes et tous car il nous faut reconstituer notre force de militantisme.

Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche


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