Bolivie : Evo Moralès réélu président avec 61% des voix dès le 1er tour

vendredi 17 octobre 2014.
 

A) Bolivie : Le Parti de Gauche salue la victoire d’Evo Morales

Le Parti de Gauche adresse à Evo Morales, ainsi qu’au MAS, ses chaleureuses félicitations suite à la victoire électorale remportée ce dimanche 12 octobre.

Le bon déroulement des opérations de vote ainsi que la triomphale réélection de Evo Morales à la présidence de la république montrent la vivacité de la démocratie bolivienne, et la maturité politique du peuple bolivien.

Le processus à l’œuvre en Bolivie est pour nous une source d’inspiration. Le président Evo Morales a donné la parole à des millions de boliviens qui ne l’ont jamais eu, et promu l’inclusion sociale dans un projet national fondé sur la souveraineté du peuple. La réappropriation des ressources pour une politique du progrès social dans le respect de l’environnement au bénéfice de toute la population et non de quelques privilégiés, montre ce que peut faire un gouvernement pour qui le courage politique est d’améliorer les conditions de vie de son peuple et non de se soumettre aux marchés financiers. Bien des gouvernements, à commencer par le gouvernement français, ferait bien d’en prendre des leçons.

Cette victoire est un nouveau coup porté à l’oligarchie et à la droite latino-américaine qui tente par tous les moyens de revenir en force sur ces acquis, en Bolivie comme dans tous les pays progressistes de la région.

Ce sont pour nous autant de raisons de nous réjouir de cette victoire, et d’adresser une fois de plus nos félicitations à Evo Morales, président de la République de Bolivie.

Martine Billard, secrétaire nationale à l’international et au réseau écosocialiste Arthur Morenas et Christian Rodriguez co-secrétaires de la Commission Amérique Latine

B) Le président de gauche a été réélu (Daniel Schneidermann)

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C’est dès le premier tour, que le président de gauche a été réélu, avec 61% des voix. Le candidat de l’opposition de droite n’en a recueilli que quelque 21%, lors d’élections qui se sont déroulées dans une parfaite régularité (il est vrai que le vote est obligatoire dans le pays). Comment expliquer cet exploit ?

Par la croissance du pays, 5,2%, la plus élevée du continent, et dont les effets se font sentir dans la population : le gaz arrive progressivement dans les logements des plus pauvres, des routes, des hôpitaux, des stades, des usines, ne cessent de sortir de terre. Contrairement à ce que prédisaient certains, la nationalisation de l’énergie par rachat d’actions aux industriels, voici deux ans, n’a pas conduit le pays au bord du gouffre, au contraire. Le président a pu aussi compter sur le soutien des classes moyennes, qui se sont massivement portées sur son nom. Et même le patronat lui est reconnaissant de la stabilité du pays.

Une telle nouvelle, un matin, devrait logiquement occuper une bonne partie des journaux d’information. Haletants, les présentateurs devraient interroger leurs envoyés spéciaux : expliquez-nous ! Un président de gauche réélu ? En tenant ses promesses, et au-delà ? Des nationalisations bénéfiques pour tout le monde ? Quelles sont les recettes ? Quelques unes d’entre elles seraient-elles, par miracle, transposables ? Mais non. Dans le meilleur des cas, la réélection d’Evo Morales en Bolivie est traitée en brève dans les journaux du matin. Le plus souvent, elle passe à l’as.

Du côté de la presse libérale, ce silence se comprend. Voici deux ans, Le Figaro soulignait le risque des nationalisations : l’effondrement de la production pétrolière. Celle-ci ne s’étant apparemment pas produite, Le Figaro reconnait, sportivement quoique brièvement, le succès de la politique Morales. Quant au Monde, sa correspondante à Lima, même si elle a constaté la prospérité économique bolivienne, l’attribue à...la croissance chinoise, qui a dopé ses exportations de minerais et d’hydrocarbures. L’explication par les nationalisations est simplement suggérée en seconde place, au conditionnel, et prudemment placée dans la bouche de Morales lui-même.

A gauche aussi, il n’est pas impossible que le cas Morales dérange : pensez, un président de gauche qui a légalisé le travail des enfants à partir de dix ans, et apparemment à la demande des enfants eux-mêmes : qu’en penser ? Voilà qui bouscule toutes les catégories. Les débats se poursuivent jusque dans nos forums. Même Mélenchon, pourtant doté d’antennes surpuissantes en Amérique latine, semble l’avoir perdu de vue sur son blog. Le miracle bolivien n’aura pas de savants docteurs.


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