Ligne à Grande Vitesse « Toulouse-Bordeaux », pour nous c’est non !

lundi 8 décembre 2014.
 

L’enquête publique concernant la LGV Bordeaux-Toulouse est en cours. Le Parti de Gauche dénonce les incohérences dans lesquelles avance ce projet.

Si un raccordement rapide par le train est nécessaire pour notre région afin de réduire le recours au transport aérien, celui-ci ne peut se faire dans des conditions qui mettent en péril les principes du service public, de la planification écologique et de l’égalité entre les citoyens.

Nous condamnons l’absence de transparence concernant le mode de financement proposé par le gouvernement. Cette question fondamentale est anormalement absente de l’enquête publique. Nos élu-e-s se sont opposés au protocole de financement en Partenariat Public Privé (PPP) du tronçon Tours-Bordeaux, considérant que les fonds publics doivent aller au service public et non au bénéfice d’un groupe financier privé. Malgré des demandes réitérées, aucune clarification n’est intervenue à ce jour concernant le mode de financement du tronçon Toulouse-Bordeaux.

L’opacité est totale concernant la participation des collectivités territoriales pour un projet qui avoisine les 10 milliards d’euros. Le gouvernement prévoyait de mobiliser l’Agence de Financement des Infrastructures de Transport. L’abandon de l’écotaxe qui devait financer cette agence, rend probable un appel plus important encore aux collectivités. Celles-ci participent déjà au-delà de leurs compétences au développement ferroviaire. Ainsi, le Conseil régional Midi-Pyrénées finance la modernisation des voies TER alors qu’il s’agit de la responsabilité de Réseau Ferré de France. Mais la ponction opérée par le gouvernement sur les budgets locaux par l’austérité et la baisse des dotations (157 millions de moins pour le Conseil Régional de Midi-Pyrénées d’ici 2017) rend illusoire un apport nouveau des collectivités, sauf à réduire fortement leurs autres missions de service public.

Une nouvelle voie ne peut avoir de sens du point de vue de l’intérêt général qu’à la condition qu’elle permette une extension du service ferroviaire global, y compris du fret, dans une logique de maillage des territoires et d’égalité. Elle devient contreproductive si la recherche de sa rentabilité implique une diminution de l’offre globale de transport. Sous prétexte de réforme territoriale, le gouvernement compte se désengager à terme de 75% des lignes « d’intérêt national » en transférant les compétences aux régions dont les budgets sont déjà contraints. La fermeture de la ligne Luchon-Montréjeau ou les annonces récentes de la SNCF qui travaille à un terminus de la ligne historique Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT) à Brive, confirment le risque que la LGV s’accompagne d’un abandon des lignes de proximité.

Par ailleurs, en inscrivant dans le projet de loi « Libérer l’activité » la libéralisation totale du transport en autocar pour « multiplier les autocars entre les villes françaises, moins chers que les trains », le ministre Macron signe la fin de l’égalité entre les citoyens, qui ne peut être garantie en l’absence d’un maillage ferroviaire dense.

Plutôt que la LGV à 10 milliards d’euros pour quelques-uns et l’autocar pour les autres, le Parti de Gauche fait le choix du train pour tous. Il se prononce ainsi contre le projet de LGV porté par le gouvernement dans le cadre de l’enquête publique.

Il appelle tous les acteurs concernés à défendre des solutions alternatives comme l’aménagement et la modernisation de la ligne actuelle POLT qui permet de relier directement Toulouse à Paris, tout en desservant les gares intermédiaires.

Il refuse la logique sous-jacente à ce projet de l’aménagement du territoire en grands pôles métropolitains en concurrence économique, laissant à l’abandon des territoires ruraux et des villes moyennes délaissés des politiques publiques. Il promeut au contraire les principes de solidarité et de complémentarité entre les territoires.

Il appelle tous les acteurs concernés à défendre le principe d’un grand plan national des transports et déplacements qui mette au premier plan l’intérêt général et l’impératif écologique. Avec :

• La réunification du système public ferroviaire et la désobéissance aux directives européennes d’ouverture à la concurrence du transport voyageur.

• Le refus du démantèlement du maillage ferroviaire et l’engagement d’investissements massifs pour la rénovation des voies sous maitrise publique.

• Une politique volontariste de développement du transport public de marchandise par rail pour en finir avec la politique du tout-camion.

• Des mesures pour favoriser la relocalisation de l’activité économique et refuser la spécialisation des territoires qui génère transports subis, stress et pollution.

• Le refus de la réforme territoriale du gouvernement qui réduit la souveraineté populaire et concentre les pouvoirs au niveau métropolitain.

• L’appel au Peuple pour une assemblée constituante qui établira les règles d’une 6ème République permettant aux citoyens de décider de l’organisation territoriale du pays.


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