Corse : saccage d’un lieu de prière musulman et tentatives d’autodafé commises sur des écrits religieux

lundi 4 janvier 2016.
 

A) Non au racisme anti-musulman PG)

Le Parti de Gauche condamne avec la plus extrême vigueur les événements qui viennent de se passer en Corse.

Sous prétexte de réagir à l’agression inadmissible subie par des pompiers et des policiers, des manifestants ont saccagé un lieu de culte musulman.

Nous demandons que tout soit mis en oeuvre pour que les auteurs de ces actes racistes soient rapidement arrêtés et jugés. Puisque le gouvernement est si prompt à utiliser l’état d’urgence pour empêcher des militants écologistes de manifester il ne devrait pas avoir de mal à mettre hors d’état de nuire ces racistes.

Ces actes viennent alourdir le climat identitaire qui se développe dans le pays plus particulièrement à l’encontre de nos concitoyens musulmans ou supposés tels. C’est à ce fléau que devrait s’attaquer le chef de l’Etat au lieu d’entretenir la division et la discrimination dans le pays par des mesures symboliques visant à trier les citoyens français selon leur origine.

Eric Coquerel Co-coordinateur politique du Parti de Gauche

B) Communiqué Ligue des droits de l’Homme section de Corse

La Ligue des droits de l’Homme condamne les violences dont ont été victimes des pompiers dans le cadre d’un guet-apens.

Suite à cet évènement, des dizaines d’individus détournant un rassemblement légitime de soutien aux pompiers, se sont lancés dans une expédition punitive.

La LDH condamne avec la plus grande fermeté les actes racistes commis par ces personnes qui ont terrorisé la population d’un quartier puis s’en sont pris à un lieu de culte musulman, notamment en voulant détruire des livres de prières, ainsi qu’à un commerce.

Elle exprime sa solidarité envers les victimes de ces différentes violences. Dans un cas comme dans l’autre, il revient à la justice d’établir la responsabilité de ceux qui ont commis ces actes.

La LDH veut également dire son inquiétude devant la répétition d’agitations à caractère raciste et xénophobe. Elle en appelle à la vigilance des forces démocratiques.

C) Des actes de nature raciste et fascisante perpétrés à l’initiative de l’extrême droite

Suite à l’agression dont ont été victimes des pompiers du centre de secours d’Aiacciu, un rassemblement de soutien s’est déroulé devant les grilles de la préfecture de région. L’émotion légitime d’une partie des manifestants et les nombreux communiqués de soutien ont été récupéré par des groupes d’extrême droite parfaitement identifiés. Les images diffusées par les médias et le contenu de messages qui ont circulé sur les réseaux sociaux constituent les preuves formelles de la présence de ces derniers.

Au prétexte du soutien nécessaire apporté aux sapeurs pompiers il s’est agi dans les propos et dans les faits de désigner l’ensemble des populations d’origine arabe et musulmane comme des coupables. Le saccage d’un lieu de prière et les tentatives d’autodafé commises sur des écrits religieux s’inscrivent dans cette stratégie.

Ces actes de nature raciste et fascisante n’ont rien de spontané, pas plus que le quadrillage du quartier des Jardins de l’Empereur, par des individus prédisposés au lynchage des auteurs supposés de l’agression perpétrée à l’encontre des pompiers. Cette expédition punitive a pris rapidement les accents de pogrom. A la gravité des actes et des propos proférés s’ajoute un habillage idéologique qui vise à présenter les choses au prétexte de la défense de l’identité corse et plus largement du peuple corse.

Nous condamnons très fermement ces actes et nous nous félicitons des positions prises notamment par le maire de la commune d’Aiacciu et le président de l’exécutif de l’Assemblée de Corse. Nous dénions toute légitimité ou droit à des individus et des organisations objectivement de nature fascisante à agir et s’exprimer au nom du peuple Corse et ce en toutes circonstances.

Il n’est pas encore trop tard pour opposer à la haine, à la xénophobie et au fascisme, un front large et pluraliste. Mais il ne suffira pas de limiter les indispensables mobilisations à des protestations conjoncturelles. En effet depuis des années le terrain de l’antiracisme et de l’anti-fascisme a été déserté par la quasi totalité des partis et syndicats. Nous alertons de nouveau l’ensemble du mouvement national sur le noyautage exercé par des nervis d’extrême droite dont certains occupent des responsabilités, que ce soit au plan associatif et tout aussi grave au niveau syndical. L’extrême droite polymorphe est parvenue à contaminer les discours politiques en faisant en sorte que ses thématiques, l’immigration, l’insécurité et de prétendus communautarismes, prennent une place centrale dans les débats.

Nous avons déjà eu l’occasion d’évoquer les mesures économiques, culturelles et sociales qui restent à prendre afin d’éradiquer le terreau sur lequel prolifère la vermine fasciste.

Reste que la question du « vivre ensemble » et donc d’une citoyenneté corse du 21ème siècle doit être impérativement traitée et ce sur la base de la défense sans concession, de tous les droits de l’homme.

Nous témoignons de notre solidarité toutes les victimes de la xénophobie et du racisme, en rappelant l’apport indispensable des personnes issues de l’immigration au fonctionnement de l’économie de notre pays.

A Manca, fédération corse du Nouveau Parti anticapitaliste


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