2016 proclamée année des légumineuses par l’ONU

lundi 15 février 2016.
 

A) Pleins feux sur les légumineuses (presse belge)

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L’année 2016 met les légumineuses sur le devant de la scène alimentaire. Ces petites graines aux saveurs et couleurs variées ont impact non négligeable sur la santé, sur la survie de nombreuses personnes et même sur les changements climatiques.

Les Nations unies ont décidé, lors de leur 68e Assemblée générale, de consacrer l’année 2016 aux légumineuses, également appelées légumes secs. Bourrées de protéines, de fibres et de minéraux, elles font le bonheur des végétariens. Et comme leur culture enrichit les sols, c’est tout naturellement que l’ONU souhaite mettre à l’honneur ces graines comestibles que l’on trouve dans les gousses de certaines plantes. Elles prennent la forme de fèves, de soja, de haricots blancs, rouges, de flageolets, de mogettes (haricots blancs), de lentilles ou encore de pois (chiches). Les légumineuses sont cultivées depuis plus de 10.000 ans partout dans le monde.

Bonnes pour le corps, bonnes pour le sol

Les légumineuses sont particulièrement importantes au sein de la chaîne alimentaire. Au niveau mondial, plus de 800 millions de personnes souffrent de la faim, qu’elle soit chronique ou sévère. Les problèmes de poids dus à la malbouffe représentent également un réel fléau. Par conséquent, intégrer les légumineuses dans son alimentation n’engendrerait que des bénéfices sur notre santé.

Avec une faible empreinte écologique, les légumineuses sont par ailleurs d’excellents engrais naturels qui fixent l’azote et enrichissent les sols pour les autres cultures : plus besoin d’ajouter des engrais artificiels azotés. Pour se développer, elles ne requièrent que la moitié de l’énergie apportée aux autres cultures. Nécessitant également moins d’eau pour leur croissance, elles peuvent se cultiver dans des zones plus arides.

Bonnes aussi dans un régime

Les légumineuses sont aussi recommandées aux personnes qui souhaitent perdre du poids. Une tasse de légumineuses cuites contient plus de la moitié de l’apport quotidien en fibres. Leur faible teneur en graisses et leur teneur importante en fibres jouent un rôle non négligeable dans la prévention et le contrôle de maladies telles que le diabète, l’anémie et les maladies cardiovasculaires. Elles « devraient être consommées dans le cadre d’un régime alimentaire équilibré, propre à lutter contre l’obésité, mais aussi à traiter et à prévenir les maladies chroniques telles que le diabète, les pathologies cardiovasculaires et le cancer », conclut l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Auteur : Catherine Decock

B) Pleins feux sur les légumineuses (presse canadienne)

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À la recherche de substituts à la viande, de plus en plus de Canadiens se tournent vers cette source extraordinaire de protéines végétales

Plusieurs ignorent que l’Assemblée générale des Nations unies a proclamé l’année 2016 « Année internationale des légumineuses ». Les lentilles, les haricots et les pois chiches, entre autres, font partie de cette catégorie de plantes. C’est vraiment en saisissant bien la valeur économique de ces végétaux que l’on s’aperçoit que la proclamation des Nations unies a du mérite, surtout pour le Canada.

L’organisme vise bien sûr à sensibiliser la planète sur les vertus de cette espèce végétale durant une époque faste en nouvelles reliées à la sécurité alimentaire, sans oublier que les légumineuses constituent une source extraordinaire de protéines végétales pour l’alimentation animale ou humaine.

Au point de vue environnemental, l’argumentaire favorisant l’exploitation de ces plantes est impressionnant. Celles-ci ne requièrent pas l’utilisation des engrais azotés, ce qui signifie moins d’engrais néfastes pour l’environnement.

Pour les agriculteurs avertis et soucieux de la rentabilité financière de leur entreprise, le coût des intrants est souvent inférieur à la culture de plusieurs autres céréales, incluant le maïs, le canola ou le blé, pour n’en citer que quelques-uns. Mais surtout, ces végétaux nécessitent très peu d’eau et peuvent pousser dans des conditions arides, tout en gérant bien les effets parfois imprévisibles des changements climatiques. Les légumineuses représentent forcément une source d’espoir pour plusieurs régions du globe dont les conditions agraires sont très difficiles à gérer.

LE CANADA BIEN PLACÉ

Les avantages et le potentiel qu’offrent les légumineuses à l’agriculture canadienne ne sont pas passés inaperçus ces dernières années. Le Canada exporte maintenant pour plus de 3 milliards US $ de légumineuses dans 137 pays et est devenu un acteur extrêmement important sur l’échiquier agricole mondial. L’ensemble des exportations est destiné aux marchés importants comme l’Inde, la Chine et la Turquie. Les exportations canadiennes de légumineuses représentent maintenant 35 % des exportations mondiales et, par le fait même, sont devenues la cinquième récolte en importance au pays. On estime que l’agriculture canadienne consacrera quatre millions d’hectares à cette production cette année.

Pendant que la Saskatchewan produit plus de 75 % des légumineuses au pays, le Québec demeure un participant timide en ne produisant que 0,2 % de la production canadienne. L’ascension spectaculaire au pays en matière de culture de légumineuses n’est pas le fruit du hasard. Quelques entreprises de manutention de grains qui connaissent bien le marché mondial des légumineuses ouvrent plus que jamais la porte à nos agriculteurs.

Un nombre grandissant de ceux-ci troquent leurs cultures traditionnelles contre celle des légumineuses, principalement en raison du fait qu’ils ont maintenant accès à un marché très lucratif.

Évidemment, le Canada affronte une concurrence très féroce dans ce domaine. L’Inde, l’Australie et les États-Unis produisent des quantités impressionnantes de légumineuses. Se tailler une place parmi ces grands n’a pas été facile pour le Canada. Et puisque les légumineuses sont produites dans plus d’une centaine de pays à travers le monde, le Canada devra continuer à investir à l’étranger afin de développer un réseau de distribution plus efficace pour cette denrée.

Par contre, pour les consommateurs canadiens, les légumineuses demeurent d’éternels négligés. Un récent sondage démontre qu’elles sont mal comprises par une majorité de Canadiens. En effet, à peine 25 % de notre production est destinée à la consommation locale. Souvent associées à un régime végétarien, les légumineuses gagnent peu à peu en popularité chez les consommateurs qui consacrent toujours une bonne partie de leur alimentation à la protéine animale. Le bon steak sur le barbecue est certes difficile à remplacer, mais, depuis 12 mois, plus de 37 % des Canadiens sont maintenant à la recherche d’alternatives de sources de protéines, en raison de l’explosion des prix au comptoir des viandes. De toute évidence, les protéines végétales, et spécialement, les légumineuses, peuvent bien servir à cette fin.

Puisque la viande bovine est de moins en moins abordable et que certaines cuisines étrangères riches en légumineuses gagnent en popularité chez nous, des consommateurs se vouent à la substitution. Par exemple, certains décident de remplacer une partie de la portion de bœuf d’une recette avec des lentilles ou des pois chiches, tout simplement. C’est une tendance que l’on remarque de plus en plus dans les cuisines canadiennes et québécoises.

Puisque nous risquons d’en entendre parler souvent, l’année 2016 permettra peut-être à quelques consommateurs de découvrir les légumineuses. En attendant, certains agriculteurs canadiens profiteront davantage de la tribune offerte aux légumineuses pour nourrir un monde qui boude de plus en plus la protéine animale.

Sylvain Charlebois Professeur, Food Institute de l’Université de Guelph


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