Algérie : Grève nationale des 17 et 18 octobre 2016 largement suivie

lundi 24 octobre 2016.
 

- A) Grève largement suivie (Alger, Oran, Béjaïa, M’SILA, Mostaganem...)
- B) "La réforme des retraites " prévue par le gouvernement algérien n’est pas acceptée par les syndicats de ce pays.

B) LA GRÈVE LARGEMENT SUIVIE DANS PLUSIEURS SECTEURS

Source : http://www.lesoirdalgerie.com/artic...

La grève générale de deux jours à laquelle ont appelé seize syndicats autonomes de différents secteurs pour protester contre la suppression de la retraite anticipée et sans condition d’âge est largement suivie selon les estimations de ses initiateurs. La protestation prendra fin aujourd’hui pour reprendre les 24 et 25 octobre prochains.

Alger

(Le Soir) - Avec 72% du taux de suivi, le secteur de la santé est le secteur le plus touché par le mouvement de grève initié par le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) et le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP). Les médecins spécialistes n’ont pas pris part à ce mouvement.Par ailleurs, en deuxième position par rapport au taux de suivi, les vétérinaires ont largement répondu à l’appel avec un taux de suivi de 70%.

Le secteur de l’éducation était paralysé à 68,76%. Le mot d’ordre de grève a été suivi aussi par 60% au niveau des APC et à 35% au niveau de l’administration des établissements de l’enseignement supérieur. Le taux de suivi dans la formation professionnelle était de 48%. Ce sont là les taux avancés hier par la cellule de suivi de la grève au siège de l’Unpef (Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation). « C’est une mobilisation historique dans l’histoire de l’Algérie où c’est pour la première fois que différents secteurs de travail se mobilisent ensemble pour crier leur ras-le-bol du fait accompli imposé par le gouvernement qui ignore les revendications légitimes des travailleurs », dénoncent les syndicats grévistes qui réitèrent leur revendications liées à la suppression de la retraite anticipée et sans condition d’âge, la préservation du pouvoir d’achat des travailleurs notamment ceux touchant des salaires bas et la participation des syndicats autonomes dans la préparation du nouveau code du travail. Par ailleurs, les services de sécurité ont été appelés en renfort hier dans plusieurs endroits dans la capitale en raison de l’appel à la grève.

Seize syndicats autonomes de différents secteurs, regroupés au sein d’une Intersyndicale.

Aucun rassemblement de protestation n’a été prévu, cependant, pour accompagner le mouvement de grève. Seuls les paramédicaux affiliés au syndicat algérien des paramédicaux (SAP) ont observé hier matin un piquet de grève au sein des établissements hospitaliers. Les élèves, eux, ont rebroussé chemin aux premières heures de la matinée, dans la plupart des établissements des trois cycles confondus. C’est le cas dans les établissements de la place du 1er-Mai, à Bab-Ezzouar ou encore à la place des Martyrs où la grève a été largement suivie. La protestation prendra fin aujourd’hui pour reprendre les 24 et 25 octobre prochain. L’Intersyndicale se réunira ensuite pour décider de la suite à donner au mouvement. Leur mobilisation fera-t- elle reculer le gouvernement sur sa décision de la suppression de la retraite anticipée et sans condition d’âge ? Jusque-là, le gouvernement est inflexible. cette décision, justifie-t-il, c’est pour maintenir l’équilibre de la Caisse nationale de retraite.

S. A.

ORAN

Grande mobilisation dans le secteur de l’éducation

À l’instar de plusieurs autres syndicats, qui adhèrent à la grève des 17 et 18 octobre, suivie de deux autres jours, les 24 et 25 du même mois, hier selon M. Bachir Hakem, représentant du CLA, le mot d’ordre a été suivi à près de 85% au niveau des lycées d’Oran.

« D’ailleurs, il y a eu même des adhérents de syndicats non concernés par la grève qui ont pris part à ce mouvement, tels que l’UGTA et les corps communs », dit-il. Pour notre interlocuteur, cette mobilisation a notamment été boostée par les menaces de la ministre de l’Education. De son côté, le Cnapest dira que le débrayage a été suivi par une forte mobilisation autour des trois revendications majeures : maintien de la retraite proportionnelle anticipée, consultation des syndicats autonomes aux débats concernant le secteur de l’éducation et amélioration du pouvoir d’achat. Concernant le suivi de la grève au niveau du secteur de la santé, la mobilisation était beaucoup moins importante. La raison selon un syndicaliste dont le syndicat n’a pas pris part à la grève, « serait due au fait que le mouvement de grève devrait passer par la base, à travers une assemblée générale avec une mobilisation des travailleurs pour décider de la grève. Mais cette décision de grève est venue de la centrale », dit-il. Le peu de représentativité des syndicats autonomes dans le secteur de la santé serait également la cause de ce peu d’engouement. A. B.

BÉJAÏA

La consigne massivement suivie dans l’éducation, la formation, la santé et l’administration publique

Le mot d’ordre de grève nationale de deux jours lancé par l’Intersyndicale a été globalement suivi, hier, notamment dans les secteurs de l’éducation, de la formation, de la santé et de l’administration publique de la wilaya de Béjaïa. Pour cette première journée de grève, l’écrasante majorité des lycées et les établissements du moyen et du primaire n’ont pas ouvert leurs portes. Le taux de suivi de la consigne de grève avoisine au milieu de la journée les 85%, a fait savoir Slimane Zenati coordinateur du Cnapeste de la wilaya de Béjaïa. Dans le secteur de la santé de nombreux établissements publics de santé de proximité (EPSP) et certains EPH de Béjaïa ont répondu favorablement à l’appel de l’Intersyndicale qui regroupe l’éducation, la formation professionnelle, la santé, l’administration. Un écho très favorable est aussi signalé dans le secteur de l’administration publique. Des travailleurs du secteur économique représentés dans l’Intersyndicale n’ont pas également travaillé ce lundi pour revendiquer le maintien de la retraite sans condition d’âge. A travers cette action de grève décidée pour les 17 et 18 octobre renouvelable les 24 et 25 du mois en cours, l’Intersyndicale entend exiger l’association des syndicats dans l’élaboration du nouveau code du travail et une protection du pouvoir d’achat, a indiqué au Soir d’Algérie, Slimane Zenati. A. Kersani

M’SILA

Plus de 80% d’enseignants ont débrayé et 100% dans le secteur de la santé

Pour ce premier jour de grève, la wilaya de M’sila a connu une participation de 80% selon l’Unpef et 90% selon le syndicat des lycéens, qui commence à militer ces derniers temps dans 15 CEM et 4 écoles primaires de la wilaya. Le Cnapeste compte 1 700 PES répartis à travers 60 lycées. Par ailleurs, la Direction de l’éducation de la wilaya de M’sila enregistre un effectif de 2 500 PES exerçant dans 68 lycées. Cependant, le Syndicat algérien des paramédicaux a su mobiliser ses adhérents et répondre au mot d’ordre à 100% selon le représentant de son bureau de wilaya.

A. Laïdi

BOUIRA

La grève massivement suivie dans le secondaire et le moyen

Comme cela a été toujours le cas dans la wilaya de Bouira, la grève de deux jours à laquelle ont appelé plusieurs syndicats de l’éducation mais également des autres secteurs de la Fonction publique, a été largement suivie avec d’abord, une paralysie totale dans le secondaire ; puis à un degré moindre mais d’une manière assez marquée dans le moyen, et enfin, d’une manière trop timide dans le primaire.

En effet, et si l’on se fie aux chiffres donnés hier par le coordinateur du Cnapeste de Bouira qui a appelé l’Intersyndicale, l’on comprend aisément la tendance, avec 80% du taux de suivi de la grève dans le secondaire, soit une paralysie totale dans 50 lycées sur les 55 existants, puis dans le moyen avec un taux dépassant les 60% et enfin, 20% pour le primaire. Un chiffre qui reflète l’implantation du Cnapeste dans le premier palier de l’éducation dont les instituteurs trop éloignés les uns les autres et surtout l’existence d’un grand nombre d’écoles primaires soit plus de 500, fait que toute entente relève pratiquement de l’impossible. Rappelons que la Direction de l’éducation de Bouira a donné le chiffre global de 43% de suivi de la grève alors que pour le Cnapeste, le taux global de suivi de la grève est de plus de 60%. Concernant les autres secteurs, et d’après les échos qui nous sont parvenus, seuls les travailleurs des APC de la région Est de la wilaya de Bouira ont répondu à l’appel de la grève alors que dans les autres régions, les APC et les services d’état civil, ont fonctionné normalement.

Y. Y.

Tipasa suit le mouvement

Selon les données préliminaires, obtenues auprès des syndicats de l’éducation et de quelques associations des parents d’élèves, la quasi-totalité des lycées et des collèges de la wilaya ont observé la grève prévue pour les journées du 17 et du 18 octobre 2016. M. Djehlat, le responsable du syndicat du Snapeste, a été catégorique, tous les établissements du secondaire ont observé la grève de ce lundi 17 octobre, et qui se poursuivra le 18 et les 24 et 25 octobre 2016. Selon notre interlocuteur, le mot d’ordre de grève a été observé dans plusieurs administrations et organismes à l’instar de la formation professionnelle, la santé, l’Université, par plusieurs syndicats à l’image du Cnapest, du SNTE et du Snapeste. Interpellé sur la nature de leurs revendications, ce responsable syndical nous précise qu’il a été demandé le maintien de la retraite proportionnelle ; l’octroi d’une prime, compensant le pouvoir d’achat et surtout la participation des syndicats autonomes et privés à l’élaboration du code du travail, qui se réalise aujourd’hui en vase clos, en associant l’UGTA, le patronat et le gouvernement. Quant à M. Dekhli, du syndicat de wilaya de l’Association des parents d’élèves, il se désole et ne fait que constater « les retards enregistrés dans la scolarité de nos enfants ; nous allons faire paraître, incessamment, un appel à la reprise des cours de la part des enseignants, sachant que tout retard se répercute sur la scolarité de nos enfants ».

Houari Larbi

MOSTAGANEM

63,57% de suivi dans l’Éducation

Les enseignants dans les 3 paliers scolaires relevant des syndicats autonomes de l’éducation dans la wilaya de Mostaganem ont observé un mouvement de grève les 17 et 18 octobre.

Cette grève sera suivie par une autre les 24 et 25 octobre a indiqué la secrétaire générale de wilaya de la SNTE, Mme Belarbi Melouka, précisant en cette circonstance que l’arrêt de débrayage dépendra de la disponibilité de la tutelle à satisfaire les revendications des enseignants. La grève est généralisée dans les 3 paliers scolaires et est largement suivie notamment dans les lycées. C’est le constat établi lors de notre petite virée dans quelques établissements de la ville, citons le lycée du 5- Juillet, le CEM et une école primaire. Dans le quartier de Chemouma et dans d’autres établissements surtout les écoles primaires, la grève est inexistante. D’après les statistiques des syndicats autonomes, le taux de participation au débrayage tourne autour de 63,57% ce lundi au milieu de la journée. Une chose est sûre, c’est que les partenaires sociaux autonomes de l’éducation ne sont pas prêts à lâcher prise. Ceci étant, la Direction de l’éducation a rendu des chiffres du taux de participation de la grève au premier jour de ce débrayage, le personnel administratif 0,90%, le primaire 20%, le moyen 40% et le secondaire à 20% et selon toute vraisemblance, la D/E attend la fin du deuxième jour de la grève (aujourd’hui) pour communiquer les chiffres officiels.

A. B.

A) Algérie : Grève nationale les 17 et 18 octobre 2016

Les syndicats haussent le ton

Source : El Watan (Algérie. (Quotidien francophone) du 25.09.16

par Fatima Aït Khaldoun-Arab

http://www.elwatan.com/actualite/le...

"Des syndicats autonomes passent de la menace à l’action.

Pour protester contre la suppression des clauses du code du travail permettant le départ à la retraite anticipée, 12 syndicats de divers secteurs ont décidé d’une grève de deux jours renouvelable à partir du 17 octobre prochain.

Plusieurs secteurs d’activité, de la Fonction publique et économiques seront ainsi paralysés les 17 et 18 octobre, ont annoncé les représentants des syndicats concernés, réunis hier à Alger. La grève sera renouvelée les 24 et 25 du même mois, si un retrait définitif de l’amendement du code du travail n’est pas opéré par le gouvernement.

L’avant-projet de loi rétablissant l’âge minimal de départ à la retraite à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes a été élaboré à l’issue de la dernière tripartite, au début de l’été. Le texte, qui a motivé la montée au créneau de plusieurs syndicats, prévoit une mesure d’apaisement. Des exceptions de départ anticipé pour les travailleurs « en poste de haute pénibilité » sont ainsi promises par les hauts responsables du pays, qui se sont exprimés pour calmer la colère des travailleurs.

Les secteurs et les postes de haute pénibilité seront désignés par décret prévu pour le premier trimestre 2017. Les effectifs en question pourront donc toujours prétendre à une retraite anticipée. Une promesse qui est loin de rassurer les représentants des travailleurs de plusieurs secteurs, notamment ceux de la santé, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de certaines entreprises du secteur économique qui y voient un moyen pour le gouvernement « de gagner du temps » avant la mise en application définitive du texte.

L’avant-projet de loi sur la retraite prévoit, pour rappel, le « rétablissement de l’obligation d’un âge de départ en retraite de 60 ans (55 ans pour les femmes) avec un minimum de 15 ans de travail » et la « possibilité » pour le travailleur d’« exercer cinq années supplémentaires avec l’accord de l’employeur ». Le texte donne aussi la possibilité aux « travailleurs exerçant dans des métiers hautement qualifiés ou déficitaires (qui seront définis par voie réglementaire) d’exercer au-delà de l’âge de la retraite ».

Des syndicats réunis en un seul bloc pour « protéger l’acquis de la retraite anticipée » attendent l’adhésion d’autres formations syndicales qui sont en cours de consultation pour que la décision soit conforme à la réglementation. Le communiqué diffusé hier à l’issue de la rencontre est sans équivoque : la protestation risque d’être plus radicale, avec une grève illimitée, si le gouvernement ne fait pas machine arrière par rapport à la clause relative à la retraite anticipée.

Les syndicats revendiquent aussi un droit de regard concernant la loi sur le travail, notamment pour ce qui est de revoir les acquis des textes actuellement en vigueur. Des experts de l’emploi et du travail et des syndicalistes craignent un abandon progressif du contrat à durée déterminée, qui ouvrirait les portes à tous les excès et abus.

Des préoccupations sont exprimées quant à la paupérisation des travailleurs et la précarisation de la situation des fonctionnaires avec les différents dispositifs d’aide à l’emploi introduits depuis des années. La situation risque d’empirer avec le nouveau code du travail, alertent les syndicalistes. Les syndicats battent en brèche les arguments du gouvernement qui font valoir des soucis de maintien de l’équilibre financier des caisses de Sécurité sociale et de la Caisse nationale de la retraite.

« Ce n’est pas à nous, travailleurs algériens, de payer les conséquences de la mauvaise gestion de l’argent public », réplique Meziane Meriane, coordinateur national du Syndicat national des enseignants du secondaire et du technique.

La plateforme de revendications se veut également une réponse aux dispositions énoncées dans l’avant-projet de loi de finances 2017. Les syndicats réclament « la protection du pouvoir d’achat ». Les représentants des travailleurs comptent ainsi s’opposer à toute nouvelle taxe et dénoncent le fait que ce texte n’ait pas pris en compte « la situation déjà précaire des travailleurs »."

Fatima Aït Khaldoun-Arab


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