Lettre n°2 de René Revol, vice-président de PRS, un des porte-parole du Collectif unitaire anti-libéral national

mardi 10 octobre 2006.
 

Ferveur populaire et unitaire

Jeudi dernier, à Sète, le PCF m’avait invité à m’exprimer en tant que porte parole national des comités pour des candidatures unitaires antilibérales, aux côtés de Marie Georges Buffet et de François Liberti, député de la circonscription. 1200 participants, une attente énorme pour qu’on en finisse avec une droite qui nous fait tant de mal et que la gauche devienne une gauche de transformation sociale, condition indispensable pour qu’elle gagne car c’est la seule manière pour elle de retrouver l’électorat populaire. J’ai vu dans le public tous ces acteurs discrets mais si efficaces qui ont fait la campagne du Non, de nombreux non communistes, et ce qui m’a naturellement fait plaisir, de nombreux socialistes qui veulent retrouver un vrai rassemblement de gauche. Les témoignages de soutien pour notre action de la part de nombreux participants à la fin de ce meeting m’on beaucoup impressionné. « Tenez bon ! La gauche vraie, celle d’en bas vous soutient ! » me lance le vieux pécheur....

Je sais que cela peut étonner ceux qui restent enfermés dans leurs chapelles mais c’est la même ferveur populaire et unitaire que j’ai retrouvé dimanche à Pantin lors du rassemblement des comités de soutien à la candidature de Fabius, qui a rassemblé 1500 socialistes, dont une délégation importante de Seine St Denis. Les discours nettement orientés à gauche, notamment de Laurent Fabius et de Jean-Luc Mélenchon, nous font espérer que les socialistes auront peut-être la force de ne pas laisser glisser leur parti sur la pente libérale et populiste où ils risquent d’y perdre leur âme comme les élections. Le PS peut devenir l’axe d’une gauche de rupture avec le libéralisme. C’est la seule voie pour retrouver l’électorat populaire sans lequel la gauche ne gagne jamais. Faisons le trait d’union entre la ferveur unitaire de « Sète » et celle de « Pantin » !

Malaise au Conseil national

Je me suis rendu samedi matin au CN du PS avec une grande curiosité : en effet, membre de cette instance depuis 1995, n’ayant quasiment jamais été absent (ce qui n’est pas le cas des autres héraultais...), je n’y avais jamais entendu Ségolène Royal (ainsi que dans les Congrès d’ailleurs) puisqu’elle n’y prend jamais la parole. Devant présenter sa candidature elle-même, elle allait enfin parler. Je dois vous avouer qu’au fur et à mesure qu’elle parlait un certain malaise s’est emparé du Conseil national, y compris chez ses partisans.

La seule des trois à lire son papier, ne maîtrisant manifestement pas le contenu de ce qu’elle lisait, l’ambiance devint lourde et les applaudissements peu enthousiastes. Faire la couverture de VSD et de Paris Match, avec un enfant et un bouquet de fleurs, ne suffit manifestement pas à mener une campagne présidentielle. Les socialistes sont devant un choix historique. Ils méritent un vrai débat de fond sur les enjeux nationaux et internationaux et ce débat nous comptons bien y participer en faisant appel à l’intelligence collective.

J’attendais d’elle des précisions sur ses récentes affirmations : l’encadrement militaire dès le premier acte délinquant, la nécessité de remettre à plat les régimes de retraites, la décentralisation de l’immigration avec des « quotas régionaux »( !), la mise en place de visas saisonniers pour les immigrés, la remise en cause de la carte scolaire et tant d’autres propositions copiées sur le programme de la droite (sur lesquels j’aurai l’occasion de revenir dans les semaines prochaines)...Aucune réponse si ce n’est un discours creux et monocorde pour éviter la confrontation et le débat. Espérons que le débat interne au PS permettra enfin d’aller au delà de la « bulle médiatique » ! Urgence politique en Europe

Car il y a le feu en Europe ! Pour la première fois de l’histoire allemande depuis 1945, les néo-nazis rentrent dans un parlement régional (pas l’extrême droite camouflée mais le parti néo-nazi en tant que tel !), la droite extrême qui gagne les élections municipales en Hongrie, l’extrême droite qui obtient 15% en Autriche et l’extrême droite qui obtient 38% en Flandre qui ne peut accédé aux responsabilités municipales que parce que tous les autres partis s’allient....

Il serait temps (plus que temps !) que les responsables politiques européens comprennent que les effets de la libéralisation à outrance de l’économie et de la société poussent des peuples travaillés par la précarité et le chômage à se précipiter dans les bras de la droite nationaliste. Cela donne une responsabilité historique aux gauches européennes : S’unir sur une ligne de rupture avec le libéralisme pour devenir les représentants à la fois de la protestation populaire et d’une transformation sociale. La course de vitesse entre l’extrême droite et la gauche est plus que jamais lancée : on va avoir besoin de caractères trempés.


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