L’augmentation du taux de CO2 dans l’atmosphère pourrait affecter l’apport en protéines.
Le réchauffement climatique ne suffisait plus. Une récente étude publiée dans la revue Environmental Health Perspectives établit que l’augmentation de la concentration en dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère pourrait aussi, d’ici à 2050, réduire la valeur nutritive de certaines récoltes et ainsi exposer les débiteurs du globe à de forts risques de carences. Pour 76 % de la population mondiale, les végétaux représentent la principale source de protéines, si ce n’est la seule. Une diminution de cet apport est donc un problème alarmant. Au total, ce sont quelque 150 millions de personnes de plus qu’aujourd’hui qui risquent d’en manquer.
Plusieurs hypothèses ont été avancées pour éclaircir la nature du lien entre augmentation de la concentration de CO2 et diminution de la teneur en nutriments des récoltes. Cité par le quotidien indien The Economic Times, le chercheur Samuel Myers, un des auteurs de l’étude, résume ainsi la situation : « Nous n’en avons aucune idée. »
Le fer et le zinc pourraient voir leur teneur diminuer
Nécessaire à la photosynthèse, le dioxyde de carbone n’est, de fait, pas un souci en tant que tel. En 2002, l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) notait ainsi, dans un rapport sur « Les impacts des changements climatiques et atmosphériques sur la prairie et sa production », que sa production contrôlée était autrefois utilisée pour accroître la production. À la fin des années 1980, rappelaient les chercheurs, la « fumigation » était une technique d’enrichissement en CO2 de l’atmosphère des cultures. Illustration de l’adage selon lequel le trop est l’ennemi du bien ?
En 2017, les scientifiques précisent que « si le taux de CO2 continue d’augmenter (dans l’atmosphère), les populations de 18 pays pourraient perdre plus de 5 % de leur apport en protéines en raison de la réduction de la valeur nutritive du riz, du blé et d’autres récoltes importantes ». Le fer et le zinc pourraient également voir leur teneur diminuer dans des récoltes clés, laissant présager de lourdes conséquences. L’Asie du Sud, où riz et blé constituent l’essentiel de l’alimentation, compterait parmi les régions les plus touchées avec l’Afrique subsaharienne. Un tribut d’autant plus difficile à payer que ces victimes sont loin d’être les principaux responsables de la concentration croissante de CO2 dans l’atmosphère.
Quelles solutions au problème ? Réduire les émissions de dioxyde de carbone, diversifier les régimes alimentaires… elles semblent toutes trouvées. Il n’y a plus qu’à.
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