Angoissant. Révoltant. Alarmant. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations unies (GIEC) publie ce lundi 20 mars 2023 une synthèse de son sixième cycle de travail entamé en 2015. L’insoumission.fr a épluché son « résumé pour les décideurs ». Il en ressort deux points cruciaux. Le premier : l’inaction climatique des gouvernements, comme des industries fossiles, et les catastrophes climatiques auxquelles l’Humanité s’expose si cette inaction climatique criminelle se poursuit. L’insoumission.fr décide de mettre un chiffre en circulation : 75% des habitants de cette planète pourraient être victimes de vagues de chaleur meurtrières à l’horizon 2100. Une information qui devrait faire la « Une » de tous les grands médias du globe. Dont’ look up.
Mais il ressort, heureusement, un deuxième élément crucial : l’humanité peut encore collectivement bifurquer et éviter le crash. Pour ça, des solutions radicales existent, et, très bonne nouvelle, elles sont plébiscitées par les Français. Il est temps de cibler les responsables de la catastrophe : les 100 multinationales à l’origine de 71% des émissions de gaz à effet de serre et de carbone sur terre, les 63 milliardaires qui polluent plus que la moitié des Français. On se bat pour être à l’avant dans un avion qui va droit vers le crash. L’accumulation infinie du capital détruit et la planète et ses habitants. Le combat anticapitaliste est indissociablement social et écologiste. Insoumis, nous devons plus que jamais mener la bataille culturelle pour porter l’écologie populaire, l’écologie qui cible le responsable de la catastrophe : le ca-pi-ta-li-sme, les parasites d’en haut. Notre article.
Flippant. Disons-le d’emblée, la lecture du résumé du sixième rapport du GIEC fait peur. Elle glace le sang. Comme le disait un grand homme : il est normal d’avoir peur, il est même sain d’avoir peur. Seuls les fous et les inconscients n’ont pas peur. Il s’agit maintenant de transformer cette peur en l’avenir, une peur chiffrée, documentée, 75% des jeunes trouvent l’avenir effrayant à cause de la crise climatique, l’éco-anxiété, en rage contre les responsables de la catastrophe. Transformer les écos-anxieux en révolutionnaires écologistes.
La synthèse du sixième rapport du GIEC résume plus de 8 ans de travail, quelque 10 000 pages au total. Et ce « résumé pour les décideurs » est limpide : ce sont les activités humaines qui sont, « sans équivoque », responsables du réchauffement. Le changement climatique a déjà provoqué des dégâts généralisés, et pour partie irréversibles. La moitié de l’humanité est déjà dans une situation de « forte vulnérabilité » et subit des pénuries d’eau pendant au moins une partie de l’année. La crise de l’eau, notre pays y fait déjà face : 30 jours d’affilés sans pluie… en plein hiver, du jamais vu en France.
Le GIEC alerte : les années les plus chaudes actuelles compteront parmi les plus fraîches d’ici une génération. Le réchauffement mondial atteindra 1,5°C dès 2030-2035. Les risques associés au réchauffement sont plus graves que ce qui avait été estimé jusqu’à présent. Il faudrait diviser par deux nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 pour limiter le réchauffement à 1,5°C. Sinon, un réchauffement de +3,2°C est attendu d’ici la fin du siècle, voire +4,4°C si les émissions s’accélèrent. Ce dernier scénario signifierait la fin. Mais heureusement, le deuxième élément crucial que souligne le GIEC donne espoir : il est encore temps de bifurquer et de sauver l’humanité. Pour ça, il faut une bifurcation écologique radicale, une bifurcation écologique qui cible les responsables de la catastrophe : l’écologie populaire.
Plus le temps pour la mollesse, plus le temps pour le libéralisme verdâtre d’un Yannick Jadot, plus le temps pour le capitalisme repeint en vert. Il est temps de cibler les responsables. La première mesure prônée par le GIEC est financière : couper immédiatement les subventions aux industries fossiles. Le GIEC insiste : la « réduction substantielle » des énergies fossiles reste le moyen le plus efficace pour limiter le dérèglement climatique. Pour rappel, les combustions de pétrole, de charbon et de gaz sont à l’origine de près de 90 % des émissions mondiales de CO2.
Le GIEC souligne qu’il existe « de nombreuses options réalisables et efficaces pour réduire les émissions » et que « le capital mondial est suffisant » pour lutter rapidement contre le réchauffement global. Les bénéfices économiques et sociaux d’une limitation du réchauffement à +2°C dépassent même le coût des mesures à mettre en place. Si le réchauffement de la température moyenne sur Terre est de +1,1°C par rapport à la période 1850-1900, que la hausse du niveau de la mer est de 20 centimètres entre 1901 et 2018, cette hausse est bien de la responsabilité des humains : le GIEC précise en effet que la hausse attribuée aux activités humaines est de 1,07°C. Mais pas de n’importe quels humains : ce sont les ultras riches qui détruisent la planète.
Il est en effet urgent de cibler les responsables de la catastrophe : les 100 multinationales à l’origine de 71% des émissions de gaz à effet de serre et de carbone sur terre, les 63 milliardaires qui polluent plus que la moitié des Français. L’urgence absolue : sortir des traités de libre échange écocides, mettre en place un protectionnisme écologique radical. Des relocalisations stratégiques pour notre souveraineté que le prochain gouvernement doit subventionner à coup de dizaines de milliards d’euros, plutôt que de continuer à déverser 157 milliards d’euros sur les grands groupes responsables de l’immense majorité des émissions de gaz à effet de serre, des milliards déversés sans aucune contrepartie sociale ou écologique.
Le rapport du GIEC le souligne : le financement de la bifurcation écologique reste largement insuffisant. Pour ça, il serait temps d’affronter un adversaire invisible qui ravage notre continent depuis plus de 40 ans : le dogme austéritaire imposé par la Commission européenne. Des économistes autour de Gaël Giraud appellent, par exemple, à l’annulation des dettes publiques détenues par la banque centrale européenne (BCE), des dizaines de milliards d’euros seraient ainsi disponibles pour la bifurcation écologique de nos économies. La NUPES avait par exemple arraché 12 milliards d’euros pour la rénovation énergétique des bâtiments, la plus grande avancée écologique depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron. Balayée par 49.3. Balayer ce gouvernement, condamné à deux reprises pour inactions climatiques, est la première urgence.
Greta Thunberg a dénoncé ce lundi « la trahison » des dirigeants politiques sur le climat. La trahison de personnes aveuglées par une idéologie réactionnaire, devenue ultra minoritaire dans la société : le néolibéralisme. Bonne nouvelle : les Français se radicalisent, comme en témoignent toutes les études publiées depuis 2 mois dans le pays. La bifurcation écologique radicale, le partage des richesses et la VIe République sont ainsi plébiscités (très largement) dans le pays.
83% des Français sont ainsi d’accord pour interdire de prélever chaque année plus de matières premières que la Terre est capable de reconstituer en un an, la fameuse « règle verte » que Jean-Luc Mélenchon porte depuis plus de 10 ans. 74% des Français sont favorables à l’objectif de 100% d’énergies renouvelables en 2050. 87% des Français sont favorables à un plan national d’isolation des bâtiments pour lutter contre la précarité énergétique. 86% des Français sont favorables à un plan de création de 300 000 emplois dans l’agriculture, et de 300 000 emplois dans le domaine de la Mer (83%). Près de 9 Français sur 10 (89%) sont pour un plan de relocalisation en France des produits essentiels à la vie quotidienne. Et ainsi de suite. Autant de plébiscites allant dans le sens de la planification de la bifurcation écologique portée par La France insoumise.
L’accumulation infinie du capital détruit et la planète et ses habitants. Le combat anticapitaliste est indissociablement social et écologiste. Insoumis, nous devons plus que jamais mener la bataille culturelle pour porter l’écologie populaire, l’écologie qui cible le responsable de la catastrophe : le ca-pi-ta-li-sme, les parasites d’en haut.
Par Pierre Joigneaux.
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