Mieux connaître Marseille obscurci par l’ombre de Paris.

samedi 11 janvier 2020.
 

Du 01/01/2018 au 04/01/2018 ont été diffusées quatre émissions sur l’histoire de Marseille dans le cadre de l’émission d’Emmanuel Laurentin La fabrique de l’Histoire.

1) Des cités, ville et mégapole en Méditerranée.

https://www.franceculture.fr/emissi...

2) Marseille. En chair et en Oc’. La nouvelle scène musicale occitano-marseillaise. https://www.franceculture.fr/emissi... Descriptif de l’émission sur le site :

3) Histoire du passé industriel de Marseille https://www.franceculture.fr/emissi...

4) Que faire du passé antique de Marseille ?

https://www.franceculture.fr/emissi...

Autre émission de La Fabrique de l’histoire du 02/06/2013 Histoire de Marseille

https://www.franceculture.fr/emissi...

Intervenants : Marcel Roncayolo Urbaniste et géographe, spécialiste de Marseille

Jacques Brun Géographe

Annexe

Rappelons quelques données sur Marseille.

Données démographiques

Marseille est une commune du Sud-Est de la France, chef-lieu du département des Bouches-du-Rhône et de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

En 2015, Marseille constitue, en termes de population, la deuxième commune de France3 avec 861 635 habitants et la troisième agglomération avec 1 578 584 habitants4. Marseille est depuis le 1er janvier 2016 le siège de la métropole d’Aix-Marseille-Provence5, la seconde plus peuplée de France avec 1 859 922 habitants6. Son aire urbaine est quant à elle la troisième de France après celles de Paris et Lyon avec 1 743 990 habitants en 20147.

Plus ancienne ville de France8, fondée sous le nom de Μασσαλία (Massalía) vers 600 av. J.-C. par des marins grecs originaires de Phocée, Marseille est depuis l’Antiquité un important port de commerce et de passage. Elle connait notamment un essor commercial considérable au cours du XIXe siècle devenant une ville industrielle et négociante prospère9.

Héritage de ce passé, le Grand port maritime de Marseille (GPMM) et l’économie maritime sont encore des pôles majeurs de l’activité régionale et nationale10 et Marseille reste le premier port français, le deuxième port méditerranéen11 et le cinquième port européen12.

L’ouverture de Marseille sur la mer Méditerranée en fait depuis ses origines une ville cosmopolite d’échanges culturels et économiques avec l’Europe du Sud, le Proche-Orient, l’Afrique du Nord et l’Asie. Elle est d’ailleurs souvent considérée comme la « Porte de l’Orient »13.

Données économiques

Entre 2000 et 2012, l’aire urbaine de Marseille a enregistré la deuxième plus forte croissance d’emploi des métropoles européennes de l’OCDE avec +2,1 % par an. La métropole d’Aix-Marseille est selon l’OCDE la 40e ville la plus innovante au monde sur 445192.

Entre 2000 et 2012, le chômage est passé de 14,3 à 10,1 % dans l’aire urbaine, mais celui-ci reste toutefois 2 points plus élevé qu’en France, et la ville connait un déficit d’emplois estimé à 62 000 par rapport à la moyenne des métropoles françaises comparables86. Les inégalités économiques sont encore marquées, avec un taux de chômage des jeunes atteignant 50 % dans certains quartiers où plus d’un tiers de la population n’a pas de diplôme193.

Échanges portuaires[modifier | modifier le code Marseille a de tout temps été une ville tournée vers la mer et le port a joué et joue encore un rôle de premier plan dans l’économie de la ville.

Au XIXe siècle, la ville est à une situation clef pour les échanges entre la France et ses colonies : elle est au carrefour des routes commerciales qui relient l’Europe à l’Afrique, au Moyen-Orient mais aussi à l’Asie à partir de l’ouverture du canal de Suez en 1869. Le trafic portuaire explose alors, passant de 600 000 tonneaux exportés en 1820 à plus de 7 millions en 1900194. L’extension des activités portuaires, jusqu’alors concentrées dans l’actuel Vieux-Port, est alors nécessaire pour faire face à ce flux grandissant de marchandise : durant le Second Empire, de nouveaux bassins agrémentés de quais sont créés à la Joliette, au Lazaret ou à Arenc.

Le port est de nouveau agrandi au XXe siècle, mais vers l’ouest, à l’extérieur de la ville. En 2013, le Grand port maritime de Marseille, qui s’étend de Marseille à Fos-sur-Mer, traite 85 millions de tonnes de marchandises, principalement des hydrocarbures (60 % des trafics)195. Il s’agit ainsi du premier port français, du deuxième en Méditerranée derrière Algésiras196 et du cinquième en Europe197. La croissance du trafic de conteneurs depuis 1990 a été très faible comparativement aux principaux concurrents méditerranéens, la part de marché du port de Marseille passant de 18,6 % en 1989 à 5,5 % en 2006198,199,196 même si depuis 2012 le trafic est en forte augmentation (+15% de 2011 à 2013) grâce notamment à la mise en service de nouveaux terminaux195.

Industries

Entre le XVIIe et le XXe siècle, Marseille était une importante ville industrielle, produisant notamment du savon, des tuiles et de la céramique, des produits alimentaires (huiles ou pâtes), de la construction navale.

Toutefois, la décolonisation et la crise de l’industrie française ont grandement affecté le secteur industriel de Marseille. En mars 2009, la fermeture de l’Union Naval Marseille marque probablement la fin de la filière de la réparation navale à Marseille, qui employait encore plus de 6 000 personnes il y a trente ans200. En septembre 2016, le projet de réouverture de la forme 10201, plus vaste forme de réparation navale de la Méditerranée, sur le port ambitionne de redynamiser ce secteur qui emploie à cette date environ 750 personnes202.

Marseille compte deux sites classés Seveso203.

Zones commerciales et touristiques

Le Centre Bourse, ainsi que la rue Saint-Ferréol, la rue de la République, la rue de Rome et le bas de la rue Paradis constituent le cœur commercial de Marseille avec des boutiques de vêtements, chaussures et mode pour l’essentiel. Marseille compte trois centres commerciaux importants à la Valentine, Grand Littoral, la Joliette ; plusieurs autres sont en travaux à la Capelette et au Prado destinés à permettre à la ville de capter la consommation qui se fait jusqu’alors sur les territoires alentours204. Depuis 2012, les commerces du centre-ville sont autorisés à ouvrir le dimanche205. Cette autorisation n’a pas donné lieu à des ouvertures systématiques, les commerces de la rue Saint-Ferréol sont fermés le dimanche206.

Le Vieux-Port, le cours Julien et les alentours des plages du Prado concentrent de nombreux restaurants.

Marseille est l’une des villes les plus visitée de France : environ cinq millions de visiteurs s’y sont rendus en 2013, contre 2,8 millions en 199685, notamment grâce à la Capitale européenne de la culture207. Marseille est par ailleurs la deuxième ville de congrès en France et la 74e au niveau mondial208.

Marseille est récemment devenu l’un des dix premiers ports de croisière au monde, avec 1,45 million de croisiéristes accueillis en 2015, en hausse de 10,7 %. La ville a ainsi doublé son trafic en cinq ans mais reste toutefois encore loin de Barcelone (2,5 millions de passagers), Rome (2,27 millions) et des ports des Baléares (1,99 million)209.

Le port de l’Estaque.

Marseille est aussi parmi les trois premiers complexes de plaisance d’Europe et compte quatre ports de plaisance importants : le Vieux-Port (3 200 places à quai avec 6 mètres de tirant d’eau), la Pointe Rouge (1 200 places à quai avec un tirant d’eau de 4 à 6 mètres), Le Frioul (650 places à quai dont 150 anneaux réservés aux plaisanciers de passage), l’Estaque (1 500 places dont 145 pour la plaisance).

Pêche et agriculture[modifier

Marseille est un des principaux ports de pêche de la côte méditerranéenne française. Cependant, les pêcheurs se sont raréfiés ces dernières décennies. En effet, en 2012, pour tout le quartier maritime de Marseille, on ne comptait plus que 235 marins pour 138 navires pratiquant une pêche traditionnelle210.

Mode et textile

À partir du XVIe siècle, Marseille accueille les étoffes que les marchands persans et indiens importent en Europe. La ville développe alors sa propre industrie textile et des centaines d’ateliers et de manufactures fleurissent jusqu’au XVIIIe siècle. Des entrepreneurs français et étrangers investissent alors dans ce secteur, à l’image de l’industriel suisse Jean-Rodolphe Wetter dont la manufacture, créée à Marseille en 1744 et spécialisée dans les étoffes indiennes, comptait parmi les plus importantes de France211.

Au début du XXe siècle, les immigrants arméniens installent des petits ateliers artisanaux dans le quartier de Saint-Jérôme dont un nombre important subsistent aujourd’hui et se muent parfois en succès commercial, comme les marques Karine Arabian ou K. Jacques Saint Tropez. Dans les années 1970 et 1980, les entrepreneurs maghrébins, spécialisés dans l’importation de textile, s’installent dans le quartier de Belsunce. Laurent Emsellem, fils d’un négociant du quartier, est le fondateur de la marque Kaporal, qui possède en 2013 50 boutiques211.

Contrairement aux autres aires urbaines françaises qui connaissent des baisses importantes de leur activité textile, le secteur de l’habillement progresse à Marseille où il représente 400 entreprises pour 9400 salariés en 2013211. Depuis les années 1970, trois vagues successives de créateurs sont à l’origine de nombreuses marques à succès : Sun Valley, Parakian, Jezequel ou Sugar dans les années 1970-80 ; Sessùn, Kulte, Kaporal, Le Temps des cerises ou American Vintage dans les années 1990-2000 ; Jayko, Zoé la fée ou Les Midinettes dans les années 2000-2010211.

Recherche scientifique.

La délégation Provence et Corse est le second pôle régional du CNRS après l’Île-de-France. Elle emploie près de 1 900 personnes dont 856 chercheurs auxquels il faut ajouter le personnel de l’université d’Aix-Marseille et des autres organismes de recherche tels qu’INSERM ou l’INRA212.

Ville portuaire, souvent confrontée aux épidémies, Marseille concentre depuis longtemps des compétences en termes de lutte contre les infections : la ville produit en 2015 le tiers des publications scientifiques françaises en infectiologie et se place dans le Top 5 des pôles de compétences mondiaux. En 2013 et 2014, 24 brevets avaient été déposés par des chercheurs marseillais, soit autant que de 1994 à 2013213.

Un « Infectiopôle » est actuellement construit par la Fondation Méditerranée Infection sur le site de l’hôpital de la Timone213.

Marché du travail

En 2008, sur les 300 831 Marseillais ayant un emploi, 257 794 travaillaient dans la commune, 36 929 dans une autre commune du département, 2 693 dans une autre commune de la région, 3 086 dans le reste de la France métropolitaine214.

Parmi ceux qui détenaient un emploi à temps complet à Marseille en 2008, 75,7 % avaient un contrat à durée indéterminée (y compris les titulaires de la fonction publique), 9,4 % étaient en contrat à durée déterminée, 6,3 % travailleurs indépendants, 3,8 % étaient employeurs, 1,6 % étaient apprentis, 1,5 % étaient intérimaires, 1,1 % en autres contrats aidés, 0,5 % stagiaires rémunérés215.

Le nombre d’emplois dans la commune est passé de 297 830 en 1999 à 338 530 emplois en 2008216, dont 80 736 occupés par des travailleurs habitant hors de la commune.

Marseille est le siège de la Chambre de commerce et d’industrie Marseille-Provence (membre de la Chambre régionale de commerce et d’industrie Provence-Alpes-Côte d’Azur-Corse) qui gère l’aéroport Marseille-Provence à Marignane217.

Lire la suite sur Wikipédia en utilisant le lien suivant. https://fr.wikipedia.org/wiki/Marseille

Rappelons que la ligne de train Paris–Lyon–Marseille a été l’épine dorsale développement ferroviaire pensait. Il fallait autrefois avec le fameux Mistral 6h40 pour relier Marseille Paris, et il faut actuellement trois heures par TGV pour effectuer le même trajet de 863 km. Voir l’historique de cette ligne sur Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Ligne...

Mais la structure étoilée du réseau TGV centrée sur Paris montre la persistance de conception centralisée du développement ferroviaire. Voir la carte les scores de temps à partir de Paris ici

http://www.lemonde.fr/mmpub/edt/zip...

Hervé Debonrivage


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